Parmi les prochaines crises mondiales, à coup sûr, il y aura la crise de l’eau. Car l’eau est rare. Sa pénurie, engendre des milliers de morts chaque année. Sous peu, elle provoquera probablement des tensions, voire des conflits. Mais elle génère, aussi d’énormes profits, lorsqu’elle devient monopole d’intérêts privés. L’eau peut-elle rester la marchandise qu’elle est devenue ? Les auteurs croient précisément l’inverse. Mieux répartie, suivant des règles de service public, elle doit redevenir un bien public, disponible partout et pour tous. L’eau doit être écologique. Préserver la ressource en eau est indispensable pour ne pas sacrifier sur l’autel du profit à court terme les besoins des générations futures. L’eau doit être sociale. Car la solidarité impose de garantir, à tous, l’accès à une eau de qualité. A bas prix. L’eau doit être démocratique. Les usagers, c’est-à-dire nous tous, supportent, par leur facture d’eau, le financement du service, mais ils n’ont leur mot à dire sur rien. Informer et rendre les comptes publics doivent constituer des obligations pour ce nouveau service public de l’eau qu’il s’agit d’inventer.
Document coordonné par Anne Le Strat, Présidente d’EAU DE PARIS et maire-adjointe à l’eau, à l’assainissement et à la gestion des canaux de la Ville de Paris. Coprésidente de la Fondation Copernic.Les auteur-e-s :
– David Boys coordonne les travaux sur les services publics dans le domaine d’eau, des déchets et de l’énergie pour Public services international, la principale confédération mondiale des syndicats des services publics. – Tommaso Fattori est un des principaux organisateurs du premier Forum Social Européen et du premier Forum Alternatif Mondial de l’eau, il fait actuellement partie de la Coordination nationale du Forum italien des Mouvements pour l’Eau ainsi que du Contrat Mondial de l’Eau. – David Hall est directeur de Public Services International Research Unit (PSIRU), un centre de recherche international sur les services publics au sein de la Business school de l’Université de Greenwich (Royaume-Uni). – Marc Laimé, journaliste et sociologue, exerce des activités de formation et de conseil en politiques publiques de l’eau et de l’assainissement auprès des collectivités locales. – Emanuele Lobina est chercheur au Centre de recherche sur les services publics internationaux Public Services International Research Unit (PSIRU) au sein de la Business School, de l’Université de Greenwich (Royaume-Uni). – Catherine Legna est la directrice de Fondation France Libertés. Fondation reconnue d’utilité publique et dotée, depuis 1991, du statut consultatif auprès de l’Organisation des Nations unies. – Jacques Perreux, Vice-Président du Conseil général chargé de l’eau, de l’assainissement et du développement durable Canton de Vitry-sur-Seine Ouest. – Michel Partage est le Président de l’association nationale EAU (Elus, Associations, Usagers) pour une gestion publique de l’eau potable et de l’assainissement.Sommaire
Partie I : L’eau dans tous ses Etats – La réforme des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans l’UE : tour d’horizon (D. Hall / E. Lobina) – L’insoutenable exception française (M. Laimé) Partie II : Pour la gestion publique de l’eau : arguments, luttes, expériences – Un plan de financement public du secteur de l’eau est urgent (D. Boys) – Fluctuat nec mergitur : quand Paris se réapproprie son eau (A. Le Strat) – La lutte pour le service public de l’eau : une bataille citoyenne et anti-libérale (J. Perreux) – Chroniques varoises : l’exemple de la lutte d’un village pour le retour en régie de l’eau (M. Partage) – Comment les « mouvements italiens pour l’eau » sont devenus « législateurs » (T. Fattori) – Encart : Portrait d’un lanceur d’alertes (JL Touly) – Les Porteurs d’eau : un engagement citoyen (C. LEGNA) Postface de Danielle Mitterrand. Annexes : Marché des services d’eau et les grands groupes – Quelques initiatives pour une gestion publique de l’eau en France, en Europe et dans le mondeRéférences et commande de l’ouvrage
– Références : Manifestes pour l’eau publique de Anne Le Strat et Marc Laimé avec la Fondation Copernic – Editeur : Syllepse – Parution : 15/01/2009 – Edition : 1ère édition – 174 pages – Format : 11 x 17 – EAN13 : 9782849501856 – Prix public : 7,00 € – Acheter cet ouvrage chez notre partenaire Amazon.fr pour 6,65 €
Manifestes pour l’eau publique
Sur vos conseils j’ai lu ce « manifeste » que j’ai trouvé très interressant sur certains points bien que trop emprunt à mon gôut d’une idéologie collectiviste dépassée.
J’ai notamment appris à la lecture de ces pages que les entreprises Veolia et Suez étaient à l’origine de la plupart des réseaux d’eau en France et que contrairement à ce que je pensais elles n’étaient pas dans une entreprise de conquête mais qu’elles faisaient partie du paysage depuis le 19siècle.
Du coups, ce que je ne comprends plus c’est le débat qui existe aujourd’hui pour les en sortir ? D’après ce que dit M. Lémé elles ont toujours été aux côtés des communes pour l’eau et ont tojours toujours été rémunérées pour les services quelles fournissaient. Qu’est-ce qui a changé la done et qui fait qu’aujourd’hui il ne soit plus admissible qu’elles prennnent en charge les services d’eau ?
Je vous remercie d’avance des eclaircicements que vous pourrez m’apporter sur ce point.
Manifestes pour l’eau publique
aujourd’hui (ça c’est de l’actualité) la R&D est financée par le privé : c’est indéniable cf. presse du jour.. Alors si les entreprises privées qui gèrent l’eau ne peuvent plus financer leur recherche comment va t-on progresser sur le bon état écologique de l’eau ? Au delà des grandes pensées je pense qu’il faut sur ces sujets qui engagent notre futur aller un peu plus loin que le bout de notre nez ….