Syndicaliste, un métier à risque. L’an passé, 145 ont été assassinés, 16 de plus qu’en 2003 ; plus de 700 ont été agressés ; près de 500 ont reçu des menaces de mort, selon le rapport annuel de la CISL (Confédération internationale des syndicats libres), coalition de 145 millions de syndiqués dans le monde.
Janek Kyzkiewicz, coordinateur du rapport: «Le diagnostic de la mondialisation est simple sur le monde du travail, dit-il. Cela encourage les attaques contre les syndicats, perçus comme des obstacles à la concurrence et à la croissance.»
Surprise : l’émergence de gouvernements plus démocratiques ne s’accompagne pas d’un mieux-disant syndical, au contraire. «On peut le vérifier tous les jours, ajoute Kyzkiewicz, de l’Asie, comme en Corée du Sud, à l’Afrique, comme au Mozambique, ou même en Europe orientale, comme en Ukraine.» En Amérique latine, l’opposition aux traités régionaux de libéralisation du commerce aggrave les atteintes aux droits humains et syndicaux .
Comme en Colombie, où coïncidence? pas moins de 99 syndicalistes ont été assassinés l’an passé au moment où se mettent en place des accords bilatéraux avec les Etats-Unis ! En Colombie, où «la réforme de la législation du travail a conduit à l’allongement de la journée de travail, à la réduction des indemnités pour les heures supplémentaires travaillées et à une flexibilité accrue de l’emploi». Où «une restructuration à grande échelle des entreprises d’Etat a eu lieu, dans la plupart des cas sans autre objectif apparent que l’élimination des conventions collectives existantes et l’annihilation des structures syndicales.»
Vous pouvez consulter en français l’intrégalité du rapport 2005 sur le site du CISL >>>