“La médiatisation d’une information, parfois à outrance, comme on peut en faire le constat avec l’ensemble des discussions relatives au Grenelle de l’Environnement depuis un an, Grenelle érigé en outil de communication politique, peut fatalement entraîner des effets pervers et conduire à un rejet de la part d’une population qui ne possède pas les clefs pour comprendre des questions complexes, en particulier sur le réchauffement climatique.
Un constat d’autant plus regrettable que de la prise en compte de ces enjeux dépend la survie des espèces végétales et animales dont l’être humain sur notre planète.
On a beaucoup dit sur la pertinence des échelons de décision politique, international/global et local. C’est certainement au niveau local que l’interaction entre élus et citoyens est la plus prégnante qu’il s’agisse de la mise en œuvre de politiques territoriales ou bien de l’influence de la participation des citoyens dans le processus de décision politique. Les TIC, entendues au sens le plus large peuvent, à ce titre, être considérées comme des outils, des instruments au service des politiques locales promouvant le développement durable.
L’une des questions qui se posent est de savoir comment concevoir des villes dans une logique de réduction de la fracture numérique et de la fracture écologique et en quoi les TIC peuvent contribuer au développement de la mobilité et des villes voire des métropoles durables, quelle que soit leur taille (les TIC, filières et équipements producteurs de nuisances qui posent la question de la responsabilité sociale des acteurs publics ; les TIC comme outils de suivi et de gestion optimisés des problématiques urbaines dans des situations de planification, de gestion des risques).
Par ailleurs, il est nécessaire de se demander quels sont les nouveaux critères liés à l’aménagement numérique durable des territoires. En effet, les territoires peuvent, par des dynamiques locales renforcer leur développement et les relations avec les entreprises sont à valoriser. Entreprises, usagers, citoyens deviendront de plus en plus attentifs à l’image environnementale que véhiculent les politiques urbaines, à son attractivité pour les premières, à la qualité de vie pour les seconds (dématérialisation des services, des procédures, centres de télétravail, participation des citoyens via des forums, des wikis…). C’est pourquoi il est fondamental de prendre en compte le développement des usages des TIC dans les logiques de développement que les collectivités locales initient.
Un balayage des territoires en France et en Europe permet de découvrir un foisonnement d’initiatives locales d’utilisation des TIC démontrant qu’on peut être « green et connecté ». Autant d’expériences à valoriser, à mutualiser.
Restent deux questions fondamentales : le portage politique effectif de l’utilisation des TIC dans la mise en œuvre du développement durable et les réseaux et structures qui portent ces politiques en interne (un élu, un directeur des services d’informations, une direction générale…..). Le financement de ces nouveaux outils qui amène irrémédiablement à réfléchir à la pertinence du découpage territorial dans notre pays.
La révolution numérique verte est en marche. Aux collectivités d’y prendre leur part !”
Ludovic Piron-Palliser,
Membre du bureau d’ACIDD,
Directeur adjoint du cabinet de François Dagnaud, Mairie de Paris.