Communiqué de presse du 29 mars 2006
Ligue pour la Protection des Oiseaux
Michael Luzé, Relations Presse
01 53 58 58 34
Alors que la migration de printemps bat désormais son plein, la LPO souligne le rôle mineur des oiseaux migrateurs dans la propagation de l’épidémie de H5N1. L’arbre cache-t-il donc la forêt?
En février 2006, un foyer de grippe aviaire très localisé en Dombes a fait une trentaine de victimes (principalement des cygnes tuberculés sédentaires) parmi les oiseaux sauvages (un seul cas ailleurs, dans les Bouches-du-Rhône) en provenance d’Europe de l’est. Psychose et déchaînement médiatique ont rapidement fait des oiseaux sauvages les boucs émissaires de cette maladie.
Il a alors été prédit qu’avec le retour des oiseaux de leurs quartiers d’hivernage africains, la virus H5N1 risquait de se propager à l’ensemble du pays.
Que s’est-il passé depuis?
Les oiseaux d’eau hivernants (cygnes, oies, canards) ont désormais quitté le pays pour remonter vers le nord sans faire davantage de victimes.
Dans le même temps, les canards qui hivernent en Afrique tropicale sont, dans leur immense majorité, remontés vers le nord. Des dizaines de milliers d’oiseaux ont stationné quelques heures ou quelques jours sur les zones humides françaises.
Aucun oiseau n’a été trouvé mort ni porteur du virus.
A présent, ce sont les passereaux migrateurs, les rapaces, les petits échassiers qui, par millions, débarquent en France et en Europe. Rien ne permet de dire aujourd’hui que ces oiseaux sont porteurs du virus H5N1.
La réalité est que d’une part, les oiseaux sauvages touchés cet hiver par le virus étaient des oiseaux venus d’Europe de l’Est et de Russie, où des foyers de grippe aviaire sont connus depuis l’été dernier au moins. D’autre part, la véritable voie de contamination reste actuellement le commerce et le transport de la volaille. Ainsi, les oiseaux sauvages semblent avoir été des coupables bien commodes pour le lobby industriel de la volaille.
Au moment où le printemps s’annonce, la LPO demande instamment aux autorités comme aux particuliers d’accueillir au mieux les oiseaux migrateurs, notamment les hirondelles dont les populations sont en plein déclin. Elle rappelle que ces oiseaux insectivores constituent un élément essentiel dans la grande chaîne alimentaire dont l’homme est membre à part entière. Elle encourage également tous ceux qui concourent à faire connaître la nature au grand public à poursuivre et développer leur action de connaissance et de sensibilisation autour des oiseaux.