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Un séisme en Cévennes passe inaperçu et pourtant…

Après quelques jours de OFF, je suis très heureux de vous retrouver sur CDURABLE.info pour la sixième année consécutive. Je remercie Cyrille qui a du, lui, se mobiliser sur la partie technique du site pour pallier à la saturation de nos serveurs qui n’étaient plus adaptés à la fréquentation en constante augmentation. Après quelques couacs, c’est chose faite, merci encore de votre patience.

12 septembre 2011 : Explosion près du site nucléaire de Marcoule. Pour en savoir plus cliquez ici. Pour ce premier billet de pré-rentrée, je souhaitais revenir sur un séisme qui est complètement passé inaperçu au niveau national mais qui, cependant, aurait mérité que l’on s’y attarde un peu plus. Certes, la nouvelle crise financière et ses répercussions méritent amplement de s’y attarder. Mais au lieu de nous bassiner avec les traditionnels marronniers de l’été (chaleur, plages, bouchons…) et les sordides faits divers, les médias nationaux ont préféré zapper la couverture de ce tremblement de terre, qui a certes fait aucun dégât matériel et aucune victime, mais qui nous rappelle que nos installations nucléaires et nos projets d’exploitation de gaz de schiste n’en sont pas à l’abri… J’en parle d’autant plus volontiers que j’ai été moi-même réveillé le 4 août dernier à 3h36 par ce séisme de magnitude de 4 sur l’échelle ouverte de Richter dans une zone assez peu connue pour sa sensibilité sismique, à la limite du Gard, de l’Ardèche et de la Lozère.
Epicentre du séisme
Epicentre du séisme
À quelques kilomètres de Barjac dans le Gard, l’épicentre se situerait sur le territoire ardéchois à proximité des Vans, à une profondeur estimée entre 10 et 15 kilomètres. Le séisme, qui n’a duré que quelques secondes, a été enregistré par la totalité des stations de détection de l’observatoire de Grenoble (Sismalp), jusqu’au sud de la Corse, à 500 km de distance. « On estime qu’il s’agit d’un tremblement de terre qui reste dans la catégorie des séismes superficiels, analyse Jérôme Vergne, sismologue à l’Observatoire des sciences de la terre de Strasbourg. On a beaucoup de témoignages dans un rayon de 60 km et parfois jusqu’à 100 km. Le fait que le choc ait été perçu de loin est un signe de la profondeur de l’épicentre. D’autant qu’il n’y a pas eu de dégâts en surface. » « Cet événement n’a rien d’exceptionnel au niveau mondial, ni même national. En revanche, c’est surprenant concernant cette aire géographique », conclut le spécialiste interrogé par le Midi Libre. Donc pas de quoi s’inquiéter outre mesure comme le souligne François Thouvenot, sismologue à l’observatoire de Grenoble : « Ce n’est pas la première fois qu’un séisme se produit dans cette région. Mais ce phénomène est suffisamment rare pour qu’il soit noté aujourd’hui. On sait qu’il y a près d’un siècle, en 1924, est survenu dans ce secteur un séisme qui avait produit quelques dégâts légers à Largentière, à une trentaine de kilomètres plus au Nord. Dans le Sud Ardèche et le Nord Gard, tout comme sur toute la façade Est de la France, nous sommes effectivement dans une région de sismicité qualifiée de “modérée”. » Alors pourquoi parler de ce phénomène naturel et lui donner une quelconque importance ? Sylvain Pastor, ancien conseiller régional Vert du Languedoc-Roussillon répond : « Ce séisme constitue une sérieuse alerte. D’une magnitude de 4,5 sur l’échelle de Richter, il confirme que nous ne sommes pas à l’abri de ce type de phénomène, à proximité de la vallée du Rhône nucléarisée et au cœur de la zone envisagée pour exploiter les “gaz de schiste”. Que cet événement soit d’origine strictement sismique ou lié à l’effondrement d’un sous-sol anciennement exploité par les mines, il nous rappelle à la fragilité de la géologie régionale face au risque nucléaire et à celui qu’y ajouterait l’exploitation irraisonnée de notre sous-sol. J’en appelle au préfet du Gard pour qu’il accélère la mise en place des plans de protection contre les risques naturels et industriels prévus par la loi et susceptibles de démontrer l’impossibilité de poursuivre les activités dangereuses dans le département, particulièrement dans la zone de Marcoule, ou d’en envisager de nouvelles. On ne pourra plus dire qu’on ne savait pas… ». Même inquiétude pour la coordination anti-nucléaire du Sud-Est, pour qui ce séisme « révèle l’absence de fiabilité des affirmations du lobby nucléaire répétant sans honte qu’en Provence les centrales nucléaires ne sont pas menacées par les tremblements de terre. Il y a 3 centrales nucléaires dans ce secteur (Tricastin, Cruas Meys, Pierrelatte), des réacteurs à bout de souffle, une usine de fabrication du terrifiant combustible « Mox » (celui de Fukushima) ». Les militants écologistes avaient déjà révélé l’an dernier que des chapelets de micro-séismes avaient lieu non-loin du site nucléaire du Tricastin et annonçaient inéluctablement une amplification de la menace, les 3 sites nucléaires de Marcoule/Tricastin/Cadarache étant tous construits sur des failles sismiques. « Pourtant le 27 mai dernier l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) a donné son feu vert à la poursuite de l’exploitation du réacteur n°1 du Tricastin alors qu’elle fixait à l’exploitant EDF, 32 « prescriptions techniques complémentaires » applicables à la centrale nucléaire du Tricastin en matière de sécurité et notamment de séisme. On voit bien avec le tremblement de terre de ce mercredi qu’il n’est plus temps de planifier sur le moyen ou long terme quoi que se soit, d’autant que les coûts et les possibilités techniques n’existent quasiment pas ». Le Collectif antinucléaire de Vaucluse rappelle enfin une évidence sous-estimée par les pouvoirs publics et l’industrie nucléaire : la Méditerranée est une zone telluriques en mouvement. « Le dernier tremblement de terre en Provence, survenu le 11 juin 1909, à Lambesc (Bouches-du-Rhône), près d’Aix-en-Provence, d’une magnitude de 6,2, avait fait 46 morts et 250 blessés mais à l’époque n’existaient pas les centrales nucléaires ». Ce séisme aura permis aux écologistes de le rappeler…

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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2 Commentaires

    • Un séisme en Cévennes passe inaperçu et pourtant…
      Beaucoup de choses passent inaperçues, pourtant, là, Marcoule peut nous rappeler l’explosion d’un autre four.
      Séisme qui intervient 5 jours avant le four.

      Et oui, pour moi aussi la Terre n’est pas une chose inerte, sans réaction. Beaucoup ni croit pas, mais je peux te dire, qu’avec toutes les catastrophes (naturelles) qui arrivent, notre bonne vieille Terre est en train de se mettre dans une une sacrée colère…. à suivre!!!