Inaugurée en mai 2024 par la Régie des Eaux du Pays d’Aix, la nouvelle Zone de Rejet Végétalisée de la Station d’Épuration a été pensée comme un laboratoire de 15 000 m2 permettant de développer un écosystème et une biodiversité exceptionnels. Créée initialement en 2011, elle joue un rôle d’espace tampon avant le rejet des eaux usées traitées dans la rivière l’Arc.
Parmi les premières Zone de Rejet Végétalisée (ZRV) en région Sud, ce dispositif en complément de la station d’épuration se distingue par l’exemplarité de sa rénovation, réunissant les conditions favorables pour l’implantation et le développement d’une biodiversité végétale et animale riche, aussi bien terrestre qu’aquatique.
Un corridor écologique de 1,5 hectare
Outre son rôle en faveur de la biodiversité locale, la ZRV a également pour but d’améliorer l’impact du rejet dans la rivière de l’Arc.
Plus d’un mois de travaux et 100 000 € d’investissement porté par la Régie des Eaux du Pays d’Aix ont été nécessaires pour reconfigurer les berges, ré-équilibrer l’écosystème et mettre en place de nouvelles méthodes de gestion.
Les changements structurels qui ont été apportés reposent notamment sur le remodelage et le terrassement des berges en pentes douces.
François Laurent, Directeur Général de la Régie des Eaux du Pays d’Aix
Reprofilage des berges en pentes douces, diminution de l’emprise des zones de passage, création d’ilots et de risbermes, réintroduction d’espèces typiques de zones humides, gestion différenciée du site et réduction du fauchage / faucardage…
deux lignes de bassins communicants, avec des réservoirs tous différents, favorisent la circulation de l’eau et évitent tout problème de stagnation.
Une réimplantation et la réintroduction d’espèces végétales permet de recréer, autour des bassins, un couvert végétal typique des zones humides, reconnu pour sa pertinence écologique.
François Laurent, Directeur Général de la Régie des Eaux du Pays d’Aix
Toutes ces modifications sont le fruit d’une réflexion d’ensemble, incluant un aménagement paysager remarquable grâce à la plantation de plus de 5 200 végétaux parmi lesquels 400 pieds d’arbustes et 4000 hélophytes (plantes de marais).
Véritable vivier pour la biodiversité, la Zone de Rejet Végétalisée de la Station d’Épuration d’Aix-Ouest améliore chaque jour, en moyenne, la qualité de 3 300 m3 d’eaux usées traitées sur les ouvrages d’épuration et avant rejet dans l’Arc.
En 2023, ce sont plus d’un million de m3 d’eaux usées qui ont été traités dans la station avant d’être rejetés de manière diffuse dans l’Arc, via 5 points de rejets.
Cette solution locale, indispensable au soutien du débit du cours d’eau, notamment en été, permet de préserver la qualité du milieu récepteur ainsi que la biodiversité.
Un rôle de sensibilisation à la préservation et à la restauration des milieux naturels
1. des plus jeunes…
Sensibilisés tout au long de l’année sur les thématiques environnementales, des écoliers visiteront la Station d’Épuration. L’objectif : faire comprendre au jeune public le fonctionnement de la station d’épuration, comment l’eau (qui est également l’eau qui alimente leur école !) est traitée et nettoyée, où elle va ensuite… L’occasion de découvrir, grâce à un atelier de plantation, ce qu’est une Zone de Rejet Végétalisée.
Le concept de ZRV relève
de l’arrêté du 21/07/2015. Classées en 4 catégories (prairie, bassin, fossé et autres), elles remplacent les canalisations de rejet des eaux épurées. En 2011, on comptait plus de 560 ZRV en France. (données Etat des lieux national des ZRV – EPNAC, 2012)
Les ZRV offrent plusieurs avantages, de par leurs fonctions hydrauliques, écologiques et paysagères plus intéressantes que les canalisations enterrées : coût moindre, solution durable et résiliente, amélioration de la qualité des rejets … et l’accueil favorable à la biodiversité et la création de nouveaux milieux naturels.
2. … mais aussi des usagers
C’est la première fois qu’une distribution de compost est organisée par la Régie des Eaux du Pays d’Aix. Réalisé à partir des boues extraites du traitement des eaux usées de la station d’épuration, et transformé ensuite dans un site dédié, le compost est distribué aux usagers. Sa composition répond à la norme française NFU 44-095 et offre une alternative à l’engrais organique ou support de culture. Un guide est remis aux usagers pour les aider à l’utilisation de ce compost.