Pour donner à votre Noël de nouvelles couleurs plus écologiques, nous vous proposons une multitude de conseils qui font la différence. Cadeaux, repas, décoration… voilà les incontournables de Noël ! Vous pouvez jouer la carte de l’originalité et de la durabilité pour la décoration, préférer des cadeaux qui allient utilité, plaisir et moindres impacts sur l’environnement, organiser des repas en vous souciant de la saisonnalité et de la provenance des produits … Comme chaque année, les fêtes de fin d’année sont l’occasion pour l’ADEME de rappeler aux particuliers et aux collectivités quelques solutions simples et efficaces pour maîtriser leurs impacts sur l’environnement lors de ce traditionnel pic de consommation (achats et énergie). Quelques conseils qui vous aideront à bien choisir et à éviter des gaspillages.
Des cadeaux qui changent …
– Quelques chiffres parlants Nous achetons beaucoup de jouets en France : nous sommes le 2ème plus gros consommateur en Europe devant le Royaume-Uni et l’Allemagne. Ces jouets sont fabriqués principalement en Chine (60,5 %) et un peu moins d’un tiers vient de l’Union européenne (31 %). (Chiffres de la Fédération française des industries du Jouet et de la Puériculture) – Pourquoi les jouets ont des impacts sur l’environnement ? Pour fabriquer des jeux et des jouets, nous exploitons beaucoup de matières premières et d’énergie. Pour la fabrication des plastiques et de certains tissus, on utilise du pétrole. Pour certaines pièces des jeux électroniques, il faut avoir recours à des métaux rares. Certains jeux nécessitent de l’électricité (jeux électroniques) ou des piles (poupée qui parle) pour fonctionner. Les jeux et jouets viennent souvent de loin. Leur transport consomme aussi de l’énergie. Toute cette consommation d’énergie génère des émissions de CO2, gaz impliqué dans le changement climatique. Ces jeux et jouets sont souvent très emballés avec du carton, du plastique fin, du polystyrène, etc., pour les protéger lors du transport mais aussi pour les mettre bien en valeur dans les rayons et donner envie de les acheter. Ces nombreux emballages viennent encore alourdir le poids de notre poubelle. Comment choisir des cadeaux plus respectueux de l’environnement ? – A recevoir :- Eviter les gadgets et ne commander que des jeux dont on se servira vraiment. Noël ressemble parfois à une course aux cadeaux. Le plaisir de déballer de nombreux cadeaux est bien réel mais ces objets ne sont parfois même pas utilisés après les fêtes.
- Préférer les jeux sans piles. Si l’on choisit des jeux électroniques, penser à les brancher plutôt sur une prise de courant.
- Penser aussi à demander des places de spectacle, des stages sportifs ou artistiques plutôt que des objets qui serviront peu.
- Créer des cadeaux : une photo encadrée, un calendrier personnalisé, des cartes de vœux, des gâteaux faits maison… Le temps et le cœur que vous y mettrez feront également très plaisir à la personne qui les reçoit.
- Créer aussi vos paquets cadeaux : boîte à chaussure décorée, foulard, serviette, chute de tissu ou des anciens papiers cadeaux que vous aurez conservés. Autrefois les cadeaux étaient glissés dans une chaussette ! Pourquoi ne pas reprendre cette idée ?£
98 % des français déclarent avoir déjà acheté des objets d’occasion. A Noël aussi, cela fonctionne bien. Des jeux et jouets qui valent assez cher deviennent ainsi plus accessibles. Penser à vendre ou donner les jouets dont vous ne vous servez plus, vous ferez certainement très plaisir à un autre enfant !
Guirlandes et illuminations
– Consommer moins, payer moins, tout en y voyant clair, en voila une idée lumineuse ! En France, la puissance fournie pour les illuminations de Noël est estimée à 1 300 MW, dont les ¾ sont liés à la consommation des ménages et ¼ aux illuminations des collectivités. Parce qu’en période de pointe, l’électricité est issue en grande partie d’énergies fossiles, elle est fortement productrice de gaz à effet de serre (CO2). Alors que faire ?- Lors de vos achats, regardez le prix et la consommation électrique de la guirlande ou de l’illumination. N’oubliez pas que ces dernières vont être allumées plusieurs heures par jour. Le surcoût à l’achat peut être très rapidement comblé à l’utilisation ! Et utilisez des ampoules basse consommation ou des guirlandes avec des LEDs.
- Pour la décoration, optez pour la qualité. Misez sur des décorations que vous conserverez plusieurs années plutôt que de multiplier les achats de décorations de moindre qualité. C’est plus économique au final et plus écologique car vous limitez vos déchets.
- N’abusez pas des décorations électriques qui consomment beaucoup, faites appel à votre créativité pour décorer autrement : acheter des décorations à base de produits recyclables et, pourquoi pas, les fabriquer vous-mêmes…
- Et n’oubliez pas d’éteindre vos guirlandes électriques intérieures et extérieures la journée et avant d’aller vous coucher.
L’exemple d’une maison et d’un jardin décorés Sur la base de : – 1 guirlande à LED dans le sapin de 4W – 1 guirlande avec mini-ampoules dans le sapin de 50W – 2 guirlandes extérieures « stalactites » à LED de 12W – 1 guirlande tube à LED de 9m de long de 147W – 1 animal décoratif à LED à poser de 25W – 1 sapin décoratif à LED à poser de 20W – 1 décor « Père Noël » à poser de 25W – 3 décors de fenêtre à LED de 12W chacun Au total, les illuminations ont une puissance de 331W. Si l’on oublie d’éteindre les illuminations la nuit, à raison de 10 oublis avec des guirlandes allumées 12h, la consommation passe à 66,2 kWh. A l’échelle d’un quartier, la consommation passerait à 1 324 kWh, soit l’équivalent de la moitié de la consommation électrique annuelle d’un foyer français.
Bien choisir son sapin
Un sapin végétal ou artificiel ? Le sapin artificiel (en plastique, en métal ou en bois) a le mérite d’être réutilisable plusieurs années. Mais il est changé en moyenne tous les trois ans ce qui est une durée de vie un peu courte pour obtenir un vrai bénéfice environnemental. De plus, il est bien souvent fabriqué à l’autre bout du monde avec des matériaux non-recyclés, et dans des conditions sociales qu’il est difficile de connaître. Alors que faire ? Si vous préférez un sapin végétal, comme la plupart des Français (6 millions de sapins sont vendus chaque année, dont 5 millions de sapins végétaux), il faut savoir que des plantations de sapins sont faites spécifiquement pour Noël et que 80 % des sapins vendus en France sont cultivés dans l’hexagone. Votre sapin végétal permet donc aussi de maintenir de l’emploi dans le Morvan et le Jura qui en sont les premiers fournisseurs. En grandissant, les arbres absorbent du gaz carbonique et permettent de réduire l’augmentation des gaz à effet de serre responsables du réchauffement de la planète. Avant d’acheter, n’oubliez pas de demander la provenance du sapin à votre vendeur ! Une alternative consiste à décorer la plante qui trône dans votre salon et les arbres de votre jardin : une option qui donnera une petite touche originale à votre fête et vous épargnera l’obligation d’acheter un arbre spécialement pour l’occasion ! Un sapin coupé ou en pot ? Acheter un sapin en pot pour le replanter dans son jardin est une bonne idée mais pour que la transplantation fonctionne, il faut que cela soit fait dans les jours qui suivent l’achat. Il ne faut surtout pas le laisser trop longtemps dans la maison. Si ce n’est pas envisageable, préférez un sapin coupé. Dans tous les cas, évitez le flocage simulant la neige artificielle souvent réalisé avec des produits chimiques ! Il empêche le compostage du sapin après les fêtes.Bien choisir les cadeaux
Les jouets sont souvent importés de pays lointains et très consommateurs d’énergie pour leur fabrication et même leur usage (piles…). Cette période est souvent synonyme d’achats d’objets en quantité mais sont-ils toujours utiles ? Il est parfois possible de faire plaisir en impactant moins notre environnement.- Privilégiez les cadeaux dématérialisés. Chèques cadeaux, place de spectacle, entrée d’exposition, bon pour des soins en institut de beauté, abonnement à une association sportive ou de loisirs locale, musique téléchargée légalement… La liste est longue.
- Donnez la possibilité à la personne qui reçoit le cadeau de l’échanger si ce dernier n’est pas à son goût. Ainsi, vous éviterez de remplir les placards de cadeaux qui ne serviront jamais. Certaines enseignes fournissent même sur demande un ticket de caisse sur lequel le prix du cadeau n’apparaît pas.
- Privilégiez les objets et jouets robustes et qui consomment peu d’énergie. Les enfants apprécient également beaucoup les jouets sans lumières qui clignotent et sans la même chanson qui tourne en boucle. Et les parents aussi ! Vous économiserez ainsi des piles.
- Favorisez les jouets sans PVC. Ce type de plastique (Polychlorure de vinyle ou chlorure de polyvinyle) a un impact environnemental très important. Il est souvent présent dans les poupées, les jeux de plage, les jouets de bain, etc.
- Optez plutôt pour des jouets en bois certifiés PEFC ou FSC. Ces logos signifient que les jouets sont produits avec du bois issu de forêts gérées durablement.
- Achetez des produits écolabellisés quand ils existent. Textile, chaussures, mobilier en bois, ordinateur, papeterie… le choix est de plus en plus large. Pour identifier ces produits, vérifiez qu’ils portent les logos : NF Environnement et l’écolabel européen qui garantissent à la fois la qualité d’usage du produit et sa qualité écologique.
- Les vêtements – Un usage limité de substances dangereuses pour l’environnement, – Un usage limité de substances dangereuses pour la santé, – Une réduction de la pollution de l’air et de l’eau durant la production des fibres, – La résistance au rétrécissement durant le lavage et le séchage, – La résistance des couleurs à la transpiration, au lavage, au frottement mouillé et à sec et à l’exposition à la lumière.
- Un téléviseur – Economie d’énergie, – Emploi limité de substances nocives pour l’environnement et la santé, – Instructions d’utilisation pour un emploi respectueux de l’environnement, – Facilité de désassemblage.
- Un ordinateur portable – Consommation d’énergie réduite en mode marche et veille, – Emploi limité de métaux lourds toxiques, – Emploi limité de substances nocives pour l’environnement et la santé.
- Un séjour dans un hébergement écolabellisé (camping, hôtels, motels, gîtes, chambres d’hôtes, refuges de montagne résidences hôtelières, résidences locatives). – Réduction de la consommation d’énergie, – Réduction de la consommation d’eau et réduction de la production de déchets. Favoriser l’utilisation des sources d’énergie renouvelables et de substances moins nocives pour l’environnement, – Encourager la communication et l’éducation en matière d’environnement.
- choisir des fleurs de saison,
- choisir des fleurs produites localement,
- choisir des fleurs labellisées Max Havelaar/Flower Label Program ou Fair Flower Fair Plants.
Bien emballer les cadeaux
Vous pouvez garder les papiers d’emballages d’une année sur l’autre. Vous ferez ainsi des économies pour votre porte-monnaie et pour la planète. Et, pourquoi ne pas créer des paquets cadeaux personnalisés à partir de matériaux déjà disponibles à la maison ? Découper, coller, plier, laisser libre court à son imagination… N’oubliez pas que les papiers cadeaux doivent être mis dans la poubelle classique car ils ne sont pas recyclés alors autant en diminuer autant que possible le nombre !Et pour les repas de fête ?
Là aussi, vous pouvez limiter votre impact sur l’environnement. Pensez à composer vos menus avec des produits de saison et si possible issus de l’agriculture locale. Un fruit importé hors saison par avion consomme pour son transport 10 à 20 fois plus d’énergie qu’un fruit produit localement acheté en saison. Consultez les calendriers des produits de saison : – le calendrier des fruits – le calendrier des légumes Si vous achetez du poisson, consultez le dossier dédié du site « Mes courses pour la planète » afin de repérer : – les poissons à privilégier (d’élevage ou sans surpêche), – les poissons à acheter avec modération, – les poissons à éviter (espèces surpêchées dont certaines sont en voie de disparition). Et pensez au poisson certifié Marine Stewardship Council (MSC). Cette organisation indépendante à but non lucratif a développé un programme de certification environnementale des pêcheries garantissant une pêche compatible avec le développement durable et le renouvellement des espèces : www.msc.org. Pour l’achat de vos produits alimentaires, choisissez des produits labellisés plus respectueux de l’environnement et/ ou respectant des critères sociaux comme par exemple : Pour vous aider, consultez le mini-guide des labels. Imprimez-le et emportez-le avec vous quand vous faites les courses. En cas de doute, vous pourrez facilement trouver la bonne info. Si vous êtes nombreux à table, ces jours de fête, pensez à acheter vos produits en grand conditionnement plutôt qu’en portions individuelles ou en petites portions. Moins d’emballages, c’est moins de déchets dans la poubelle. Préférez la vaisselle aux assiettes en carton et aux gobelets en plastique. Vous éviterez ainsi de jeter trop de déchets et la fête n’en sera que plus belle !Pour en savoir plus RDV sur l’Espace Éco-citoyens de l’ADEME, vous y trouverez notamment : – Organiser un Noël plus respectueux de l’environnement , pour quelques informations complémentaires – Un numéro spécial de PRIMA intitulé « Cuisiner les restes, 25 recettes autour des plats de fête » Egalement disponible en téléchargement : la dernière version de l’application Smartphone Éco-citoyens, qui dispose d’un nouveau volet « consommation »
Bien éliminer tous vos déchets après la fête !
Parce que la filière de recyclage n’est effective que si les consignes de tri sont correctement respectées, restez attentif à bien trier ce que vous jetez.- Les restes alimentaires. Si vous avez déjà un composteur ou si vous faites du compost, pensez à bien trier vos biodéchets même les jours de fêtes. Consultez le guide de l’ADEME : « le compostage domestique« .
- Le sapin. Quand Noël sera fini et que vous souhaiterez vous en débarrasser, pensez à l’apporter à la déchèterie ou coupez-le pour l’intégrer à votre compost. Certaines collectivités proposent également de récupérer vos sapins à des endroits donnés pour organiser leur valorisation (par exemple, le paillage des espaces verts).
Pour vos déplacements, privilégiez les transports en commun moins polluants
En cette période de fin d’année, le trafic routier peut augmenter de 50 % et les conséquences sont non négligeables pour l’environnement : pollution de l’air, émission de gaz à effet de serre, bruit, coût financier. Néanmoins, pour faire ses courses ou rejoindre sa famille ou ses amis, des alternatives existent et permettent de limiter ces nuisances :- Marchez et prenez le vélo pour les trajets courts : Il faut 1/4 d’heure pour faire 1 km à pied et, en ville, 1/4 des trajets voiture font moins d’1 km.
- Prenez les transports en commun moins émetteurs de gaz à effet de serre. Par exemple, un habitant de Besançon souhaitant se rendre au marché de Noël de Strasbourg rejettera moins de CO2 s’il effectue ce trajet en train plutôt qu’en voiture, pour un temps de trajet équivalent.
- Mutualisez vos déplacements en favorisant le covoiturage : 80 % des conducteurs roulent seuls dans leur voiture.
- Pour les trajets en voiture qui ne peuvent être écartés, adoptez une conduite plus souple moins consommatrice de carburant.
Comment impliquer vos enfants ?
Pour donner envie aux jeunes de participer et leur expliquer les impacts de ces moments de fêtes, rendez-vous sur le site M ta Terre où un dossier sur Noël leur est proposé.Collectivités : Guide Ademe des Bonnes Pratiques
L’ADEME accompagne également les collectivités pour les fêtes de fin d’année Les collectivités ont elles aussi des marges de manoeuvre directes concernant leurs propres activités, notamment en matière d’éclairage des espaces publics, de mise à disposition des transports en commun, de collecte des déchets, d’organisation des marchés de Noël, etc. En outre, elles ont une mission de sensibilisation et d’information auprès du grand public et doivent inciter les citoyens à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. C’est pourquoi l’ADEME propose aux collectivités un Guide des Bonnes Pratiques intitulé : Organisation responsable des fêtes de fin d’année par les collectivités locales. Quatre thématiques sont abordées dans ce guide : • Les déchets • Les consommations électriques • Les transports et déplacements • Les achats Pour chaque thématique, le guide propose : • Des bonnes pratiques à mettre en oeuvre directement par les collectivités • Des bonnes pratiques pour inciter les autres acteurs du territoire (habitants, entreprises, etc.) • Un zoom sur l’organisation du marché de Noël • Une estimation de gains environnementaux envisageables
Vaisselle Jetable Biodégradable
Très bon article mais je tiens à signaler que la vaisselle jetable a bien changée !
De nouveaux matériaux bien plus écologiques et bien plus biodégradables sont apparus comme la vaisselle en bois de palmier, la vaisselle jetable en canne à sucre ou en papier.
Toute cette vaisselle est 100 % biodégradable et compostable en trois semaines via les composteurs industriels.
Plus d’info sur http://www.dinovia.fr
Un repas de réveillon inoffensif pour des fêtes légères et solidaires
Noël, période de tous les excès, symbole du partage et de la solidarité, mais aussi de la surconsommation, du gâchis, du superflu… Et si vous optiez pour un noël responsable en limitant au maximum l’empreinte écologique de votre réveillon ?
Afin que vos fêtes soient plus légères et plus solidaires mais tout aussi joyeuses, suivez nos recommandations ….
– Fans de poissons, préservez la biodiversité en optant pour un produit de la mer ou des rivières non-menacé et qui n’empiète pas sur l’alimentation d’autres pays, dont les ressources sont parfois exploitées avec excès pour remplir nos tables. On évite notamment les poissons de haut de chaîne alimentaire, comme le thon rouge ou la sole, l’anguille, le saumon atlantique ou le brochet, qui ont été trop pêchés. Préférez des poissons labellisés « MSC » pour les animaux sauvages, « AB » ou « Label Rouge » pour ceux d’élevage. Profitez aussi des produits de saison : palourdes, coquilles Saint Jacques, huîtres… En plus d’être abondants, leurs coquilles stockent le carbone !
– Amateurs de viande, tout en restant sobre sur leur consommation, préférez celles provenant d’élevages locaux de qualité, dont les animaux sont élevés en plein air. Privilégiez la qualité à la quantité : le développement excessif de surfaces destinées à la nourriture de nos élevages (cultures de soja notamment) nuit à l’agriculture vivrière de pays moins favorisés. Si possible, privilégiez les volailles : leur empreinte écologique est moins lourde que celles des autres viandes. Optez pour des produits Label Rouge/ Bio/ élevés en plein air.
– Pour les légumes, achetez des produits bio, locaux et de saison ! Soyez solidaires d’agriculteurs qui proposent des produits de qualité. Encouragez la diversité des espèces rustiques en vous en régalant : en décembre, la pomme de terre vitelotte à l’incroyable couleur violette, les courges de toutes sortes, ou encore les carottes jaune ou noire, apporteront couleur et festivité à votre table.
– A tous les gourmands, pour vos desserts, là encore, saison et localité ! Choisissez châtaignes, kiwis, poires, pommes… Mais attention à la fameuse orange (tout comme les autres agrumes) : elle est rarement issue de nos régions. Pour vos gâteaux, une astuce efficace : remplacez la moitié de la quantité de sucre par du miel local. Non seulement vous encouragerez le travail de nos apiculteurs, mais cela limitera l’exploitation intensive de la canne à sucre, une culture très consommatrice en eau et pesticides, qui couvre jusqu’à 50% du territoire de certains pays, détruisant notamment des zones humides (marais, prairies alluviales…), précieuses pour la biodiversité et l’alimentation de populations locales.
– Pour l’apéritif, préférez de même un alcool bio ou un jus de fruit local et/ou fraîchement pressé. Un litre de soda contient 15 à 25 morceaux de sucre.
Pour les écogourmands qui veulent en savoir plus :
– « Planète cuisine : Guide de l’écogourmand par le WWF » – Minerva, 2009, 26€
Fêtes de fin d’année : vous reprendrez bien un peu… d’OGM ?
Par Christophe NOISETTE et Pauline VERRIERE qui nous éclairent pour éviter les OGM au menu des fêtes
Vos petits plats finissent doucement de mitonner et vous apportez la dernière touche à votre décoration… Avez-vous bien pensé à tout ? Votre menu de fêtes ne contiendrait-il pas des OGM ? Inf’OGM vous aide à y voir plus clair. Pour commencer, rappelons que tout produit qui contient des OGM doit être étiqueté comme tel. Mais cette règle connaît des exceptions : il n’y a aucune obligation à étiqueter les produits issus d’animaux nourris aux OGM, les OGM utilisés au menu d’un restaurant ou encore les OGM « cachés », c’est-à-dire issus de manipulations génétiques (mutagenèse dirigée, cisgenèse…) qui ne rentrent pas dans le champ d’application de la réglementation européenne sur les OGM. En revanche, depuis 2012, les produits qui respectent certaines conditions peuvent être étiquetés comme étant « sans OGM ». Inf’OGM ne fait pas la promotion de certaines pratiques agricoles (comme le gavage ou le chaponnage), mais souhaite réfléchir à la question des OGM à travers un menu traditionnel de fêtes, tel que beaucoup de Français l’envisagent.
– Huîtres de Quatre Saisons
Modifiée chromosomiquement en laboratoire en 1997 par l’Institut public français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), et commercialisée en 2000, l’huître de Quatre Saisons est triploïde – elle possède trois paires de chromosomes – et, en théorie, stérile. Actuellement, elle représente environ 30% des huîtres vendues en France, sans étiquetage spécifique, ni évaluation sérieuse. Les Biocoop, notamment, refusent cette huître dans leur rayon. Son avantage : plus productive et disponible toute l’année alors que les huîtres naturelles sont vendues de septembre à décembre. Inconvénient : les ostréiculteurs sont plus dépendants des écloseries et, d’après l’Inra, si quelques huîtres tétraploïdes (nécessaires pour fabriquer des huîtres triploïdes) s’échappaient des écloseries, cela entraînerait « en une dizaine de générations, le basculement vers une population exclusivement tétraploïde ». Actuellement, de nombreux ostréiculteurs se plaignent d’un taux de mortalité anormalement élevé pour les huîtres triploïdes.
– Foie gras du Sud-Ouest et son pain épicé
Cette indication géographique protégée (IGP), foie gras du Sud-Ouest, n’interdit pas les OGM dans l’alimentation des canards. C’est donc la porte ouverte aux OGM au moins pour la majeure partie de la vie de l’animal. Seule la période de gavage (10 jours sur les 90 au total) impose l’utilisation de maïs produit dans le Sud-Ouest, donc non transgénique en période de moratoire… Lequel a été annulé en août 2013. Bientôt un foie gras 100% nourri aux OGM ? À moins que l’IGP ne modifie son cahier des charges… Un choix qui peut s’avérer d’autant plus intéressant pour les producteurs, que le foie gras ne peut pas bénéficier du label bio. Certains foies gras sous IGP du Sud-Ouest ont néanmoins fait le choix d’exclure les OGM : c’est le cas par exemple de Labeyrie…
– Chapon de Bresse
Certaines AOC, comme celle des volailles sous AOC de Bresse, ont fait le choix d’exclure totalement les OGM. Quelle que soit la marque, quel que soit le producteur, si vous voyez cette AOC, elle est garantie sans OGM ! C’est le cas pour les chapon, dinde, poulet et poularde de Bresse, les volailles fermières de Loué, ou bien sûr celles issues de l’agriculture bio.
– Viande de Bœuf Limousin Blason prestige
Quelques cahiers des charges Label Rouge excluent les OGM des mangeoires. Ainsi, le label Blason prestige, qui valorise la viande issue de vaches limousines, mais aussi les labels Bœuf Belle Bleue, Blond d’Aquitaine, fermier d’Aubrac, fermier du Maine, Gascon, et celui du Veau fermier du Lauragais… De même certaines AOC en viande bovine ont exclu les OGM, comme le Bœuf Maine Anjou.
– Courge butternut farcie de marrons et de champignons
Si les légumes ne sont pas étiquetés, c’est qu’ils ne sont pas génétiquement modifiés. Peu d’entre eux peuvent bénéficier du label « sans OGM », car seuls peuvent être étiquetés sans OGM les végétaux pour lesquels un « équivalent » GM existe, c’est-à-dire principalement du soja ou du maïs.
– Farandole de fromages
Tous les fromages issus de l’agriculture biologique proviennent d’animaux qui ont été nourris sans OGM. C’est également le cas d’un certain nombre d’AOC : Abondance, Beaufort, Bleu de Gex, Chevrotin, Comté, Epoisse, Gruyère, Laguiole, Mont d’Or, Morbier, Neufchâtel, Tomme des Bauges, Tomme de Savoie, Reblochon, Rocamadour, Roquefort, Salers, St Nectaire, Vacherin… Pour transformer le lait en fromage, sont utilisées des enzymes, les chymosines, mais il devient de plus en plus difficile pour les producteurs d’en trouver qui ne soient pas produites par des bactéries GM, ce qui ne rend pas les fromages génétiquement modifiés pour autant. Mais c’est une réelle difficulté pour les filières bio et « sans OGM », et pour le consommateur farouchement opposé aux OGM même confinés.
– Oranges confites au miel
En France, en 2013, aucun OGM n’étant cultivé sur le territoire, les miels français sont donc pour le moment a priori exempts d’OGM. Mais le moratoire sur la culture des OGM a été annulé en août 2013 et si nos gouvernants ne font rien, la filière apicole sera menacée de contamination dès 2014. Pour les miels produits hors de France et vendus dans nos supermarchés, il est très difficile d’en connaître l’origine précise puisqu’il s’agit souvent de mélanges de différents miels. Les règles d’étiquetage sur la provenance des miels se limitant à « origine UE », « origine non UE » ou « origine UE/non UE », il n’est pas possible d’avoir la garantie que ces produits sont sans OGM. En effet, des grands pays exportateurs de miels sont également de grands producteurs d’OGM, comme l’Argentine ou la Chine. Dans l’UE, seuls les miels portugais ou espagnols pourraient contenir du pollen GM. Les règles d’étiquetage des miels contenant des pollens GM sont en discussion, et la Commission européenne essaye de faire passer une réglementation qui rendrait l’information facultative. C’est ça, la vraie transparence ! Si cela passe, pour le consommateur plus exigeant, il restera encore l’étiquetage « sans OGM dans un rayon de 3 km » ou, bien sûr, les miels issus de l’agriculture biologique.
– Bûche au chocolat et crème fouettée bio
Les additifs (arômes, colorants…) souvent utilisés par l’industrie alimentaire dans les produits transformés, pourraient éventuellement être génétiquement modifiés. Dans ce cas, ils doivent être étiquetés sur l’emballage du produit. Si ces additifs sont obtenus à l’aide d’un OGM (c’est-à-dire que l’OGM a seulement été utilisé lors du processus de fabrication de l’additif), il n’y a dans ce cas aucune obligation d’étiquetage. Et si on faisait nous-mêmes notre bûche (œufs « issus d’animaux nourris sans OGM < à 0,9% », AOC beurre de Bresse, crème bio…) ?
– Vin : cuvée de Colmar « vendange préventive »
A Colmar, les Faucheurs volontaires ont neutralisé un essai en champ de porte-greffes transgéniques. Le but de la modification génétique était de rendre ce porte-greffe capable de résister au virus du court-noué. Les résultats préliminaires de cet essai ont montré que la stratégie « OGM » n’était pas efficace par rapport à ce virus. Par ailleurs, une levure Saccharomyces cerevisiae, a été génétiquement modifiée pour exprimer le gène malolactique de la bactérie Oenococcus oeni afin d’améliorer l’utilisation des sucres. Le vin actuellement en magasin dans l’UE n’est issu ni de ce porte-greffe, ni de cette levure GM.