Le géant suédois de l’ameublement Ikea a été élu début mars « meilleure chaîne de magasins de Belgique » alors qu’Oxfam Magasin du monde lance sa campagne intitulée « Ikea, un modèle à démonter ». Ikea, c’est le leader mondial de l’industrie de mobilier de maison. Sur sa dernière année comptable, Ikea a réalisé un chiffre d’affaire de 14,8 milliards d’euros grâce aux quelques 410 millions de visiteurs accueillis dans un des 220 magasins. Comme n’importe quelle entreprise transnationale, Ikea s’approvisionne chez de nombreux fournisseurs – officiellement aux alentours de 1300, répartis dans 53 pays. Une part grandissante de l’approvisionnement provient de pays à faible coût de main d’oeuvre. La Chine, par exemple, est le premier pays fournisseur de mobilier « suédois »! Ikea s’approvisionne de plus en plus en Asie du Sud et la firme suédoise compte bien augmenter ses achats dans la région ! Ikea, ce serait également une entreprise socialement responsable. La multinationale a développé un code de conduite » The IKEA Way on Purchasing Home Furnishing Products » (IWAY) basé sur les conventions de l’Organisation Internationale du Travail, la convention des Droits de l’Homme et les législations nationales. Ce code de conduite a remplacé en 2001 l’accord cadre qu’avait développé Ikea avec la Fédération Internationale des Travailleurs du Bois et du Bâtiment (FITBB devenu le BWI depuis lors). Afin d’appliquer les normes du IWAY, le Social and Environnemental Coordination Group (SECO) a été créé. Il coordonne la mise en oeuvre des engagements sociaux et environnementaux au sein du groupe Ikea. Pourtant, en 2003, une étude de SOMO relève des violations du IWAY dans des filières de sous-traitance en Inde, Bulgarie et Vietnam. Ikea, selon l’ONG Oxfam, n’a jamais ni réagi à cette recherche, ni contesté ces résultats…
Oxfam Magasins du monde entend démonter dans sa nouvelle campagne l’image positive dont jouit actuellement Ikea. « Grâce à son image suédoise, Ikea est perçue comme une des icônes des entreprises ‘éthiques et responsables’, mais une enquête réalisée auprès de ses fournisseurs révèle qu’Ikea ne se comporte pas de façon si sociale qu’il n’en laisse paraître », rapporte Oxfam. Avec cette campagne « Ikea: un modèle à démonter », Oxfam souhaite pousser le consommateur à remettre son comportement en question en matière de consommation. « Des progrès ont été faits en ce qui concerne les conditions de travail physiques, comme la sécurité sur le lieu de travail. Mais les travailleurs reçoivent depuis peu le salaire minimum légal, qui ne leur permet pas de vivre dignement« , ajoute-t-on chez Oxfam. Oxfam-Magasins du monde dénonce quelques graves violations de l’Iway et de la loi. Ainsi les travailleurs interviewés travailleraient entre 80 et 90 heures par semaine, recevraient systématiquement le payement de leurs salaires en retard, et leurs heures supplémentaires ne seraient pas payées au barème légal. De plus, dans ces pays, la liberté d’association des travailleurs et leur droit à la négociation collective ne sont pas reconnus, indique encore Oxfam.
Ikea, un modèle à démonter
Il semble que vos liens portant sur les analyses des sous-traitants d’Ikéa ne soient pas fonctionnels… C’est bien dommage.
Ikea, un modèle à démonter
Merci pour votre vigilance
Le site internet madeindignity.be est désormais remplacé par celui d’Oxfam Magasins du Monde.
Le lien vers le dossier a été actualisé et les anciens supprimés.
Encore merci