Retrouvez l’essentiel de l’actualité du développement durable avec une sélection d’articles issus des principaux médias français. Cette semaine, la presse revient largement sur le Prix de la Paix décerné conjointement à Al Gore et aux membres du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat. Dans Libération Fabrice Rousselot y voit le signe d’une « revanche verte ». Hervé Kampf dans Le Monde analyse les propositions exprimées par George Bush lors de sa conférence sur la sécurité et le climat. Accablant. Toujours dans Le Monde, Bernard Vaissière, spécialiste de la pollinisation à l’INRA nous explique les conséquences d’une possible extinction des abeilles. Edifiant. Et pendant ce temps, le Ministre d’Etat à l’écologie défend une mesure destinée à modifier le comportement des consommateurs : la généralisation de l’étiquette carbone, un indicateur qui formule l’impact du dit produit sur l’environnement. Une mesure consensuelle, simple et non contraignante. Loin des mesures urgentes attendues par les associations. D’où l’inquiétude exprimée par José Bové dans Libération. Pour lui, ce « Grenelle s’apparente en fait à une consultation superficielle, sans obligation de résultats ».
Al Gore et le GIEC, Prix Nobel de la Paix
Cette semaine, Al Gore reçoit le Prix Nobel de la paix pour son action en faveur de la planète et c’est toute la presse qui s’emballe. Libération (édition du 13 et 14 octobre) y consacre sa une et titre « Le Père Nobel vert ».
Un monde sans fruits ni légumes ?
Sur tous les continents, et de plus en plus souvent, les productrices de miel meurent dans des proportions importantes à la sortie de l’hiver. En Europe, nombre d’apiculteurs ont dû mettre la clé sous la porte. Aux Etats-Unis, où l’on parle d’un « syndrome d’effondrement des colonies », 25 % du cheptel aurait disparu pendant l’hiver 2006-2007. Dans Le Monde (Edition du 14 octobre 2007) Bernard Vaissière, spécialiste de la pollinisation à l’INRA explique que si les abeilles disparaissaient totalement, il se passerait un bouleversement sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Actuellement, plus de 80 % des espèces de plantes à fleurs dans le monde et 80 % également des espèces cultivées en Europe dépendent directement de la pollinisation par les insectes : des abeilles, pour l’essentiel. Le plus souvent, d’autres agents, comme le vent ou l’autopollinisation passive, contribuent également à leur reproduction sexuée. Mais, sans les butineuses, la plupart des cultures n’atteignent plus une production satisfaisante. C’est le cas de nombreuses espèces sauvages (romarin, thym, lavande, moutarde), des arbres fruitiers (pommiers, poiriers, abricotiers, amandiers), des grandes cultures oléagineuses (colza, tournesol) et protéagineuses, des cultures maraîchères (cucurbitacées, tomates, fraises). Et aussi des semences de crucifères (radis, choux, navets), d’ombellifères (carottes, céleri, persil) et d’alliacées (oignons, poireaux). Cependant, la disparition des abeilles ne signifie pas que l’espèce humaine mourra de faim, puisque 60 % des cultures – principalement les céréales comme le blé, le maïs et le riz – ne sont pas concernées par la pollinisation. Mais la diversité alimentaire en serait profondément altérée.Grenelle de l’environnement
José Bové dans Libération (Edition du 10 octobre 2007) exprime son inquiétude concernant les résultats du Grenelle de l’environnement. La manière dont la première phase s’est déroulée, puis les compte-rendus des groupes de travail, et aujourd’hui, la façon dont s’organisent les réunions en région, tout cela tend à montrer que ce Grenelle s’apparente en fait à une consultation superficielle, sans obligation de résultats. On n’est pas dans une vraie logique de négociation.La France étiquetée Carbone
Laure Noualhat (Libération – Edition du 11 octobre) revient sur la nouvelle mesure défendue par Jean-Louis Borloo. Le ministre veut imposer l’étiquetage du prix en carbone des produits de grande consommation d’ici « deux à trois ans ». Une mesure destinée à modifier le comportement des consommateurs. Après la vérité des prix, la vérité des prix écologiques. L’une des mesures phares du Grenelle aura la forme d’une nouvelle étiquette écolo apposée sur nos produits de grande consommation. Du citron d’Argentine, au tee-shirt made in Bangladesh. Le super-ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo a choisi de défendre bec et ongles la généralisation de l’étiquette carbone, un indicateur qui formule l’impact du dit produit sur l’environnement. « C’est une mesure sur laquelle on ne lâchera pas », confie-t-on au ministère. « D’ici deux à trois ans, plus de 90 000 références devront être étiquetées. » Laure Noualhat écrit : « En Grande-Bretagne, le géant Tesco a annoncé en juin vouloir placer des indicateurs carbone sur 70 000 références. Histoire de dégainer le premier en France, le groupe Casino a annoncé en août qu’il allait étiqueter 3 000 produits de grande consommation dès 2008 (lire page suivante). C’est même à l’issue d’un entretien avec Borloo que Jean-Charles Naouri, le patron de Casino, a accéléré son projet. Normal, c’est une mesure écologique « po-si-tive », qui fera à coup sûr les gros titres du journal de 20 heures, et qui n’enquiquine personne. Elle n’est pas contraignante pour l’Etat, acceptable par les industriels et utile au consommateur, désormais prié de faire ses choix en connaissance de cause. »