« Nous souffrons tous d’un manque d’information sérieuse et d’une absence de communication honnête, au point même que beaucoup parmi nos concitoyens, pensent que le développement durable n’est qu’une nouvelle théorie au service exclusif de l’économie. » Nous savons qu’il n’en est rien et que le concept de développement durable est étonnement proche des engagements humanistes portés par notre République. Ne devons nous pas travailler à l’amélioration de la société ? N’est ce pas notre devoir d’Homme que de réfléchir au monde dans lequel nous vivons ? Une utopie certes, mais cette utopie qu’il nous faut bâtir s’adresse plus aux générations futures qu’à nous même, son principe est fondateur d’une nouvelle société solidaire et fraternelle où l’Homme retrouvera pleinement sa place. Elle répond à un projet de nouvelle gouvernance. Initialement plutôt destiné, selon leurs auteurs Jean Milon et Christian Tschocke, aux partis de gauche, ces contributions au débat sur le développement durable peuvent intéresser toutes les composantes politiques et c’est pourquoi nous les relayons sur CDURABLE.info.
Jean Milon[[Docteur de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne Economiste de l’Environnement Chercheur au CIRTAI-Université du Havre]] et Christian Tschocke[[Ancien auditeur du Collège des Hautes Etudes pour l’Environnement et le Développement Durable Directeur du LEDD (Laboratoire d’études sur le développement durable)]], proposent à France Bleue un article pour contribuer au débat sur le développement durable. Vous êtes invités à largement donner votre opinion ou à la transmettre directement aux auteurs. Voici deux contributions ouvrant le débat. Selon les rapports des Nations-Unies, la population mondiale, après avoir grimpé de 1,6 milliard d’habitants en 1900 à plus de 6 milliards aujourd’hui, devrait atteindre le chiffre de 8 milliards en 2020 (malgré la baisse du taux de fécondité). Elle se stabilisera peut-être autour de 9 à 10 milliards d’ici à 2050. Pendant la lecture de ce travail, la population nette de la planète aura augmenté de 3.600 personnes, tandis que 350 millions de couples environ n’ont toujours pas accès à la planification familiale. (Extrait du dossier du LEDD) – Télécharger ou visualiser le rapport sur le développement durable – Commentaires : [Proposer]L’historique du concept
Il est admis que le premier rapport sur l’état de l’environnement dans le monde publié en 1951 par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (U.I.C.N.) fut un précédent notable dans la recherche d’harmonisation entre économie et écologie. Ce fut pourtant en 1970 dans son rapport « Halte à la croissance » que le club de Rome alerta l’opinion sur les dangers que représente une croissance économique liée à une démographie galopante quant à l’épuisement des ressources, les blessures de la pollution et les dommages engendrés par la surexploitation des systèmes naturels. A cette époque, la croissance zéro est prônée, le développement économique et la protection de l’environnement étaient présentés comme contradictoires. A la veille de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement humain de Stockholm (1972), le réexamen des liens entre environnement et développement animé par Maurice Strong, son organisateur, permet d’introduire un modèle de développement économique compatible avec l’équité sociale et la prudence écologique qui serait fondé sur la satisfaction des besoins plutôt que sur une augmentation incontrôlée de l’offre. Le concept d’écodéveloppement est né. Il sera repris par le français Ignacy Sachs, qui y voit le moyen de réconcilier le développement humain et l’environnement, indissociables l’un de l’autre, en affirmant la nécessité de remettre en cause les modes de développement du Nord et du Sud, générateurs de pauvreté et de dégradations environnementales. Il en découlera la création du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) ainsi que le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). C’est à partir d’une prise de conscience populaire qu’est née une nouvelle théorie fondée sur l’axiome suivant : « mettre en place les conditions d’un développement permettant à la génération présente de satisfaire ses besoins sans toutefois compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ». Plus le temps passe, plus la société civile prend conscience de l’urgence de mettre en place une solidarité « glocale » (globale et locale) pour faire face aux grands bouleversements des équilibres naturels. Ainsi, au cours des années 1980, le grand public découvre les pluies acides, le trou dans la couche d’ozone, l’effet de serre, la déforestation et les catastrophes de Three Mill Land et de Tchernobyl. Dès 1980, l’UICN parle pour la première fois de « Sustainable Development » (traduit en français à l’époque par développement soutenable). Mais le terme passe presque inaperçu jusqu’à sa reprise dans le rapport de Madame Gro Harlem Brundtland, « Notre Avenir à tous », publié en 1987. À l’époque, alors Premier ministre en Norvège et présidente de la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement, elle s’attacha à définir ce concept de « Sustainable Development ». Depuis cette date, le concept de développement durable a été adopté dans le monde entier.Constat.
Le Développement Durable est un concept dont certains hommes politiques se sont emparés « pour affichage médiatique », sans connaître exactement ce que cela recouvre. Et surtout sans que toutes les expertises scientifiques aient été validées. Ce concept, par ailleurs galvaudé, peut nous permettre de réfléchir aux façons et moyens de transformer pacifiquement et humainement la société universelle. Le développement durable est un concept qui reste à finaliser, à objectiver. Il nous semble qu’un débat sur cette problématique doit être ouvert dans et par notre société et ainsi introduire un peu de rêve dans nos vies menacées par le malthusianisme et le « brunissement » des idées. Situation mondiale Nous consommons plus vite que ne le permet la capacité d’auto régénération de notre planète. Les scientifiques nous signalent que nous sommes en train de dévorer notre capital naturel, de dépasser toute une série de seuils de rendements durables, et d’amorcer des conflits pour plusieurs générations du fait de la rareté grandissante des ressources naturelles. La détérioration régulière de la santé « biophysique » de la Terre est étroitement liée à la stagnation voire à la diminution de la qualité de vie de la majorité des êtres humains. L’accroissement global de la population mondiale, une pauvreté persistante, des inégalités croissantes et une désintégration sociale galopante ne sont que quelques-uns des problèmes posés. – Télécharger ou visualiser le rapport sur le développement durable – Site internet de Jean Milon – Commentaires : [Proposer]Réouverture du débat sur le développement durable
Le développement durable est tantôt présenté comme une idée neuve, tantôt comme une idée révolutionnaire, tantôt comme un concept évolutionnaire, tantôt comme une vieille idée et tantôt comme un concept, cela pourra surprendre, « libéral« . Au moment où les partis politiques traditionnels s’affirment comme issus de la révolution républicaine et forcément « productiviste« , même si a priori les deux concepts n’ont aucun rapport, nous avons décidé de relancer le débat sur les fondamentaux. En publiant l’article d’universitaires « autorisés« , Jean Milon et Christian Tschocke (ci-dessus), lesquels entendent alimenter le débat politique dans la perspective des programmes présidentiels – oui, déjà ! – le débat est lancé. Prenons garde à ce que le développement durable ne soit pas la victime des coups conjugués de son succès … Voici, en complément de la discussion deux premières contributions : – d’abord un texte de la « jeune classe du DD » (ci-contre), celui d’une étudiante en mastère de Nanterre, Hager BEN JAFFEL, rédigée à l’origine dans ce cadre, consacré au DD aux USA ; – ensuite un texte d’un historique, rédigé en 2009 pour constituer la préface d’un ouvrage collectif destiné à fournir aux PME les outils du développement durable. – enfin, toutes les contributions structurées qui sont les bienvenues pour une publication ultérieure. – Commentaires : [Proposer]Introduction de l’article sur les USA
Quarante ans après son émergence, le concept de développement durable n’a pas encore relevé le défi de sa définition : on peut l’appréhender comme un processus de réappropriation du long terme, cumulatif, fondé sur des préoccupations environnementales, sociales et économiques. Un concept pléthorique qui touche tant les questions relatives aux énergies fossiles qu’à la lutte contre la pauvreté ou qu’à l’augmentation des richesses. La liste n’est pas exhaustive, bien au contraire elle s’allonge au fil des intérêts défendus par les acteurs. La diversité des approches nous conduira à isoler un composant au travers duquel cette question sera appréhendée, il s’agit du réchauffement climatique. D’emblée, il s’agit de voir comment combiner dans ce concept les notions antagonistes de « développement » et de « durabilité » sachant que le développement ne peut se dire totalement durable dans la mesure où, par définition, il fait appel à des moyens de productions destructeurs. Son enjeu principal renvoie ainsi à la problématique du temps. Un temps immatériel qui se dérobe mais avec lequel l’action de l’homme doit composer en tant qu’instrument d’anticipation sur des résultats potentiels face une problématique, à l’image du changement climatique. Un temps qui doit lier deux espaces-temps (présent/futur), pour que toute chose ne soit pas rompue et s’inscrive dans la durée. … – [Lire l’intégralité de l’article] – [Contacter l’auteur via FaceBook] – Commentaires : [Proposer]Extraits de la préface aux PME
Les temps sont ceux des mutations. Prenons garde à ce que le développement durable ne soit pas la victime des coups conjugués de son succès comme de la dite crise. Chacun peut en effet être tenté de tout jeter par-dessus bord, y compris une notion aussi porteuse d’avenir. Il faut beaucoup de lucidité pour admettre la nécessité d’une sorte de révolution permanente du regard porté sur son propre avenir et celui des environnements de toute sorte qui le conditionnent. De plus, ce « fameux développement durable », censé incarner les principes d’action et de réflexion de cette évolution, s’englue souvent dans des discours banalisés, galvaudés. Il y a donc danger pour l’idée derrière la réussite du mot. C’est dommage car, ce concept représente peut-être le seul espoir d’une transition où, pour une fois, la révolution ne se ferait pas dans la casse du passé. … – [ Lire l’intégralité de la Contribution introductive au DD pour les PME (PH) ]