À quels changements devons-nous consentir pour affronter la crise écologique ? Nos initiatives rappellent la « drôle de guerre », tant l’activisme bureaucratique masque la catastrophe imminente. Ce que nous appelons « croissance économique » est en effet fondé sur l’énergie à bon marché, l’accumulation d’objets matériels et la destruction de la nature. Si nous ne mettons pas fin nous-mêmes à cette fuite en avant, les lois physiques s’en chargeront.
Le développement durable doit être au cœur de l’action collective. L’ampleur des menaces invite à revisiter les éléments fondateurs de notre système économique : propriété, valeur et bien-être. Pour produire nos conditions d’existence et sauvegarder le monde commun, nous devons de toute urgence nous comporter en copropriétaires responsables. Nous redonnerons alors à l’économie son premier sens, celui du verbe « économiser ». Telle est la guerre qu’il faut mener : être plus performants tout en consommant moins. Une telle équation suppose un retour de l’État sur le devant de la scène. C’est à lui de fixer un cap aux acteurs économiques. Les solutions techniques (énergies nouvelles, écologie industrielle…) ne pourront nous tirer d’affaire que si nous subordonnons la logique marchande à la survie de l’humanité. L’économie de demain appelle une création de valeurs. À situation inédite, imaginaire nouveau. – Lire un extrait de l’essai de Bernard Perret – L’auteur : Bernard Perret, ancien élève de l’École polytechnique, est ingénieur et socio-économiste. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels : L’Économie contre la société (avec Guy Roustang ; 1993) ; L’Avenir du travail (1995) ; Les Nouvelles Frontières de l’argent (1999) ; De la société comme monde commun (2003) ou La Logique de l’espérance (2005). – Références : Le capitalisme est-il durable ? de Bernard Perret – Editeur : Carnets Nord – Parution : 28/10/2008 – 212 pages – Format : 14 x 21 – EAN13 : 9782355360138 – Prix Public : 19,00 € – Acheter cet ouvrage chez notre partenaire Eyrolles pour 18,05 € – Enfin un livre sur le développement durable qui pose les bonnes questions par Rémi Luglia, professeur agrégé d’Histoire, est doctorant à Sciences-Po Paris où il mène une recherche sur l’histoire de la protection de la nature en France de 1854 à nos jours à travers le mouvement associatif. Extrait de son compte rendu : Pour Bernard Perret, cette confusion mondialement partagée entre développement et croissance, conjuguée à la crise écologique majeure que nous connaissons, peut être assimilée à la «drôle de guerre» de 1939-1940 : on a conscience que l’on va à la catastrophe mais on fait comme si de rien n’était. Notre bien-être continue d´être étalonné par la consommation dévorante d’énergies, l’accumulation démesurée de biens divers et la destruction de la nature. La création d’une centrale électrique au charbon crée de la «richesse» (et le PIB augmente) ; la préservation d’un marais, non. Tout au long de son essai, Bernard Perret va donc développer son analyse sur les dysfonctionnements majeurs de notre système économique ; en fait, avant tout, ceux de notre système de valeurs. Il nous incite alors à repenser notre monde et notre existence pour résoudre la terrible équation : meilleure performance, consommation drastiquement moindre. Certes, inventer une nouvelle société, car c’est bien de cela qu’il s’agit, est une utopie. Bernard Perret en a pleinement conscience mais il est aussi conscient que la seule réalité dirimante qui s’impose en ce monde est que la Terre est finie. Alors, qui est l’idéaliste ? Celui qui prétend que l’Homme doit changer et s’adapter à la réalité ? Ou celui qui pense que la croissance économique est infinie alors qu’il vit sur une petite boule perdue dans l’univers ? On l’aura compris, Bernard Perret préfère être dans la première catégorie : celle de ceux qui, dans une clairvoyante prospective, ont l’espoir de changer le monde de demain. – Analyse complète à lire sur le site Parutions.com
Le capitalisme est-il durable ?
Pour des éléments de réflexions complémentaires sur le « développement durable » et la « décroissance », voir aussi http://yannickrumpala.wordpress.com/2008/09/01/questions-sur-la-decroissance/