Le premier « lycée Kyoto » d’Europe ouvrira à la rentrée 2009 à Poitiers. Ce jeudi 16 novembre Ségolène Royal a bien orchestré sa journée. Le matin : pose de la première pierre du nouveau lycée écologique de 16.500 m2 et dans la soirée, la présidente du Conseil Régional Poitou -Charentes a remporté dès le premier tour la primaire socialiste pour 2007. Elle devient ainsi la première femme désignée par un grand parti avec une chance réelle d’accéder à la présidence de la République, poursuivant sa politique environnementale fondée sur l’indépendance énergétique.
Dans un peu moins de trois ans, 500 élèves effectueront leur rentrée à Poitiers dans le premier « lycée Kyoto » d’Europe, concrétisation de la politique d’excellence environnementale promue par Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes. Mme Royal a posé la première pierre de ce nouveau lycée écologique de 16.500 m2 jeudi matin, quelques heures avant l’ouverture du scrutin de désignation du candidat socialiste à l’investiture pour l’élection présidentielle. « Nous avons voulu démontrer qu’il était possible de faire un bâtiment public qui consomme zéro énergie fossile (énergie obtenue à partir de gaz, charbon, pétrole) », explique Ségolène Royal. « Ce bâtiment qui produira plus d’énergie qu’il n’en consomme s’inscrit dans une préparation à une indépendance énergétique, l’après-pétrole, et dans le respect de nouvelles normes environnementales », se félicite l’ancienne ministre de l’Environnement. Ce nouvel établissement regroupera à la rentrée 2009 le lycée hôtelier de Poitiers et le lycée agricole Grand Pont de Chasseneuil-du-Poitou (Vienne). La dénomination « lycée Kyoto » correspond à l’engagement de la Communauté Internationale de réduire les gaz à effet de serre (GES), concrétisé par le Protocole dit de Kyoto. Ainsi, l’Union européenne doit diminuer de 8% ses émissions de GES à l’horizon 2008-2012. Le lycée, qui coûtera 20 à 30% plus cher qu’un établissement classique, se veut exemplaire en matière de dépenses d’énergie. Il sera équipé de 1.000 m2 de capteurs photovoltaïques et produira la chaleur et l’électricité par une cogénération à base d’huile végétale. Il utilisera des éclairages et équipements à faible consommation et sera équipé de récupérateurs des eaux pluviales. « Ce sera un lycée écologique et confortable qui permettra de réduire la consommation de chauffage de 90 kWh/m2 à 7 KWh/m2 par an et celle d’électricité de 45 kWh/m2 à 2kWh/m2 », souligne la Région. Cet objectif est d’autant plus ambitieux qu’un lycée hôtelier est un équipement « énergivore » avec ses formations de cuisine, selon les architectes. Le coût de fonctionnement de ce bâtiment, qui comprend des espaces d’enseignement et d’hébergement ainsi qu’un atrium, « est estimé à 7.800 euros par an contre 108.000 pour un lycée de conception 2000 », affirme la Région. « Avec ce lycée, on va diviser par plus de dix la consommation énergétique. On voit bien qu’il existe des solutions pour faire face aux problèmes de l’environnement », s’est récemment félicité l’animateur écologiste Nicolas Hulot lors d’une visite à Poitiers. Outre ce « lycée Kyoto », la région Poitou-Charentes a notamment décidé de mettre en circulation début 2007 des trains express régionaux utilisant du bio-carburant.