Pour la quatrième année consécutive, la Semaine du développement durable, du 29 mai au 4 juin, appellera citoyens, collectivités et entreprises à changer leurs habitudes pour ménager la planète et le climat.
Le concept de développement durable, issu du Sommet de la Terre à Rio en 1992 et qui combine croissance économique, progrès social et préservation de l’environnement, semble désormais mieux connu du grand public.
« En 2002, seuls 9% des Français avaient connaissance de cette notion, aujourd’hui 50% disent connaître le mot et 40% peuvent en donner la définition. Le terme est bel et bien entré dans l’usage courant », constate la ministre de l’Ecologie, Nelly Ollin.
« Le thème commence à prendre du sens », reconnaît Christian Brodhag, délégué interministériel au développement durable, qui s’avoue plus « dubitatif sur les changements de comportement » qu’occasionne cette semaine d’événements.
En l’occurrence, près de 1.400 initiatives – soit le double de l’an dernier – ont été retenues dont une centaine, le Top 100, sont considérées comme « particulièrement remarquables ».
On retrouvera ainsi des expositions, des journées portes ouvertes, une série de conférences et colloques et des actions de terrain: promotion du vélo ou des économies d’eau dans le lavage des voitures, labellisation « développement durable » dans des villages de moins de 2.000 habitants.
Le tout sera appuyé par une campagne de spots radio et télévision et la distribution d’affiches et de brochures sur les « gestes citoyens » au quotidien, dont l’une, aux couleurs de Babar, est destinée aux 4-8 ans.
L’organisation patronale, le Medef, occupe également le terrain en lançant son guide d’une centaine de bonnes pratiques à destination des entreprises, qui sont de plus en plus nombreuses à communiquer sur le développement durable.
« Les entreprises agissent dans leur intérêt, mais beaucoup d’entre elles ont compris qu’elles seront mieux positionnées demain si elle prennent en compte l’environnement, le changement climatique », assure M. Brodagh. « C’est un mélange d’intérêt bien compris et d’insertion dans la société, qui avance à coup de régulations et d’approches volontaires ».
Le ministère réfléchit aux possibilités d’étendre « l’étiquette énergie », déjà appliquée aux voitures et à l’électro-ménager à d’autres produits, afin de signaler leur valeur en dioxyde de carbone (CO2), particulièrement néfaste au climat, indique François Bordes, conseiller Energie-Climat.
Par exemple, comptabiliser et afficher les émissions de gaz à effet de serre sur une barquette de fraises importées du bout du monde hors-saison ? D’ici là, « aux consommateurs de se montrer responsables », estime Mme Olin.
Selon Elizabeth Pastore-Reiss, directrice d’Ethicity – agence de conseil aux entreprises sur le développement durable – « un Français sur deux se sent concerné par l’état de la planète : sur 4.500 personnes interrogées en mars, 83% indiquent avoir pris conscience de leur pouvoir d’action au travers de leurs achats. Et plus de 20% pensent qu’il faut simplement consommer moins ».
Si rien ne répond à ces préoccupations, prévient-elle, « on court le risque de voir les plus gros consommateurs opter pour la décroissance ».