Plus que jamais, l’humanité prend conscience d’un destin commun. Pourtant, malgré ces progrès, le monde est en crise. A la crise financière et économique récente, s’ajoutent une crise environnementale ainsi qu’une crise morale. Cette dernière ébranle la confiance des citoyens vis-à-vis des dirigeants et induit une méfiance croissante vis-à-vis des choix opérés. Dans le domaine économique, l’opinion publique admet de moins en moins l’enrichissement excessif de certains, opéré aux dépens de l’intérêt général et comprend mal que les responsables à l’origine d’opérations désastreuses pour la collectivité soient secourus par la puissance publique.
Au delà des difficultés conjoncturelles, des problèmes structurels, résultant d’une inadaptation d’une large partie de l’économie aux transformations en cours rendent l’avenir incertain. Cette situation est aggravée par le mode de fonctionnement de la mondialisation, qui a été conçue pour favoriser des profits immédiats plutôt que l’intérêt général. Le progrès technique, en dépit de ses réussites spectaculaires, est également porteur de menaces et de risques. Enfin, la survie de l’humanité est mise en péril par l’épuisement des ressources naturelles, le réchauffement climatique et la dégradation de l’environnement. L’humanité est ainsi confrontée à un ensemble de menaces sans précédent, face à un avenir incertain, aux risques entraînés par les nouveaux développements technologiques et à le dégradation de l’environnement. A ces facteurs d’inquiétude, s’ajoute fréquemment, à un niveau personnel, un sentiment d’insatisfaction et de frustration vis-à-vis d’une société qui offre comme principal objectif à chacun, la maximisation de son niveau de consommation. Les défis à surmonter pour sortir de cette situation, sont considérables et imposent des contraintes en partie contradictoires: résoudre la crise économique, tout en évitant d’aggraver le réchauffement climatique, fournir les ressources nécessaires tout en protégeant l’environnement, introduire des technologies nouvelles, mais limiter les risques afférents. De simples ajustements ne suffiront pas et des changements majeurs s’imposent en raison d’une part de l’accélération du rythme d’innovation technologique et d’autre part des menaces de plus en plus graves qui pèsent sur l’environnement. Ces changements concernent l’ensemble du système dans lequel nous vivons : son fonctionnement économique, mais aussi les modes de vie et de production ainsi que les technologies employées. L’ampleur des transformations à mener conduit ainsi à penser l’avenir en termes de changement de paradigme ou de « changement de civilisation ». La nécessité d’un tel « changement de civilisation » est fréquemment mise en avant, mais dans une perspective souvent partielle. Elle est généralement associée à l’impératif écologique et conçue comme une réponse aux problèmes environnementaux. Toutefois, la question de la protection de l’environnement, même si elle est essentielle pour l’avenir de la planète et de ses habitants, ne peut pas être isolée de l’ensemble du contexte économique et social. La transformation de la société est primordiale, car elle conditionne toute évolution future. La notion même de « changement de civilisation » implique une transformation globale. Ce changement concerne le système économique ainsi que l’ensemble de la société. Les nouvelles technologies vont permettre de mieux gérer les ressources naturelles et d’accéder à des sources d’énergie durables. La nature du travail évolue, incorporant une part croissante d’activités créatrices, qui vont répondre au besoin d’épanouissement personnel de chacun. A un niveau personnel, s’exprime la volonté de « changer de vie », d’agir et de se comporter autrement, se référer à de nouvelles valeurs et mener une vie plus épanouissante. La perspective d’un tel changement soulève de multiples questions. Est-il vraiment inéluctable ? Quelles sont les évolutions à prévoir ? Quels sont les moyens d’action ? Des questions auxquelles tente de répondre Alexandre Rojey, expert du développement durable et de l’énergie. Il souligne, dans ce livre publié aux éditions Armand Colin, la nécessité d’engager une transition globale, impliquant des changements profonds dans l’économie et les modes de vie. L’innovation et la créativité constituent les atouts essentiels pour réussir cette transition et échapper ainsi à l’effondrement qui nous menace… Vidéo Alexandre Rojey anime actuellement, dans le cadre de la Fondation Tuck, le think tank « IDées » (Innovation, Développement durable, énergie, environnement et société). Dans un entretien filmé avec Florence Mathon, il nous en dit plus sur les moyens pour pour surmonter les défis actuels et il rappelle notamment que toute transition ne sera toutefois viable qu’à condition de prendre en compte des critères d’intérêt général, la nécessité d’une coopération accrue et l’impératif écologique de préservation de l’environnement .ALEXANDRE ROJEY AVEC FLORENCE MATHON ET MICHEL SALOFF COSTE from UNIVERSITE INTEGRALE on Vimeo.
Références : L’avenir en question d’Alexandre Rojey – Editeur : Armand Colin – Date de parution : 02/02/2011 – 286 pages – EAN13 : 9782200257613 – Prix public : 22,90 €