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Climat et environnement

Ressources pour se former sur le changement climatique et la biodiversité

Sélectionnées par Thomas Wagner pour le Bon pote

Sommaire :

Vous souhaitez vous former sur le changement climatique, la biodiversité etc. et vous ne savez pas par où commencer ? Bonne nouvelle, il y en a pour tous les goûts, dans tous les formats. Voici une liste non exhaustive mais extrêmement pertinente sélectionnée avec soin par Le Bon Pote, média indépendant : vidéos, livres, podcats … des centaines d’heures de travail et de recherche pour sélectionner les ressources essentielles pour s’informer et se former. Merci à Thomas Wagner.

1/ Les meilleures sources sur l’Environnement et le Climat, tous niveaux confondus !

sites-1024x6a6bd.jpgUne très bonne porte d’entrée ici, avec plein de sources et pour tous les niveaux. Des vidéos de 5 min, 20h de cours, des articles… Il y a tout ce qu’il faut :

Lorsque l’on commence à s’intéresser à un sujet, il n’est jamais facile de savoir par où commencer. L’objectif de cet article est de faciliter les recherches aux lecteur.ices et également de gagner du temps dans la compréhension de l’enjeu du siècle : la sauvegarde de l’environnement.

S’intéresser à l’environnement et au climat, c’est s’intéresser à absolument tous les sujets : les sciences naturelles, l’énergie, la politique, la philosophie, la psychologie, la sociologie, l’économie, la justice climatique, l’histoire des techniques… La mauvaise nouvelle, c’est que vous ne pourrez jamais dire de votre vivant que vous maîtrisez complètement tous les sujets. La bonne, c’est que grâce aux liens ci-dessous, vous ne pourrez jamais vous ennuyer !

Bien sûr, la catégorisation des liens est subjective et peut être amenée à évoluer. Chacun.e s’est intéressé.e à ces sujets d’une certaine façon et les leviers ne sont pas les mêmes selon les personnes. Si j’avais la solution miracle avec une vidéo de 5 min expliquant tout le problème et comment le régler, nous n’en serions pas là. Cela demande du temps (20H+ pour une compréhension large du problème et un réveil de conscience) ! L’important est bel et bien de commencer.

PS : exceptionnellement, cet article pourra être mis à jour et complété au fil du temps avec les différents retours utiles des lecteur.ices. L’ordre n’est pas vraiment volontaire par chapitre, en aucun cas je ne me permettrais d’émettre un jugement de valeur sur ces travaux.

Niveau 1 : découverte

Voici quelques liens qui permettent d’attaquer le sujet. Si vous maîtrisez l’ensemble des sources ci-dessous : FELICITATIONS ! Vous ferez partie des 1% des français dans ce cas (avec un objectif utopique de…10% ?).

Le « socle d’information initial » de la Convention Citoyenne pour le climat. C’est une excellente synthèse du problème climatique
Une vidéo très bien faite de 5 min sur le rapport du GIEC sur le Climat décrypté par Citoyens pour le Climat

– Le site du ministère de la transition écologique, notamment pour comprendre les politiques publiques, comme par ex la SNBC (Stratégie Nationale Bas Carbone).
Le Rapport Grand Public du HCC (Haut Conseil pour le Climat) : encore un très bon travail du HCC avec ce résumé de 12 pages qui se lit facilement.
IPBES : résumé du rapport de l’IPBES (Plateforme Intergouvernementale Scientifique et Politique sur la Biodiversité et les Services Écosystémiques (IPBES en anglais). Rappel important : l’environnement, ce n’est pas qu’une histoire de CO2 !
– Pour les anglophones, la série de 4 vidéos de Nate Hagens Reality 101 : What every student (and citizen) should know

3 sites si vous souhaitez parfaire vos connaissances sur le climat :
Encyclopédie – environnement
Climat en question
Météo France sur la partie changement climatique

Enfin, IMPOSSIBLE de comprendre le monde d’aujourd’hui sans une approche systémique. Impossible de comprendre les problématiques climatiques sans cela. Après avoir échangé avec des étudiants et professeurs d’autres pays, il y a en France un vrai déficit à ce niveau là. J’espère donc que ces 2 courtes vidéos vous seront utiles :

La pensée systémique (eng)
Boucles de rétroaction et les rythmes de la nature


Pré-requis niveau 2

Avant de passer au niveau 2, voici 2 séries de vidéos/cours en ligne que j’estime indispensables.

Les cours des mines de JM. Jancovici : 20h de cours qui vous permettront d’aborder le niveau 2 avec confiance. les cours datent de 2019, donc certaines slides commencent à dater, mais c’est une très bonne porte d’entrée.
Les vidéos du Réveilleur (Rodolphe Meyer). Travail de vulgarisation qui n’a pas d’égal sur Youtube.

Niveau 2

Une fois les bases maîtrisées, il vous sera plus facile d’aborder le contenu des rapports/sites/vidéos qui suivent. Il n’y a pas vraiment d’intérêt à lire directement les contenus suivants si vous n’avez pas les pré-requis (qui demandent déjà des dizaines d’heures d’apprentissage).

Le GIEC (IPCC) : Il est important de faire la distinction entre :
1) Les rapports d’évaluation (AR, Assessment Report, publiés tous les 4/6 ans et faisant une synthèse globale des connaissances sur le changement climatique) et les rapports spéciaux (SR, Special Report, plus courts et dédiés à des questions précises) 
2) Les différentes parties : rapports complets (divisés en  chapitres, on parle d’autour de 1000 pages pour un rapport spécial ou pour un rapport d’un des trois groupes de travail qui forment un rapport d’évaluation) / / résumés techniques des travaux de groupes (TS, Technical Summary) / rapport de synthèse (SYR, Synthesis Report qui résume le travail des trois groupes dans le cadre d’un rapport d’évaluation) / résumés pour les décideurs (SPM, Summary for Policymakers, un par rapport ainsi que par rapport de groupe de travail)

Si bien sûr vous vous demandiez si le GIEC est une source fiable, je vous invite à lire cet article : ‘Climat, peut-on faire confiance au GIEC

Google Scholar : permet de suivre les publications de certains auteurs et d’être informé.e lors de la publication d’un nouvel article.
Climatoscope : le Climatoscope est une revue francophone de vulgarisation scientifique portant sur les changements climatiques, publiée annuellement et s’adressant à un lectorat averti.
Carbon Brief : indispensable pour se tenir à jour des dernières nouvelles sur le climat
Le site de la NASA, avec de superbes infographies
Our world in Data : site très utile lorsque vous cherchez un chiffre sur le climat !
Le site du MIT sur le climat

La partie Idées reçues sur Bon Pote : comment répondre aux arguments les plus récurrents des climatosceptiques
climatetippingpoint.info : tout savoir sur les points de bascule climatiques
Climate Feedback : site de fackchecking de news, très utile pour repérer certaines grosses bêtises relayées dans la presse !

Le rapport sénatorial « Adapter la France aux dérèglements climatiques à l’horizon 2050 : urgence déclarée » : ce rapport est méconnu du grand public et pourtant indispensable. C’est notamment grâce à ce rapport que j’ai répondu à l’excuse numéro 5 de l’inaction climatique : le Free Rider.

Extractivisme / Matières premières :
Exploitation des ressources naturelles et échange écologique inégal : une approche globale de la dette écologique
Le rapport complet du Resource Panel
L’agence internationale de l’énergie (IAE), qui sert de base pour de nombreux analystes du secteur de l’énergie.
PS : je recommande de vous servir des chiffres et d’en tirer vos propres interprétations. Par exemple, l’IAE nous promet une belle croissance verte avec un joli découplage mondial. Maintenant que vous avez les bases avec tous les liens précédents, vous pourrez tirer votre propre conclusion de la faisabilité de cette croissance verte.

Associations / Engagement

Une fois arrivé(es) à la 5ème étape du deuil, vous aurez compris que la solution, c’est de passer à l’action ! Voici une liste (non exhaustive) d’associations/think tank qui œuvrent au quotidien pour alerter sur le changement climatique :

La fresque du climat : apprendre sur le climat de façon ludique, je recommande vivement !
Avenir climatique : du contenu et des MOOCs de qualité
Shift Project : le think tank de Jean Marc Jancovici avec une équipe de bénévoles très motivé.es
Pour un réveil écologique : Si vous êtes étudiant ou jeune diplôme, il faut les rejoindre !
Low tech lab : projets et actions pour faire connaître et partager la philosophie low-tech (chère à Philippe Bihouix !)
Notre affaire à tous : association dédiée à la justice climatique. Je vous recommande de vous abonner à la Newsletter IMPACT sur les inégalités climatiques.

Enfin, pensez à calculer votre empreinte carbone (en 5 min) via ce simulateur d’Ecolab : c’est ce qui a (et de loin) le mieux marché pour éveiller les consciences !

Les comptes twitter (et autres réseaux sociaux) à suivre

Les réseaux sociaux peuvent être un calvaire, mais aussi très utiles lorsque l’on s’en sert à bon escient. Il y a quelques mois encore, je détestais Twitter, mais j’ai commencé à suivre quelques personnes et cela m’a clairement aidé à accélérer ma compréhension sur beaucoup de sujets transverses. La liste des personnes comptes à suivre ci-dessous n’est pas exhaustive : pour plus de suggestions, vous pouvez également regarder les comptes que je suis sur Twitter (je ne suis quasiment exclusivement que des gens intéressants… et 2-3 membres du gouvernement).

Valérie Masson-Delmotte, Vice présidente du GIEC et certainement parmi les personnes les plus compétentes au monde sur son sujet
Christophe Cassou, Directeur de Recherche au CNRS, Climatologue et lead author du prochain rapport du GIEC (AR6)
Julia Steinberger, lead author du GIEC et (entre autres) autrice du papier des discourses of climate delay
Jason Hickel : auteur de The Divide et Less is More
Nicolas Goldberg, Consultant dans le domaine de l’énergie
Cet imposteur, qui raconte n’importe quoi 98% du temps.

Sur Linkedin :
Juliette Nouel : incontournable sur Linkedin, à suivre absolument
L’indispensable Jean Marc Jancovici, pourfendeur du greenwashing !
Maxence Cordiez et ses posts toujours intéressants sur l’énergie et le climat

Les inclassables

Il existe quelques sites et/ou personnes qui font également de très bons travaux mais plus difficiles à classer dans une catégorie. J’aurais pu y glisser mes favoris internet, mais je crois qu’avec tous les liens de l’article, il y a déjà plusieurs centaines d’heures de contenu !

L’agence de la Transition Ecologique (ADEME) : Site de référence français, notamment pour tout ce qui concerne les ACV
– B&L Evolution et son étude sur le secteur aéronautique
Un débat intéressant entre les équipes de Negawatt et du Shift Project
– The limits to growth, à lire en anglais, pour éviter les mauvaises traductions et interprétations
Ces 4 infographies pour mieux comprendre l’agriculture


EN ROADS : un simulateur où l’on peut jouer avec plusieurs variables pour tenter de rester sous les 2 degrés !
– 2 MOOCs : un sur les causes et enjeux du changement climatique et un deuxième sur la biodiversité
– la SDG Academy et ses MOOCs sur le développement durable (en anglais)
le cycle du carbone et bien plus avec le site de l’OCE (Office for Climate Education)
Le podcast Le climat en questions de Céline Ramstein, avec Sylvestre Huet et Gilles Ramstein et leurs invités


– Timothée Parrique et ses travaux sur la Décroissance
– Notre interview avec Olivier Fontan, directeur exécutif du HCC
– Le travail remarquable d’Emmanuel Pont sur la démographie
The Other Economy, tout savoir (ou presque) sur l’économie !

Maintenant que vous êtes formé(e), vous pouvez passer à l’étape d’après : les livres !

2/ Les livres incontournables sur l’Environnement et le Climat

livres-cover6ee9.jpgVous préférez lire des livres pour apprendre ? Tant mieux, voici une liste de livres : Après l’article sur Les meilleures sources sur l’Environnement et le Climat, la suite logique était de reproduire le même exercice avec une sélection de livres !

L’objectif de cet article est multiple. Tout d’abord, mettre des idées en avant qui ne le sont pas assez, avec des ouvrages allant de la découverte des sujets à l’expertise. Ensuite, ce listing doit servir de “manuel de défense intellectuel” pour naviguer entre les discours effondristes et le greenwashing. Enfin, cela devrait vous permettre de dépasser les livres en tête de gondole à la FNAC, où Léna Situations caracole en tête des ventes depuis 2 mois.

Rappelons que la sauvegarde de l’environnement est un problème systémique et qu’en aucun cas vous ne trouverez la réponse avec une explication unique. Impossible donc de faire l’impasse sur les disciplines suivantes : les sciences naturelles bien sûr, les sciences politiques, la philosophie, la psychologie, la sociologie, l’économie, le droit, l’histoire…

Comment la sélection a été établie ?

Cette sélection est le travail de plusieurs années de lectures, aussi bien de livres que d’articles les évoquant. La diversité des livres présentés offre la possibilité de connaître tout le spectre de l’écologie, des petits gestes à l’écologie radicale. Ce n’est pas mon rôle de dire ce qui est bien ou mal, ce qui sera suffisant ou pas pour solutionner les problèmes auxquels nous devons faire face. Ces conclusions, vous les ferez vous-mêmes, fonction de votre ressenti, expérience et lectures que vous serez amenés à faire.

Une centaine de livres ont d’abord été présélectionnés, avant de finalement n’en garder qu’une trentaine. Pour écrémer, n’ont été retenus que des livres écrits par des auteur.es français.es, ou traduits en français.

Enfin, aucun des livres présentés ci-dessous ne devra être pris comme ‘parfait’. Il faudra les aborder avec un œil critique, comprendre qui est l’auteur et ses limites.

1 – Connaître, comprendre

Les livres ci-dessous sont abordables sans pré-requis particulier :

Tout comprendre (ou presque) sur le climat : Livre de Claire Marc, Anne Brès et Thomas Wagner. Objectif : répondre aux idées reçues les plus courantes sur le changement climatique dans un format accessible à toutes et tous. Avant de chercher des solutions au changement climatique, il est tout de même mieux d’avoir bien compris le problème !
  • Le climat en 100 questions de Gilles Ramstein et Sylvestre Huet : idéal pour comprendre le problème climatique et ce qu’il induit pour les sociétés.
    Atlas de l’Anthropocène de François Gemenne et Aleksandar Rankovic : grâce à un gros travail d’illustration, cet atlas permet de saisir les différentes composantes de ce qu’on appelle l’Anthropocène.
    Les limites planétaires de Natacha Gondran et Aurélien Boutaud : ce court ouvrage décrit les neufs grandes “limites planétaires” (changement climatique, biodiversité, usages des sols, cycles du phosphore et de l’azote, etc.) et les connaissances actuelles que nous avons à leur sujet.
  • La recomposition des mondes d’Alessandro Pignocchi : bande-dessinée, excellente pour comprendre ce qui se joue dans les luttes territoriales que sont les ZAD (Zones à défendre).
  • Ecologie sans transition de Désobéissance Ecolo Paris : l’un des récents livres sur les luttes écologistes ; pour les auteurs, l’heure n’est plus à la “transition” mais à la rupture avec les modes d’organisation sociétaux actuels.
  • Payer la terre de Joe Sacco : magnifique bande-dessinée/reportage chez les Dénés, dans les Territoires du Nord-Ouest canadien. Pour une vision complètement différente de ce que peut être “l’écologie”.
  • Où Atterrir ? de Bruno Latour : le court essai du sociologue, anthropologue et philosophe permet de s’affranchir des clivages politiques habituels, un indispensable pour penser l’écologie politique.
  • La décroissance de Serge Latouche : recommandé par Timothée Parrique comme une bonne introduction (en français) à la décroissance.
  • Écologie et politique – Écologie et liberté d’André Gorz (Michel Bousquet) : “l’écologie”, ça ne date pas des années 2000 ; certains avaient déjà, et brillamment, réfléchi aux questions environnementales il y a des décennies et leur propos est toujours pertinent, comme celui d’André Gorz.
  • Voir son steak comme un animal mort de Martin Gibert : les deux premiers chapitres sont suffisamment édifiants pour déstabiliser n’importe quel carniste convaincu. Les aspects psychologique et « sociologique » abordés dans les chapitres suivants complètent la réflexion à merveille, nous permettant d’embrasser la globalité d’un sujet que nous n’aurions pas imaginé si vaste au premier abord.

2 – Approfondir

Les livres suivants peuvent très bien s’apprécier sans pré-requis, mais il est tout de même préférable d’avoir quelques bases pour les apprécier pleinement.

Aux Racines De L’Anthropocène. Une crise écologique reflet d’une crise de l’Homme, de Michel Magny : l’auteur explore les ramifications des composantes de la crise écologique et sociale actuelle au travers de l’évolution des relations entre sociétés et environnement ; probablement l’une des meilleures synthèses pour comprendre comment on en est arrivés là.
Extractivisme, Exploitation Industrielle De La Nature. Logiques, Conséquences, Résistances d’Anna Bednik : superbe ouvrage sur l’extractivisme, ou l’exploitation massive des ressources naturelles dans un but marchand. Un pan trop peu connu des problèmes environnementaux, qui pourtant structure et reflète les relations de pouvoir à échelle locale comme internationale.
La Question Climatique – Génèse et dépolitisation d’un problème public de Jean-Baptiste Comby : le sociologue explique comment les médias et les politiques publiques se sont emparés du problème climatique au cours des années 90 et 2000… Sans pour autant faire ce qu’il faut pour le résoudre, car cela obligerait à revoir fondamentalement les structures de la société.

La Nature Est Un Champ De Bataille de Ramzyg Keucheyan : si vous ne comprenez pas en quoi “écologie” et “social” sont liés, ce livre est fait pour vous.
Reclaim d’Emilie Hache : recueil de textes qui permet de découvrir les principales figures du mouvement écoféministe, parmi lesquelles Susan Griffin, Starhawk, Joanna Macy, Carolyn Merchant.. Une référence depuis sa sortie !
A Côté De Nous Le Déluge. La société d’externalisation et son prix, de Stephan Lessenich : les pays occidentaux ont été les premiers à enclencher une “mue écologique” à partir des années 90, cependant, il ne s’agit pour l’essentiel que d’une délocalisation, une externalisation des impacts environnementaux et sociaux liés aux modes de vie. Ce livre étudie comment cette “société d’externalisation” s’est mise en place et se maintient.

Techno-critiques. Du refus des machines à la contestation des technosciences, de François Jarrige : le progrès technologique n’est pas un long fleuve tranquille qui évolue au gré des découvertes, chaque technologie est issue d’un contexte sociétal précis et influe en retour sur celui-ci. L’historien François Jarrige fait ici la brillante synthèse de deux siècles de contestations diverses et variées de cet auto-proclamé “progrès” aujourd’hui présenté comme inéluctable.
Qu’est-ce Que L’Ecologie Sociale ? de Murray Bookchin : très bonne introduction à l’écologie sociale. Si vous souhaitez approfondir, je vous recommande également Pour un municipalisme libertaire du même auteur.
Une planète trop peuplée ? Le mythe populationniste, l’immigration et la crise écologique, de Simon Butler et Ian Angus : “oui, mais le problème, c’est juste qu’on est trop nombreux”… si vous avez déjà entendu ce genre de choses ou si vous pensez cela, ce livre devrait vous intéresser.
Une écologie décoloniale de Malcolm Ferdinand : derrière sa prétention d’universalité, la pensée environnementale s’est construite sur l’occultation des fondations coloniales, patriarcales et esclavagistes de la modernité. Ce livre n’a pas reçu le prix de la Fondation de l’Ecologie Politique en 2019 pour rien.

3 – Devenir “conférencier”

Si vous lisez les livres suivants (et que vous les comprenez), vous pourrez mettre à jour votre profil Linkedin et votre page Wikipédia avec le mot “Expert” !

Gouverner le climat de Stefan Aykut et Amy Dahan : tout simplement LA référence sur les sujets des négociations climatiques. Compte tenu des commentaires très animés le jour des 5 ans de l’Accord de Paris, je ne peux que le recommander…
Le développement. Histoire d’une croyance occidentale de Gilbert Rist : la question du développement est intrinsèquement liée à celle des problèmes environnementaux, puisqu’une grande partie de ces derniers est la conséquence de celui-ci ; le livre de Gilbert Rist permet de comprendre l’histoire de ce concept, depuis son émergence au sortir de la Seconde guerre mondiale à sa dernière mutation, le “développement durable”.
Posséder la nature. Environnement et propriété dans l’histoire, de Fabien Locher et Frédéric Graber : ce recueil de textes académiques présentant des cas concrets permet de comprendre en quoi le régime de propriété, par les rapports aux ressources naturelles qu’il induit, est fortement lié aux questions environnementales.
Une histoire populaire de la France. De la guerre de Cent Ans à nos jours, de Gérard Noiriel : il y a l’histoire que l’on apprend à l’école, et puis il y a ce que les historiens étudient. Dans cet ouvrage de référence, l’historien Gérard Noiriel nous livre une autre vision de l’Histoire de France, celle du peuple et de ses relations aux classes dominantes. Le lien avec les questions environnementales deviendra évident pour ceux qui ont compris que l’écologie sans la lutte des classes, c’est du jardinage (et ils en auront confirmation dans la postface de la seconde édition).

Voyage à travers les climats de la terre de Gilles Ramstein : le paléoclimatologue nous emmène depuis les premiers jours de la Terre jusqu’à nos jours, présentant ce qu’il appelle la “valse à quatre temps” du climat.
Climats, Passé, Présent, Futur de Chloé Maréchal et Marie-Antoinette Mélières : le dernier niveau avant de lire directement les rapports du GIEC. En fait, il permettra même au lecteur de mieux comprendre les rapports quand il souhaitera s’y mettre.

Le mot de la fin

Certains livres ont été volontairement mis de côté car ce sont déjà des best-sellers et l’intérêt d’en parler ici est limité. Citons tout de même :

Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce de Corinne Morel-Darleux
Manière d’être vivant de Baptiste Morizot
Comment tout peut s’effondrer de Pablo Servigne et Raphaël Stevens
Le plus grand défi de l’humanité d’Aurélien Barrau
L’âge des low-tech de Philippe Bihouix
Les limites à la croissance de Donella & Dennis Meadows et Jorgen Randers
L’illusion de la finance verte, de Julien Lefournier et Alain Grandjean : une synthèse imparable du monde de la finance “verte”, à lire absolument pour en savoir plus sur cette industrie opaque.

Certain.es initié.es penseront sûrement que certains noms manquent, comme ceux de James C. Scott, Descola, Smil ou Jensen avec Deep Green Resistance. N’ayant pas lu ces auteurs, je préfère ne pas les recommander et les ajouter plus tard si ceux-ci étaient effectivement incontournables. J’espère que ces centaines d’heures de lecture vous seront bénéfiques et que votre amour pour la pensée complexe sera comblé.

Merci à Loïc Giaccone et Arty Tamer pour les recommandations de lecture !

3/ Les podcasts indispensables sur l’environnement et le climat

podcast-102454c6.jpgLe format podcast : apprendre quand on marche, se repose dans un hamac ou fait la vaisselle, c’est testé et approuvé. Après les meilleures sources et livres à lire sur le climat et l’environnement, il était temps de faire une liste des meilleurs podcasts !

S’intéresser à l’environnement et au climat, c’est s’intéresser à absolument tous les sujets : les sciences naturelles, l’énergie, la politique, la philosophie, la psychologie, la sociologie, l’économie, la justice climatique, l’histoire des techniques… La mauvaise nouvelle, c’est que vous ne pourrez jamais dire de votre vivant que vous maîtrisez complètement tous les sujets. La bonne, c’est que grâce aux podcasts ci-dessous, vous ne pourrez jamais vous ennuyer !

Bien sûr, la catégorisation des liens est subjective et peut être amenée à évoluer (assez détestable cette manie de mettre des personnes dans des cases). Exceptionnellement, cet article pourra être mis à jour et complété au fil du temps avec les différents retours.

Encore merci aux personnes m’ayant suggéré de nouveaux podcasts sur Instagram, des dizaines d’heures de plaisir pour mes oreilles et des centaines de réflexion. Si après lecture vous pensez qu’il en manque un, faites-le savoir !

Les podcasts environnement et climat

Les podcasts suivants traitent tous du changement climatique et de ses conséquences.

  • Le climat en questions : pendant une vingtaine de minutes, Céline Ramstein discute avec le climatologue Gilles Ramstein et le journaliste scientifique Sylvestre Huet et répond à toutes vos questions sur les climats d’hier, d’aujourd’hui et de demain. La qualité est au rendez-vous, et les invité(e)s sont systématiquement excellents !
  • GreenLetterClub : du capitaine d’industrie au patron d’ONG, en passant par le spécialiste du pétrole, chaque épisode d’environ 1h explore en profondeur chaque sujet. La diversité des invité(e)s est un vrai plus !
  • Octet vert : un podcast animé par Tristan Nitot, qui met l’accent sur le numérique et son impact. Et oui, la tech, c’est aussi avoir un regard critique sur ses avantages… et ses inconvénients !
  • Dernières Limites : Un podcast en 13 épisodes où la journaliste Audrey Boehly interroge des experts et des scientifiques sur la question des limites planétaires, 50 ans après la parution du rapport Meadows, qui alertait déjà sur l’impossibilité d’une croissance économique illimitée dans un monde fini.
  • La Terre au carré : l’incontournable émission de France Inter animée par Mathieu Vidard. Nature, climat, pollution, idées, engagements, solutions : toute l’actualité de la planète pour imaginer le monde d’aujourd’hui et de demain.
  • Time To Shift : réalisé par les bénévoles du Shift Project, ce podcast est dans la lignée des travaux du think-tank dirigé par Matthieu Auzanneau et présidé par Jean-Marc Jancovici. Objectif : faire progresser le débat et les actions pour une économie post-carbone.
  • Y’a le feu au lac : le podcast de Ouest-France, animé par Lucas Scaltritti. Chaque épisode aborde un sujet précis… très pratique pour démystifier les idées reçues !

Récits et voyages

Les baladeurs : créé par Les Others, c’est un podcast vraiment à part : j’ai réussi à voyager en étant allongé dans un hamac ! A écouter absolument.

Podcasts généralistes, mais qui n’oublient jamais l’environnement…

Que ce soit par la géopolitique, le genre, la cybersécurité… les podcasts suivants ont tous un angle différent, mais n’oublient jamais les questions environnementales. Ils sont tous dans mes favoris depuis un moment :

  • Présages : podcast créé par Alexia Soyeux que j’écoute depuis plus de 2 ans. On y parle écologie, mais aussi féminisme, sécurité, écologie radicale… Tous les sujets nécessaires pour vivre dans une société soutenable. C’est grâce à Présages que j’ai découvert Alessandro Pignocchi, Fatima Ouassak et Lamya Essemlali.
  • Sismique : podcast créé par Julien Devaureix, où il interviewe des experts, des penseurs et des acteurs d’un monde en mouvement pour comprendre ce que demain nous prépare… Julien a la particularité de recevoir des invité(e)s de qualité, mais également Laurent Alexandre, qu’il a réussi à supporter
    1H32 en gardant son calme !
  • Thinkerview : certaines interventions de spécialistes environnement et climat valent le détour.

Les podcasts en anglais

Impossible de faire l’impasse sur les podcasts anglophones. Si vous avez la chance de parler couramment la langue, les podcasts suivants valent vraiment le coup !

  • Drilled : un podcast de Amy Westervelt, que je recommande absolument. Vous apprendrez notamment comment les groupes pétroliers manipulent les médias et créent le doute autour du réchauffement climatique d’origine humaine.
  • The climate question : le podcast climat de la BCC, de très bonne tenue également. Un retour sur les raisons pour lesquelles nous avons tant de mal à sauver notre propre planète, et comment nous pourrions changer cela.
  • How to save a planet : un podcast tenu par Alex Blumberg et Ayana Elizabeth Johnson. De très bons sujets évoqués, des questions difficiles auxquelles il est parfois difficile de répondre. L’approche scientifique est très intéressante pour mettre les choses en perspectives.
  • Green Wave : des épisodes courts de 15 min où les sujets évoqués sont très divers, allant du féminisme, à la démocratie, en passant par les migrants, tous abordés sous le prisme du climat.

Les podcasts inclassables

Ces podcasts ne portent pas forcément sur l’écologie, mais j’ai apprécié les écouter, vous ne regretterez pas !

  • Le cœur sur la table : un podcast de Victoire Tuaillon, qui vise à nouveau juste ! De quoi réinventer nos relations amoureuses…
  • Kiffe ta race : un mardi sur deux, Rokhaya Diallo et Grace Ly reçoivent un(e) invité(e) pour explorer les questions raciales sur le mode de la conversation et du vécu.
  • LSD : excellente série de Perrine Kervran sur France Culture, avec des sujets très divers mais abordés de façon précise et documentée.
  • Philosophy is sexy : le podcast de Marie Robert qui nous parle de philosophie, et ça fait du bien !
  • Bon Pote : bah quoi, on peut plus faire son auto-promo ? Reprise des hostilités en novembre 2021 !

Pas de société soutenable (et souhaitable) sans déconstruction

Vous avez été nombreux et nombreuses à recommander les podcasts suivants et c’est totalement justifié : ils sont tous très intéressants. Certains sont déjà très réputés, d’autres méritent un bien plus large public (notamment plus d’hommes !)

  • Les couilles sur la table : le podcast créé par Victoire Tuaillon, avec notamment l’épisode ‘le patriarcat contre la planète
  • Rends l’argent : ce n’est pas François Fillon qui anime ce podcast mais Titiou Lecoq : très intéressant !
  • Mansplaining : beaucoup pensent qu’on ne peut pas être homme et féministe. Thomas Messias essaie de faire mentir cet adage avec des podcasts courts et des sujets très variés. De quoi alimenter les débats
  • Un podcast à soi : le podcast d’Arte animé par Charlotte Bienaimé, qui mêle intimité et expertise, témoignages et réflexions, pour aborder les questions de genre, de féminisme, d’égalité entre les femmes et les hommes.

Podcasts récits inspirants

Changer de vie pour changer de monde ? C’est ce que proposent les podcasts suivants :

  • Ozé : le podcast de Jean-Philippe Decka, qui interviewe des personnes qui ont quitté leur travail pour rendre le monde un peu meilleur
  • Soif de sens : podcast de Pierre Chevelle, qui invite des entrepreneurs sociaux, des créateurs engagés et des militants qui racontent comment ils se sont révoltés face à une injustice mais aussi leurs remises en question, leurs déclics, leurs obstacles personnels.
  • Vlan : avec plus de 200 épisodes, le podcast de Gregory Pouy est une référence. Plutôt généraliste, le sujet du climat est désormais systématiquement abordé, c’est une bonne nouvelle ! Parfait pour mieux comprendre notre société à travers le lien. Le lien à soi, aux autres et à la nature.

Avec tous ces podcasts, vous avez quelques dizaines d’heures de plaisir auditif devant vous. Si vous pensez qu’il manque un podcast indispensable dans cette liste, n’hésitez pas à me le dire en commentaire !

4/ Les comptes Instagram à suivre sur le climat et l’environnement

influenceurs2620.jpgSur Instagram, il n’y a pas que des influenceurs qui brûlent la planète. Il y a aussi plein de personnes qui font un excellent travail de vulgarisation. Voici quelques comptes à suivre (à compléter !) : Après les meilleures sources, les livres et les podcasts à lire sur le climat et l’environnement, voici les comptes à suivre sur Instagram !

Comme tous les réseaux sociaux, il y a de tout sur Instagram : les influenceurs qui poussent à la consommation à outrance, Nabilla qui fait la promotion de son lifestyle à Dubaï, Mbappe qui se prend en selfie dans son jet privé pour faire Paris-Lyon…

Mais il y a aussi des personnes qui informent, sont engagées, et essayent de faire bouger les lignes au paradis de la photo avec filtre. C’est l’objectif de cet article : mettre en avant des personnes qui vont vous permettre d’apprendre quelque chose, de rire, et parfois même les deux ! Comme toujours, s’intéresser à l’environnement et au climat, c’est s’intéresser à absolument tous les sujets : les sciences naturelles, l’énergie, la politique, la philosophie, la psychologie, la sociologie, l’économie, la justice climatique, l’histoire des techniques… vous ne pourrez jamais vous ennuyer !

Bien sûr, la catégorisation des liens est subjective et peut être amenée à évoluer (assez détestable cette manie de mettre des personnes dans des cases). Exceptionnellement, cet article pourra être mis à jour et complété au fil du temps avec les différents retours.

Encore merci aux personnes m’ayant suggéré de nouveaux comptes sur Instagram, de très belles découvertes qui j’espère vous feront aussi plaisir !

Les incontournables

J’ai appris des choses avec chacun des comptes ci-dessous, alors j’espère que cela sera également le cas pour vous !

  • Florence Dellerie : autrice et illustratrice scientifique indépendante, Florence fait un super travail de vulgarisation. Une vraie source d’inspiration. Je vous recommande son site Questions animalistes, où vous retrouverez plein d’infographies très intéressantes. De quoi revoir certaines idées reçues !
  • Iznowgood : Céline propose un éclairage très intéressant sur la mode et ses pratiques, et n’hésite pas à dénoncer le greenwashing. Travail validé par Loom, ça donne confiance
  • Ecolo_mon_cul : Pierre Rouvière se définit comme un greenwashing fighter, et je n’aurais pas trouvé meilleure présentation. Avec environ un post par semaine, il dénonce certaine publicités en expliquant, chiffres à l’appui, pourquoi c’est du greenwashing. Efficace !
  • Pour un réveil écolo : le collectif d’étudiant(e)s fait un très bon travail d’éveil et de vulgarisation aux sujets écologiques. Rejoignez-les !
  • Décolonisons nous : parce que l’écologie doit nécessairement être décoloniale pour être soutenable, ce compte est à suivre absolument.

  • Anneso_what : Anne-Sophie Deville est docteur en Ecologie et fait de la vulgarisation scientifique depuis plus de cinq ans. Un compte original que j’ai découvert très récemment, à suivre !
  • Heïdi Sevestre : glaciologue, engagée, Heïdi nous partage sa passion via des vidéos et des photos toutes plus belles les unes que les autres. Faites également un tour sur son site, vous devriez apprendre 2-3 trucs !
  • Raphael Seguin : Raphael est écologue marin et fait de la vulgarisation scientifique sur instagram sous le pseudo Underwater Baguette. Sous différents formats – infographies, bandes dessinées, photos/vidéos – il propose des posts instructifs, parfois engagés, sur le vivant et l’écologie.

Les Activistes

La transition écologique, si transition il y a, passera par l’activisme. Les personnes et comptes suivants font partie des activistes à suivre en France :

  • Youth For climate : mouvement apartisan de la jeunesse engagée pour la justice écologique et sociale, ils font un très bon travail de vulgarisation sur ce qui ne tourne pas rond en France et dans le monde. Ils ont des comptes pour chaque ville, vérifiez si c’est le cas pour votre ville et engagez-vous !
  • Extinction Rebellion FR : mouvement international de désobéissance civile non-violente en lutte contre l’effondrement du vivant, vous avez forcément entendu parler d’eux.

  • Engrainage : un média indépendant qui parle de justice climatique et de désobéissance civile. Il vient tout juste d’être créé, et ça semble prometteur. “Bon chance” !
  • Adelaide Charlier : vous me l’avez présentée comme la Greta belge, et je dois bien avouer que la présentation est plutôt juste ! Une énergie débordante et une personne engagée depuis maintenant plusieurs années.
  • Marie Cohuet : Marie avait infiltré un défilé Louis Vuitton pour dénoncer la surconsommation, et avait considérablement marqué les esprits, jusqu’à avoir des unes partout dans le monde. #wewantmore !
Marie Cohuet

C’est la m*rde, autant en rire !

Compte tenu de la gravité de la situation et du jmenfoutisme général de nos politiques, plutôt que d’être tendu(e)s comme des crampes, autant en rire !

  • Julie Henches : reine de la punchline sur Twitter, nous avons besoin de personnes comme Julie pour venir s’occuper de nos influenceurs sur Instagram….
  • drôledhumourdurable : d’excellents dessins pour rire (jaune) de notre actualité…
  • Sanaga : dessinateur de talent, c’était lui qui avait fait cette superbe une lors de la sortie du dernier rapport du GIEC :
Insolente Veggie : dessinatrice de BD avec un focus sur les animaux, le véganisme et l’antispécisme, ses dessins valent le détour. Les viandards l’adorent !
  • TienstiensBD : merci à la personne qui m’a fait découvrir ce compte, c’est juste génial ! Drôle, taquin… parfait !
  • Vous les connaissiez déjà

    Ils n’ont pas besoin d’être présenté(e)s, mais ça serait quand même dommage de passer à côté !

    • Graine de possible : plus de 100000 abonné(e)s sur Instagram et une énergie à revendre. Camille Etienne se bat pour la justice sociale et climatique, et n’hésite pas à aller au front.
    • Cyril Dion : auteur, réalisateur, plus de 10 ans d’activisme pour le vivant… plus besoin de présenter Cyril Dion !
    • Pierre Rigaux : Pierre propose des enquêtes de terrain sur l’écologie et les animaux. Il fait un très gros travail d’information et d’alertes, ce qui déplait à une partie de la population, qui lui envoie des menaces quotidiennes. Les chasseurs, premiers écolos de France ?
    • Daphne Roulier : un exemple de ce que devrait être le journalisme. Peut-être l’une des seules journalistes avec une audience aussi grande à parler fréquemment des enjeux climatiques et sociaux !

    Les comptes en anglais

    Si vous avez la chance de parler anglais, les comptes suivants sont à suivre ! (Si vous ne parlez pas anglais, Deepl est votre ami)

    • Greta Thunberg : les boomers adorent la détester. Incontournable.
    • The juice media : leurs vidéos sont drôles, informatives… il faut absolument la même chose en France !
    • Woke scientist : peut-être le compte où j’ai le plus appris. Ayesha Khan fait un formidable travail de déconstruction de préjugés. A suivre, sans hésitation.
    • Vanessa Nakate : militante écologiste ougandaise, Vanessa Nakate est l’une des figures mondiales des mouvements climat.
    • sunrise mouvement
    • Thegreenmonki : plein de posts instructifs sur la justice climatique, définitivement à suivre !

    Le mot de la fin

    En préparant cet article, je me suis rendu compte que pour une fois, la parité était respectée. En revanche, la diversité fait défaut, y compris dans les 700+ recommandations de comptes reçues sur Instagram. La plupart des personnes suivies et entendues sont plutôt des personnes CSP+, blanches, et qui ne seront pas forcément les premières concernées par le changement climatique.

    Evidemment, c’est une bonne chose que des personnes privilégiées montrent l’exemple et alertent sur la situation. C’est mon cas, j’ai quitté mon travail pour cela. Mais cela ne m’empêche pas de prendre du recul sur les personnes présentes dans les marches climat ou les personnes qu’on retrouve sur les plateaux télé en France pour parler du climat. Aussi, si vous connaissez des personnes qui font du bon travail mais qui manquent de visibilité, faites-le savoir.

    Précisons également qu’il existe des millions de comptes Instagram et que j’en ai sûrement raté plus d’un (au passage, j’ai volontairement mis certains comptes de côté, notamment des Youtubeurs, pour un article à venir). Si vous pensez qu’il manque un compte indispensable dans cette liste, n’hésitez pas à me le dire en commentaire !

    Crédit vignette : Tommy Trenchard pour @greenpeace_france 

    5/ Les chaînes Youtube indispensables sur l’environnement et le climat

    youtube-cove0bae.jpgEt Youtube ? Et oui, il y a d’excellentes chaines à suivre également sur Youtube : A compléter également ! Après les meilleures sources et livres à lire sur le climat et l’environnement, il était temps de faire une liste des meilleures chaînes Youtube !

    S’intéresser à l’environnement et au climat, c’est s’intéresser à absolument tous les sujets : les sciences naturelles, l’énergie, la politique, la philosophie, la psychologie, la sociologie, l’économie, la justice climatique, l’histoire des techniques… La mauvaise nouvelle, c’est que vous ne pourrez jamais dire de votre vivant que vous maîtrisez complètement tous les sujets. La bonne, c’est que grâce aux chaînes ci-dessous, vous ne pourrez jamais vous ennuyer !

    Bien sûr, la catégorisation des liens est subjective et peut être amenée à évoluer (assez détestable cette manie de mettre des personnes dans des cases). Exceptionnellement, cet article pourra être mis à jour et complété au fil du temps avec les différents retours. Si après lecture vous pensez qu’il en manque une, faites-le savoir !

    Les chaînes Youtube environnement et climat

    Les chaînes suivantes traitent toutes du changement climatique et de ses conséquences.

    • Philoxime : j’ai découvert Maxime grâce à une vidéo sur la Convention Citoyenne pour le Climat et ne rate depuis plus une seule de ses vidéos. Ethique, justice sociale et climatique, propriété privée… des sujets parfaitement traités, et avec humour (belge) !
    • Le Réveilleur : un travail de vulgarisation d’utilité publique réalisé par Rodolphe Meyer. Des dizaines (centaines) d’heures de contenu qui vous permettront d’apprendre sur tout ce qui concerne les enjeux climatiques.
    • Jean-Marc Jancovici : on ne présente plus JM Jancovici, certainement la personne la plus connue lorsque l’on parle du climat en France. Sa série de cours aux Mines est indispensable.
    • Avenir climatique : l’équipe d’Avenir Climatique aborde les enjeux climatiques avec pédagogie et ils font fait partie de ma découverte des sujets il y a quelques années. Je recommande chaudement !

    • Marie Wild : une super chaîne pour apprendre sur la biodiversité, qui répond à beaucoup d’idées reçues et ça c’est très bien
    • Blast : la section écologie animée par Paloma Moritz est une vraie réussite. Des sujets variés, des intervenant(e)s de qualité : le cocktail parfait pour toucher un public plus large et sortir de la bulle écolo.
    • Ecologie Rationnelle :
    • Ami des lobbies : l’humour est une arme redoutable pour faire passer les messages, et l’équipe d’Ami des lobbies l’a très bien compris. A suivre absolument si vous voulez rire (jaune) !
    • Monsieur Bidouille : savez-vous comment des personnes veillent à ce que l’on ait de l’électricité chaque jour en France ? Comment un black-out arrive ? Suivez Mr Bidouille !

    • Game of Hearth : un travail de qualité et très bien sourcé sur l’écologie politique et le féminisme. Une approche unique sur des sujets trop peu traités.
    • Après l’Effondrement : ne vous fiez pas au nom de la chaîne, les sujets abordés sont très divers et traités avec un angle rare ! Seule chaîne à ma connaissance à avoir parlé du handicap, le grand oublié de l’écologie.
    • Vert chez vous : la bio Instagram annonce la couleur : “rouge à lèvres et scie sauteuse à la main”. Une multitude de vidéos façon “Do It Yourself” où vous apprendrez forcément quelque chose !
    • Ecologie rationnelle : Eric apporte un recul nécessaire sur de nombreux aspects énergétiques et sociétaux. Je recommande particulièrement les 3 vidéos sur le sujet du nucléaire. Une critique intelligente du sujet, c’est assez rare pour le noter !

    Les chaînes Youtube en anglais

    Impossible de faire l’impasse sur les chaînes anglophones. Si vous avez la chance de parler couramment la langue, les chaînes suivantes valent vraiment le coup !

    • Kurzgesagt – In a Nutshell : imbattable sur la qualité des animations, une clarté rare dans les sujets abordés… la chaîne rencontre un succès mondial, et c’est mérité !
    • Climate Adam : un excellent travail de vulgarisation scientifique en anglais par un docteur en sciences du climat.
    • The juice media : un regard acide et sarcastique comme on aimerait en voir plus sur le greenwashing des gouvernements et entreprises. A ne surtout pas manquer !
    • La série Our Planet de Netflix, qui vaut vraiment le détour !

    Les chaînes Youtube qui n’oublient jamais l’environnement…

    Les chaînes Youtube suivantes ont toutes un angle différent, mais n’oublient jamais les questions environnementales. Elles sont toutes dans mes favoris depuis un moment :

    • Heureka : le travail de vulgarisation de l’économie et de la finance de Gilles Mitteau est probablement sans égal en France. Une partie croissante des vidéos aborde les liens entre économie et climat et c’est tant mieux !
    • Le dessous des cartes : impossible de comprendre le changement climatique sans mettre le nez dans la géopolitique. Cette émission créée par Jean-Christophe Victor en 1990 est de très grande qualité et permet d’avoir quelques clefs de compréhension sur les enjeux du monde.
    • La série EFFONDREMENT, superbe réalisation par Les Parasites.
    • Partager C’est Sympa : autrefois plutôt généraliste, la chaîne a récemment pris un virage très intéressant pour nous montrer ce qu’est “le vivant”. Et oui, on peut parler de modèles climatiques toute la journée mais c’est toujours bien d’avoir un pied en forêt de temps en temps

    Avec tout cela, vous avez quelques dizaines d’heures de plaisir devant vous. Si vous pensez qu’il manque une chaîne indispensable dans cette liste, n’hésitez pas à me le dire en commentaire !

    Retrouvez également :

    • Une liste de podcasts
    • Une liste de comptes Instagram à suivre
    • Une liste de livres indispensables sur l’environnement et le climat
    • De quoi passer à l’action !

      6/ Les scientifiques à suivre sur Twitter

      twitter-vign8915.jpgVous pouvez aussi suivre les scientifiques françaises et français sur Twitter. Nous avons la chance d’avoir des personnes qui vulgarisent leur travail, profitons-en ! “Il faut écouter les scientifiques !!”

      Pour les écouter, les soutenir, et relayer leurs travaux, il faut déjà les suivre sur Twitter. Pourquoi Twitter ? Car c’est le réseau où les scientifiques sont le plus présents et communiquent le plus. Même les scientifiques qui font de la vulgarisation sur certains sujets sur Instagram, Linkedin ou Youtube, sont tous sur Twitter.

      Cadrage et conditions

      L’objectif de cet article est de mettre en lumière les scientifiques qui travaillent sur les sujets environnementaux et climatiques. Il y a probablement des personnes brillantes en dehors de ces sujets, mais sans cadrage, il faudrait lister des milliers de personnes !

      Ensuite, quelques points et conditions pour se repérer :

      • Les catégories : il est extrêmement difficile de faire des catégories, de mettre une personne dans une case. Pour servir de base, les sections du CNRS sont utiles.
      • Une liste est forcément incomplète, et subjective. Incomplète, car de formidables scientifiques ne sont pas sur Twitter, et qu’il est difficile d’avoir 100% des personnes dans la liste. Subjective, car certains scientifiques ont parfois eu tendance à s’exprimer sur d’autres domaines et dire de grosses bêtises, à l’instar de Didier Raoult sur le climat, ou encore Claude Allègre.
      • La langue française est privilégiée, même si la plupart des scientifiques utilisent l’anglais sur Twitter. Si vous avez la chance de parler anglais, voici une liste. Sinon, c’est une bonne occasion de vous y mettre !
      • Il existe d’excellents vulgarisateurs et vulgarisatrices, qui font un travail remarquable, et qui ne sont pas dans cette liste. Mais il faut faire des choix !
      • Il n’y a aucune hiérarchie ou ordre, de la première à la dernière version.
      • Vous pouvez également faire des “listes” sur Twitter, par mots clefs, etc. Voici un tuto très utile.

      Enfin, n’hésitez pas à laisser un commentaire pour ajouter/retirer votre nom ou mettre à jour votre titre exact, ce n’est pas toujours à jour sur tous les sites ! Et souvenez-vous qu’écouter les scientifiques ne suffira pas à régler tous les problèmes

      Les scientifiques à suivre

      Aspects scientifiques du changement climatique

      Cryosphère / Hydrosphère

      • Samuel Morin : Chercheur Météo-France, Centre National de Recherches Météorologiques (Météo-France – CNRS), auteur principal du rapport SCROCC
      • Jean-Baptiste Sallée : climatologue, auteur principal du 6e rapport du GIEC
      • Jean-Pierre Gattuso : océanographe, auteur principal SCROCC
      • Melaine Le Roy : géomorphologue, chercheur à l’Université de Genève, Institut des Sciences de l’Environnement (ISE, C-CIA)
      • Heïdi Sevestre : glaciologue
      • Simon Gascoin : chargé de recherche au CNRS, amélioration des connaissances des ressources en eau à l’aide de la télédétection
      • Pierre-Henri Blard : Paléoclimatologue

      Météorologie

      Energie / Prospective / Extractivisme

      Agriculture / Agronomie /

      • Serge Zaka : agroclimatologue au laboratoire ITK
      • Pierre-Benoit Joly : Directeur de recherche à l’INRAE
      • Sabrina Gaba : Directrice de recherche au laboratoire « Agroécologie » à Dijon
      • Rémi Cardinael : Chercheur au CIRAD, stockage de carbone dans les sols et réduction des émissions de gaz à effet de serre en agriculture

      Economie

      Transports

      • Aurélien Bigo : Chercheur sur la transition énergétique des transports; Chaire Energie et Prospérité

      Adaptation / Migrations

      Biodiversité / Ecosystèmes

      Sciences sociales, Sociologie et sciences du droit

      • Lucas Chancel : chercheur au World Inequality Lab
      • Emmanuel Combet : chercheur, conciliation des défis écologiques, sociaux et économiques, coordinateur du programme de prospective à l’ADEME
      • Adrien Fabre : chercheur à l’ETH Zurich
      • Sophie Dubuisson-Quellier : sociologue, chercheuse au CNRS et Sciences Po, membre du Haut Conseil pour le Climat
      • Mathieu Saujot : chercheur senior à l’IDDRI, modes de vie en transition
      • Denis Colombi : sociologie de l’actualité et actualité de la sociologie. Auteur de Où va l’argent des pauvres

      Politique et Géopolitique

      Histoire / Anthropologie

      Transition et santé

      Kévin Jean : épidémiologiste au CNAM

      7- Guide de survie écolo pour les diners en famille (sans casser l’ambiance)

      cover-famill50a8.jpg

      Il ne se passe pas une journée sans que vous y soyez confronté(e). Vous êtes l’écolo de la famille. L’écolo du bureau, ou de la bande de potes. Alors que vous pensez que le réchauffement climatique devrait être la priorité de nos préoccupations, ils pensent que vous exagérez, qu’on a le temps, que quoi qu’il arrive on est foutus, et que de toute façon, l’Homme s’est toujours adapté.

      Il arrive que parfois vous ne sachiez pas quoi répondre. Ou tout simplement, que vous ayez peur de répondre à ces arguments sans pourrir l’ambiance, ou de passer pour le chieur ou la chieuse de service. Difficile exercice d’équilibriste.

      Préambule et prérequis

      Les exemples et explications que vous trouverez dans cet article sont le fruit de 3 ans de travail sur Bon Pote. 3 ans à poster des informations quotidiennement sur les réseaux (Twitter, Linkedin, Instagram et Facebook) ainsi qu’un ou plusieurs articles chaque semaine. De nombreux articles ont d’ailleurs été rédigés en réaction à des remarques ou arguments fallacieux qui revenaient très souvent, qui ont permis de nourrir les 20 articles écrits en partenariat avec le CNRS.

      Clarifions tout de suite une chose : la solution unique, parfaite, qui marche avec tout le monde, ça n’existe pas et n’existera jamais. Chaque personne est différente et sera réceptive à différents arguments ou différentes formes. Pour certaines il faudra des chiffres. Pour d’autres, faire appel au pathos. Enfin, pour certains, il faudra attendre qu’il fasse 50 degrés dans leur ville pour qu’ils se posent des questions…

      J’encourage tout de même à débattre, à oser ne plus laisser dire n’importe quoi. Non seulement car cela permet de sortir de sa bulle de filtres, mais aussi parce que c’est un super entraînement. Vous verrez qu’à force, ce sont toujours les mêmes arguments qui reviennent, et vous serez de plus en plus à même d’y répondre facilement.

      Quelques conseils avant de commencer

      Toutes les réponses aux arguments avancés par les climatosceptiques ou climatorassuristes sont accompagnées ici de sources scientifiques. A titre personnel, et basé sur mon expérience, voici tout de même quelques conseils qu’il ne me semble pas inutile de rappeler :

      • Appliquez la loi de Brandolini quoi qu’il arrive. Inutile de perdre 3h à réfuter un argument fallacieux, surtout si la personne en face ne changera jamais d’avis, chiffres à l’appui. En revanche, passer du temps avec une personne capable de se remettre en question ne sera jamais du temps perdu.
      • Quand est-il préférable d’intervenir…ou de se taire ? Seul(e) vous pourrez le savoir. Notons également que chacun(e) dispose d’un niveau de patience différent. Face à une ceinture noire de la mauvaise foi, parfois, il vaut juste mieux ne pas perdre son temps… surtout un soir de Noël
      • La charge mentale est plus importante lorsque l’on discute avec notre famille qu’avec des collègues ou amis. Le cercle familial est le plus difficile à convaincre et bien souvent le dernier à changer. Inutile d’insister si rien ne passe.
      • Tenez-vous prêt(e) à être attaqué(e) personnellement. L’attaque ad hominem est un grand classique. “Tu dis qu’il faut moins prendre l’avion mais tu l’as pris l’année dernière“. Si c’est le cas, nier n’est d’aucune utilité. Recentrez plutôt la discussions sur les faits. “Tu as raison, et je sais que c’est pas terrible. Mais es-tu d’accord qu’une baisse du trafic aérien est nécessaire pour respecter nos objectifs climatiques, en demandant un effort notamment aux ménages les plus aisés ?”

      Dernier point. L’objectif est d’avoir a minima au moins une réponse pour chaque argument. Cette réponse pourra être un article entier. Oui, il vous faudra un peu plus que 5 min pour être capable de répondre aux principaux arguments. Ne rêvez pas. Pour combattre le mensonge et la mauvaise foi, il faut un peu plus qu’une vidéo Konbini de 3 min !

      Comment répondre à un climatosceptique ?

      Avant de passer en revue les principaux arguments climatosceptiques, peut-être faudrait-il déjà définir ce qu’est un climatosceptique. Un climatosceptique est une personne qui remet en cause le changement climatique d’origine anthropique, c’est-à-dire d’origine humaine. Selon elle ou lui, c’est ‘un réchauffement naturel‘, cela fait partie d’un cycle, et l’Homme n’est pas (ou peu) responsable de ce réchauffement.

      C’est aujourd’hui plus facile de répondre et de débattre avec un(e) climatosceptique car nous avons beaucoup plus d’éléments scientifiques à disposition. Voici les arguments qui reviennent le plus souvent.

      Les scientifiques sont pas sûr(e)s entre eux pour le réchauffement

      C’est FAUX. Le consensus sur le réchauffement climatique est bien établi et sans équivoque. Au passage, assurez-vous que votre interlocuteur/trice sache bien comment se construit un consensus scientifique

      Oui mais dans le passé on a déjà eu ça, ce sont des cycles !

      Alors, c’est vrai et faux, cela dépend de quoi on parle, mais surtout, le sujet, c’est la vitesse du changement actuel. A retenir :

      • L’ampleur des changements récents dans l’ensemble du système climatique et l’état actuel de nombreux aspects du système climatique sont sans précédent, de plusieurs siècles à plusieurs milliers d’années.
      • L’activité humaine a réchauffé le climat à un rythme sans précédent depuis au moins 2000 ans.
      Fig.1 SPM Dernier rapport du GIEC.

      Ils savent pas prédire la météo à 10 jours et ils veulent nous faire croire qu’ils peuvent savoir le temps qu’il fera en 2100 !

      Cette phrase est un classique, sortie par exemple par Jean-Christophe Buisson , directeur adjoint du Figaro Magazine. Gros problème de compréhension. Défini comme l’état de l’atmosphère à un moment et en un lieu donné, la météo est susceptible de changer d’une heure à l’autre et d’un jour à l’autre. Le climat, pour sa part, se réfère généralement aux statistiques des conditions météorologiques sur une décennie ou plus.

      Pour en savoir plus, vous pouvez lire cet article.

      PS : il y a la variante “oui mais les modèles climatiques sont pas fiables” qui arrive souvent dans la foulée. Manque de bol, ils ont jusqu’à aujourd’hui été très bons….

      Et le GIEC là, c’est pire qu’une secte, un lobby financé par les réchauffistes !

      Ne riez pas, cet argument m’a été donné par une personne invitée chaque semaine par LCI et Russia Today France. Voici un article complet qui permet de savoir exactement quoi répondre. Pour la version courte :

      • Le GIEC n’est pas une association de personnes physiques, mais une association de pays : ses membres sont des nations, non des personnes physiques. Les personnes qui siègent aux assemblées du GIEC ne font que représenter des pays membres.
      • La transparence du GIEC est totale, tout est sur le site Internet : comment se fait la sélection des auteurs, sur quels documents ils se basent, comment les rapports sont approuvés, etc..
      • Le GIEC n’est pas un laboratoire de recherche. C’est un organisme qui effectue une évaluation et une synthèse des travaux de recherche menés dans les laboratoires du monde entier.
      • Il y a 3 principaux groupes de travail (les working groups) et une Task Force (groupe de soutien) :
        • Le premier rapport (publié cet été) traite de la compréhension physique du système climatique et du changement climatique.
        • Le second portera sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité des sociétés humaines et des écosystèmes au changement climatique.
        • Le troisième abordera les solutions globales à mettre en œuvre pour atténuer le changement climatique et ses effets. Les groupes 2 et 3 doivent approuver leurs rapports en février et mars 2022. Le rapport de synthèse est prévu pour septembre 2022.
      • Le GIEC ne fait pas de recommandations, mais des projections.
      • Le GIEC fait une synthèse de tous les articles scientifiques, à condition que ces travaux aient été validés par les pairs (peer reviewed) dans une revue scientifique.
      • Chaque ligne du résumé pour les décideurs est validée par un délégué, qui représente un pays.

      Vous savez maintenant que l’image ci-dessous n’est pas correcte, mais peut tout de même faire sourire…

      D’autres arguments malheureusement devenus des classiques, à démystifier rapidement

      Pour les climatosceptiques un peu plus entraînés, vous aurez le droit à des variantes. En voici quelques-unes :

      • Le CO2 c’est bon pour les plantes ! “-> Le CO2 à petite dose, c’est très bien ! C’est en partie d’ailleurs grâce au CO2 que la Terre n’est pas une planète complétement gelée. Mais l’augmentation du CO2 n’est pas sans poser de problèmes aux sociétés humaines. Si une stabilité à long terme du CO2 atmosphérique a été observée, on sait cependant qu’elle a été ponctuée de grandes perturbations, au moins cinq fois au cours des 500 derniers millions d’années. Au cours de ces événements, d’énormes volumes de carbone ont été dégazés, entraînant un réchauffement de l’atmosphère, une acidification des océans et des extinctions massives.
      Infographies Bon Pote
      • Ça va, des incendies/inondations/sécheresses/canicules, y en a déjà eu avant !!”. Les tendances pour ces 4 aléas climatiques sont très claires, avec une augmentation de la fréquence et de l’intensité. Un article complet a été rédigé par chaque aléa : les mégafeux, les inondations, les sécheresses et les canicules. ATTENTION cependant : on ne peut pas attribuer chaque catastrophe au changement climatique. Soyez précis dans vos termes (et lisez les articles correspondants ;)).

      Comment répondre aux climatorassuristes

      Même si le résultat est le même (l’inaction), il faut différencier le climatosceptique du climatorassuriste, qui aura tendance à reconnaître un réchauffement, mais dira plutôt que ce n’est pas si grave, qu’on exagère, et que l’Homme s’est toujours adapté. Je vous encourage avant toute chose à lire entièrement et à avoir ces 12 discours de l’inaction climatique en tête avant vos prochaines dîners ou déjeuners…

      Il ne se passe pas un jour sans que je n’y fasse référence. Entre le techno-optimisme béat des politiques, les types qui préfèrent accuser les Chinois et les Indiens plutôt que de se remettre en question. Florilège :

      La France c’est que 1%, alors que les Chinois c’est 28% !!”

      La question sous-jacente à ces premiers points est : pourquoi agir ? La France n’est-elle pas un pays exemplaire, comme adorent le répéter certains politiques et personnes influentes ? “La France ce n’est que 1% des émissions”.

      Rappelons tout d’abord quelques chiffres : en moyenne, chaque Français émet 6.5 tonnes CO2eq/an sur le territoire, mais également une empreinte carbone de 9t CO2eq/an. Non seulement il faut au moins diviser notre empreinte par 5 pour respecter nos engagements climatiques, mais nous sommes également bien au-dessus de la moyenne mondiale qui est à 7.5 t CO2eq/an. Finalement, la France n’est pas si exemplaire que cela…

      Si en plus de ces premiers éléments nous prenons en compte la responsabilité historique et les moyens financiers que nous avons à notre disposition, il n’y a pas de place (ni d’excuse) pour l’inaction. En d’autres termes, celles et ceux qui passent leur temps à accuser les Chinois et les Africains de tous les maux ne le font pas sur des bases scientifiques mais des bases idéologiques.

      PS : ça marche aussi avec “l’avion c’est que 2%, les voitures c’est xx% !!”. Aucun secteur n’est aujourd’hui soutenable, tous doivent évoluer.

      “Tu vas pas m’emmerder pour 2 degrés de plus, c’est pas si terrible !”

      Ou sa petite sœur “ahah bah j’enlèverai un pull !“. C’est important l’humour.

      Sauf que 2 degrés de plus, c’est une moyenne mondiale. Sachant que les terres se réchauffent en moyenne 2 fois plus vite que les océans. Que certaines régions se réchauffent plus vite que d’autres (en France, on a par exemple déjà dépassé l’augmentation de +1.5°C). En d’autres termes, une moyenne, ça veut tout et rien dire. La moyenne cache par exemple qu’il va faire 50 degrés dans votre ville et qu’enlever un pull ne vous empêchera pas de souffrir.

      Oui, vous avez bien lu. Sans changement drastique, il fera 50 degrés en ville, et avant 2050. Quand les canicules vont durer jusqu’à 20 jours au lieu de 5, il sera “trop tard” pour se dire que vous auriez mieux fait d’écouter ce bon vieux pote.

      “C’est trop tard, on est foutus”

      Ces réactions sont quotidiennes et compréhensibles : la situation environnementale est réellement catastrophique. Mais le fatalisme est aussi dangereux que le techno-optimisme. En d’autres termes, croire qu’on ne peut rien faire et évoquer l’apocalypse climatique à tout va est aussi dangereux que de croire qu’une technologie salvatrice va tout régler.

      La littérature scientifique est très claire : nous avons notre avenir climatique entre nos mains. Nos actions individuelles et collectives peuvent opérer des changements dont nous tirerons les bénéfices rapidement. Un article plus complet à lire sur le sujet.

      Le cousin techno-optimiste fan d’Elon Musk

      La technologie va nous sauver ! La fusion nucléaire arrive ! Et puis on va tous rouler en Tesla et ça ira.” Ce genre de discours revient très fréquemment, que ce soit de la part de personnes qui refusent de changer leur comportement, ou plus tristement d’un politique payé avec nos impôts :

      Non seulement le pari technologique est extrêmement risqué, mais pour l’instant, nous n’avons pas l’ombre d’un iota qui prouverait qu’il est possible qu’une énergie propre remplace toutes les énergies existantes. L’avion Zéro Carbone en 2035, tant vanté par le gouvernement Macron, est une connerie sans nom réfutée par nombre d’ingénieurs spécialisés. Concernant la fusion, elle ne ferait partie que d’un mix énergétique. Donc non, ce n’est pas l’énergie qui nous sauvera tous.

      De plus, en moyenne, entre une publication scientifique et le dépôt d’un brevet, il faut environ 10 ans. Reste ensuite la mise sur le marché, le déploiement, etc. Oui, l’innovation technologique fera partie de la solution, mais compter uniquement sur elle est une bêtise.

      Et les autres classiques du climatorassurisme…

      • Le problème numéro 1, c’est la démographie !!! -> Les travaux d’Emmanuel Pont sont particulièrement éclairants sur le sujet. En une phrase : non, nous ne sommes pas trop sur Terre, mais nous serions trop à vouloir vivre avec le mode de vie d’un Américain ‘moyen’.
      • “Ras le bol de votre écologie punitive” -> demandez de définir ce que c’est l’écologie, ce qui est punitif, et pour qui. Puis rappelez les ordres de grandeur… ça devrait clore le débat assez rapidement. Un article entier à lire sur le sujet.
      • Oh ça va, l’Homme s’est toujours adapté !“. -> C’est totalement faux. L’Homme s’est historiquement adapté après avoir subi les aléas climatiques, et cela a pris des décennies. Problème : nous n’avons pas plusieurs décennies devant nous, et le changement n’a jamais été aussi rapide. Article à lire sur le sujet, qui ne fera pas plaisir à David Pujadas.
      • “C’est aux entreprises de faire des efforts avant tout ! Et à l’Etat aussi !” -> Non, c’est à tout le monde de faire des efforts, selon ses moyens. Il est certain que la responsabilité des émissions est commune, mais différenciée : certains sont plus responsables que d’autres. Mais dire “100 entreprises sont responsables de 71% des émissions” ou “les actions individuelles ne sont que 25% des émissions, les collectives 75% !” n’a aucun sens. Les actions individuelles et collectives sont indissociables et indispensables : nous aurons besoin des deux, et de tout le monde.
      • On va pas s’arrêter de vivre, faut quand même profiter de la vie !” -> Personne n’a demandé de mettre fin à vos loisirs et petits plaisirs du quotidien. Il est juste demandé (par certaines personnes) de comprendre que chaque action a des conséquences. Le saviez-vous ? Il est tout à fait possible de vivre convenablement sans pourrir la vie des autres ! De plus, il est tout à fait possible de réduire son empreinte carbone et de continuer à profiter de la vie, j’en suis la preuve vivante !

      Le mot de la fin

      Vous avez désormais assez d’éléments pour répondre aux principaux arguments fallacieux. Bien sûr, la liste n’est (malheureusement) pas exhaustive, et il faudra vraiment s’armer de patience pour ne serait-ce que se mettre d’accord sur les faits. Il est probable que certaines personnes ne soient pas de mauvaise foi, mais n’aient juste pas les bonnes priorités, ou ordres de grandeur. Typiquement, une personne qui va vous dire “je fais ma part, je recycle”, alors qu’elle prend l’avion 10 fois dans l’année

      Il y a tout ce qu’il faut sur le site pour apprendre, comprendre les problèmes, et agir :

      Je sais bien qu’il manque une catégorie dans cet article. Nous pourrions les appeler les “climatojmenfoutistes”. Celles et ceux qui savent, connaissent les conséquences, mais ne changeront rien. C’est leur droit. C’est bien pour cela qu’il faut changer les lois actuelles, qui sont complètement inadaptées aux enjeux climatiques. Tant que vous pouvez avoir une empreinte carbone de 2000 tonnes/an comme Bill Gates ou Jeff Bezos et expliquer à tout le monde comment devenir écolo, il y aura un problème..

      Bon courage pour les dîners et déjeuners à venir. Et n’oubliez pas : le changement demande du temps. Des mois. Voire parfois des années. Il n’est demandé à personne d’être parfait, juste d’arrêter d’appuyer sur l’accélérateur face à un mur.

       

      Il y a tout ce qu’il faut pour se former, et pas vraiment d’excuse pour ne pas le faire.
      Lisez, formez-vous, posez des questions aux personnes compétentes.
      Après quelques centaines d’heures de lectures, de vidéos et de podcasts, vous ne serez plus la même personne … Il y a également 350 articles sur Bon Pote, plus de 100 traduits en anglais. Le tout accessible sans paywall, et sans pub.

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    Cyrille Souchehttp://cdurable.info
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