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Qu’est-ce que la sècheresse ?
La sècheresse est un phénomène naturel qui se caractérise par un manque d’eau sur une durée suffisamment longue pour affecter les sols et la végétation. En France, on considère qu’il y a sécheresse lorsqu’aucune goutte de pluie (soit moins de 0,2 mm/jour) n’est tombée pendant 15 jours consécutifs. Il existe 3 types de sécheresse indépendantes mais qui peuvent se cumuler : – La sécheresse météorologique (ou atmosphérique) correspond à une pluviométrie trop faible sur une durée prolongée. – La sécheresse agricole existe lorsque le taux d’humidité dans les sols est trop faible pour assurer des bonnes conditions de cultures. – La sécheresse hydrologique se manifeste lorsque le niveau des cours (eaux souterraines dans les nappes phréatiques et eaux de surface dans les rivières, lacs et fleuves) d’eau baisse significativement, on parle alors d’étiage.
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Augmentation de l’irrigation agricole en France
Lors de la réunion du Comité d’Anticipation et de Suivi Hydrologique (CASH) du 18 mai 2022, France Nature Environnement alerte sur l’augmentation de l’irrigation en France qui ajoute des pressions sur une ressource en eau déjà gravement menacée. « La sécheresse actuelle est aussi sérieuse qu’elle était prévisible, dans un contexte de changement climatique et d’aggravation des phénomènes météorologiques extrêmes. Dès qu’un manque de précipitations hivernales survient, comme ce fut le cas début 2022, nous nous retrouvons face à une situation précaire vis-à-vis de la ressource en eau. C’est une mise en tension de tous les usages, que ce soit pour l’eau potable, le refroidissement des centrales nucléaires, la production d’hydroélectricité, de nombreuses productions économiques et bien sûr l’agriculture. Sur chaque territoire, l’eau est une ressource en partage entre usagers, qui doit être gérée collectivement dans le respect des milieux aquatiques. » nous rappelle FNELa sobriété est la seule voie viable
En 2019, les Assises de l’eau ont mis autour de la table tous les usagers de l’eau et les acteurs de la protection des milieux aquatiques, afin d’arriver à des accords inédits, dont un objectif de réduction des prélèvements d’eau de 10 % en 5 ans et de 25 % en 15 ans. Les derniers chiffres de l’irrigation vont pour l’instant encore en sens inverse. Pour mieux gérer ces crises, vouées à se multiplier et à s’aggraver, il est nécessaire de mettre en place une réelle politique publique organisant la sobriété de tous les usages de l’eau. Ces usages sont interdépendants, et aujourd’hui le compte n’y est pas : les économies faites dans un secteur sont réduites à néant par la surconsommation d’un autre. Pour partager l’eau, il faut partager les efforts, et donc organiser collectivement la sobriété et que les prélèvements impactants soient effectivement réduits. La sobriété doit s’accompagner d’un ensemble de solutions fondées sur la nature : l’agroécologie, la préservation de zones humides et de paysages bocagers, la « désimperméabilisation » et la renaturation des sols, qui permettent de ralentir le cycle terrestre de l’eau douce. Elles favorisent leur stockage dans les sols et les nappes phréatiques et permettent d’assurer une meilleure disponibilité de la ressource, sans avoir à la stocker dans des infrastructures artificielles où l’eau s’évapore. Il est temps de revenir à l’objectif collectif des Assises de l’eau car nous ne ferons pas l’économie des économies d’eau !CIEAU est le centre d’information sur l’eau.
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