Un grand mouvement social bouleverse en silence nos territoires, hors du champ des caméras, à l’échelon local. Des quartiers, des communes, des départements, des organisations, marchandes ou non, et des citoyens accomplissent, sans roulements de tambour ni renversements spectaculaires, les révolutions écologiques et sociales attendues et espérées en ces temps de crise politique et économique.
(R)évolutions – Pour une Politique en actes pourrait être qualifié de programme politique de demain. Cet ouvrage met en lumière des solutions qui ont fait leurs preuves, à petite comme à grande échelle, dans la plupart des domaines de la société, depuis l’agriculture jusqu’à la justice en passant par la finance, l’industrie, la santé, l’énergie, l’agriculture, la communication ou encore l’emploi. Pour chacune des treize thématiques traitées, une personnalité « experte » ayant développé une vision du sujet propose des voies de transition concrètes, ainsi que les moyens à disposition de tous, citoyens, élus ou entrepreneurs, pour les mettre en actions. Avec : Jean-Marc Borello, Philippe Desbrosses, Isabelle Desplats, Jean-Baptiste de Foucauld, Dominique Gauzin-Müller, Thierry Janssen, Bernard Lietaer, Gunter Pauli, Isabelle Peloux, Philippe Pointereau, Thierry Salomon, Gilles-eric Séralini, Pierre Rabhi, Dominique Rousseau, Thierry Terrisse, Patrick Viveret. Cet ouvrage s’inscrit dans la campagne « Tous candidats 2012« , lancée par Colibris et Pierre Rabhi en parallèle des élections présidentielles. Elle est destinée à interpeler chaque citoyen sur sa capacité à transformer la société à petite et grande échelle. (R)évolutions offre une vision et des éléments concrets pour que chacun puisse agir dès à présent. Extrait du livre « (R)évolutions« , de Lionel Astruc [[Journaliste et auteur, Lionel Astruc se consacre aux thèmes de l’écologie et de l’économie solidaire. Il a écrit une dizaine d’ouvrages dont la plupart sont des enquêtes de terrain sur les filières de produits “durables” (alimentation, mode, tourisme…), en France et dans le monde. Il est également l’auteur de la biographie d’une icône mondiale de l’altermondialisme, l’indienne Vandana Shiva (Terre Vivante, septembre 2011), et de Manger local (Actes Sud, octobre 2011).]], paru dans la collection « Domaine du possible » chez Actes Sud à partir du 15 février 2012 : 1 Pour une agriculture locale et biologique- relocaliser la production alimentaire pour assurer à chaque territoire son autonomie
- viser une production pour moitié biologique et pour moitié intégrée en 2050
- réduire l’élevage de 60% et aller vers des élevages de qualité, moins gourmand en ressources et moins émetteur de CO2
- Donner une place prépondérante à l’agroécologie dans les cursus de formation des jeunes agronomes et agriculteurs. Créer parallèlement des fermes-écoles qui dispensent un enseignement sous forme de compagnonnage.
- Réduire la surface minimale d’installation afin de permettre à de petites unités de production en agroécologie de se créer et de se multiplier
- Assouplir les normes sanitaires pour les productions locales
- Stimuler la réinstallation ou protéger les PME qui assurent la transformation alimentaire sur chaque territoire (séchoirs de graines, meuneries, huileries, abattoirs, fromageries, conserveries, cidreries, etc.)
- Encourager les réseaux de distribution locaux (marchés, magasins fermiers, AMAP, commerces de proximité)
- Augmenter les subventions agricoles à destination de l’agriculture biologique et de l’agriculture intégrée.
- Conditionner les aides à un effort de protection de l’environnement
- Appliquer le principe pollueur/payeur à l’agriculture : taxer le fuel agricole, augmenter le prix de l’eau d’irrigation…
- Augmenter la part d’alimentation biologique et locale obligatoire dans la restauration collective
- Faire son jardin potager / cultiver en agroécologie
- Acheter des produits bio et locaux
- Adopter un régime alimentaire moins carné, dont 2/3 des protéines soient d’origine végétale et 1/3 d’origine animale
- économiser massivement l’énergie (par la sobriété et l’efficacité énergétique) : réduire de 65% la demande en énergie primaire par rapport à 2010
- développer un bouquet d’énergies renouvelables (hydraulique, solaire, éolien, biomasse, géothermie…) qui représenteraient 91% de notre approvisionnement en 2050
- sortir des énergies fossiles et fissiles (pétrole, gaz, charbon, uranium) : entre 2030 et 2035 pour le nucléaire et vers 2050 pour les autres.
- Créer une haute autorité indépendante de l’énergie, du climat et de l’environnement, ayant pour mission d’aider les responsables politiques à préparer leurs décisions, d’en contrôler la mise en oeuvre et de sanctionner les manquements à l’application des mesures prises.
- Lancer un vaste programme d’isolation de l’ensemble du parc immobilier français
- Mettre en place une réglementation énergétique dans le bâtiment concernant avec la même rigueur et le même degré dʼambition la construction neuve et la rénovation des bâtiments existant
- Instaurer un instrument fiscal unique sous forme dʼune Contribution sur lʼEnergie Primaire et les Externalités environnementales (CEPEx)
- Généraliser le principe du bonus-malus à tous les biens dʼéquipement générant une consommation dʼénergie récurrente pour leur utilisation
- Lancer un vaste programme dʼéconomie des ressources énergétiques et des matières premières non-renouvelables dans lʼensemble des secteurs industriels, notamment à travers la promotion des principes de réutilisation (type consigne), de réparabilité, de recyclabilité, dans une perspective de relocalisation de la production
- Assurer le développement des énergies renouvelables dont le caractère dʼintérêt général doit être reconnu par la loi
- Favoriser lʼinstallation de “compteurs intelligents” à fin de mieux connaître la consommation à lʼéchelle de son logement, de son entreprise, de sa commune, etc.
- Isoler son logement
- Réduire sa consommation d’énergie
- Adopter un fournisseur d’énergies renouvelables 
- Passer de la monoculture à la biodiversité monétaire afin dʼaugmenter la résilience de notre système économique.
- Libérer la création monétaire afin de redonner à la monnaie, de façon démocratique, son caractère premier : faciliter lʼéchange de richesses (réelles) de toutes natures.
- Limiter la spéculation mondiale, la dérégulation et les bulles financières.
- Abroger lʼarticle 123 du traité de Lisbonne obligeant les états à emprunter exclusivement aux banques privées.
- Créer de nouveaux indicateurs de richesses prenant en compte les externalités des activités économiques ainsi que toutes les richesses non- financières produites par la société et relevant de lʼintérêt général (parent au foyer, bénévolat, régénération des espaces naturels, aide sociale…)
- Créer une monnaie complémentaire nationale, destinée à valoriser et à rémunérer les activités relevant de lʼintérêt général.
- Permettre le paiement des taxes, la rémunération des fonctionnaires dans cette monnaie complémentaire (exemple des monnaies de type C3)
- Autoriser la création monétaire à tout groupe de personnes ayant une communauté dʼintérêts (Etats, collectivités, groupes dʼentrepreneurs et de commerçants, associations…)
- Rendre ces monnaies “fondantes” pour empêcher leur thésaurisation et la spéculation.
- Utiliser une monnaie complémentaire ou en créer une là où lʼon vit.
- Choisir des placements respectueux de lʼenvironnement et de la société.
- Sélectionner sa banque et ses assurances en fonction de leur politique écologique et sociale.
- Passer de lʼéconomie verte (polluer moins) à lʼéconomie bleue (ne plus polluer et régénérer la nature)
- Remplacer la compétition économique par la solidarité et la complémentarité entre les entreprises valorisant les ressources et savoir-faire locaux.
- refuser lʼhyperspécialisation.
- rechercher les ressources nécessaires (emploi, matières premières) en priorité localement, dans un périmètre limité. • rechercher les complémentarités avec dʼautres activités économiques sur le territoire.
- adopter des modèles de production industrielle écologique et circulaire “zéro déchets”
- penser « long terme”
- Mettre en place ces modèles si lʼon est entrepreneur.
- Privilégier les produits de ces entreprises lorsque lʼon fait ses achats. 
- Repenser lʼurbanisme à la lumière des deux impératifs que sont : la réduction des besoins en énergie non-renouvelables et la recherche dʼun “mieux-vivre ensemble”.
- Généraliser lʼarchitecture écologique et lʼefficacité énergétique des bâtiments
- Stopper l’étalement urbain et rééquilibrer les densités de population ville-campagne
- Créer dans chaque région une grille dʼévaluation de la qualité environnementale des constructions, adaptée au territoire, qui définit les aides apportées par la collectivité à l’habitat neuf ou rénové.
- Favoriser la construction de petites unités à lʼéchelle humaine comptant environ cinq à quinze logements.
- Prévoir dans le plan dʼurbanisme : un commerce, un équipement ou des services en rez-de-chaussée de chaque immeuble afin de favoriser la mixité fonctionnelle des bâtiments et la proximité d’un réseau de transports collectifs.
- Instaurer des critères dans l’obtention de permis de construire favorisant les projets collectifs, coopératifs, à haute performances énergétiques, à forte mixité sociale et inter-générationnels.
- Aménager dans les friches industrielles, portuaires, militaires, de vastes espaces de nature et des équipements de loisir.
- Engager un grand programme d’isolation des logements existants.
- Développer la mixité fonctionnelle et la mutualisation des bâtiments, dans le neuf, comme dans l’ancien.
- Instaurer sur les territoires une gouvernance décentralisée, « du bas vers le haut » qui implique toutes les parties prenantes. Faire fonctionner l’intelligence collective.
- Avant de construire une maison individuelle, envisager lʼidée dʼune seule construction pour plusieurs logements avec dʼautres porteurs de projets. • Choisir un emplacement qui permette de profiter sans voiture des équipements publics (transports, mais aussi infrastructures sportives, culturelles etc.).
- Utiliser en priorité des matériaux locaux issus de ressources renouvelables