Arte a diffusé hier le dernier numéro de GLOBAL MAG, le magazine quotidien de l’environnement animé par la pétillante Émilie Aubry et produit par l’agence CAPA. Nourriture, jardinage, bien-être… : GLOBAL MAG a creusé pendant trois ans, 160 heures de programmes et 1500 sujets, les sillons du « vivre mieux », repéré les nouveaux modes de vie et donné, quand elle le pouvait, des raisons d’espérer. Nous vous proposons donc de (re)voir les dernières émissions diffusées cette semaine. Nous nous associons à tous les téléspectateurs déçus par cet arrêt brutal et nous souhaitons bon vent à toute l’équipe que nous espérons revoir à l’écran dans un format aussi frais et intelligent.
Lundi 12 décembre Venise – Une ville en péril. Elle perd chaque année un millier d’habitants, Venise devient-elle une ville-musée ? Réza Pounéwatchy nous explique comment les 21 millions de touristes polluent la cité lacustre. Focus – Venise à la merci des flots. La ville italienne vieillie, se tasse. La nature reprend ses droits. Au point d’être menacée par la montée des eaux. Mais Venise entend ne pas se laisser submerger : un projet pharaonique est en cours. Planète durable – Barrages contre la sécheresse au Brésil. Dans le Nordeste, sècheresse et orages s’enchainent provoquant une importante érosion. Pour lutter contre ce phénomène, les agriculteurs du coin construisent des barrages. Vie quotidienne – Quand on fait travailler nos esclaves. Malgré l’abolition de l’esclavage, dans notre quotidien, on consomme des produits conçus par des enfants ou des salariés sous-payés à l’autre bout du monde. Un site Internet permet de calculer combien on exploite chacun de personne. Luc Smilovici nous explique ce qu’est l’empreinte esclavagiste et comment la réduire.Mardi 13 décembre
Venise – Cuisine vénitienne. Luc Smilovici a rencontré une comtesse locavore qui lui a livré tous ses secrets. Visite de Venise sous l’œil du gastronome épicurien… Poissons, coquillages et crustacés de la lagune, fruits et légumes de l’intérieur des terres : les produits font moins de 40 km. Focus – J’habite une zone à risques. Depuis l’explosion de l’usine AZF, la loi est beaucoup plus stricte, mais la vie près d’un site Seveso est toujours un peu particulière. Direction Donges et Feyzin, près de raffineries. Les riverains s’inquiètent des risques sanitaires. Planète durable – Solaire contre monument. Amoureux des vieilles pierres contre passionnés du solaire : c’est pas facile de poser des panneaux solaires près d’un édifice classé aux bâtiments de France. Venise – Jardins secrets. Réza Pounéwatchy a poussé la porte des demeures vénitiennes et a découvert les jardins qui s’y cachent. Alimentaires d’abord, ils fournissaient fruits et légumes, puis plantes médicinales et enfin jardins d’ornement.Mercredi 14 décembre
Focus – Eviter les jouets toxiques à Noël. De nombreuses poupées ou peluches comportent des éléments chimiques mauvais pour la santé. A l’approche des fêtes, Global s’est plongé dans la hotte du Père Noël pour l’aider à faire le tri entre les jouets sûrs et les autres. Planète durable – Pourquoi gardons-nous nos vieux portables ? En moyenne, nous changeons de téléphone portable tous les 18 mois. Problème : une fois abandonnés, les vieux appareils sont souvent stockés dans les maisons… pour rien. Il faut dire qu’on développe un lien affectif avec son téléphone. Chez Philippe le bricoleur – Transformer des chaises en causeuse. Dernière visite chez Philippe pour Raphaël Hitier. Nos deux bricoleurs passent une nouvelle fois à l’action pour nous concocter une causeuse 100% récup’.Jeudi 15 décembre
Focus – Les Chinois du Made in Italy. Les chinois se sont emparés de l’industrie textile en Italie. De « petites mains », ils sont devenus leaders. Mais à Prato, leur réussite en agace plus d’un. Focus – Le quinoa, la petite graine qui monte. Les Parisiens raffolent de cette céréale. 90% de la production vient de Bolivie. Une aubaine pour ce pays pauvre… mais le boom de la demande pose des problèmes environnementaux. Domino – Riz inondé. Alimentation de base d’un terrien sur deux, le riz est menacé aujourd’hui par le réchauffement climatique. Gourmande en eau, la céréale supporte en revanche très mal les inondations qui touchent régulièrement l’Asie.Vendredi 16 décembre
C’est la dernière émission de Global. Ca y est, c’est terminé. Ils changent de vie – De la production télévisée aux vignobles vénitiens. Michel Toulouse a quitté Paris et l’enfer du paysage audiovisuel français pour se mettre au vin, dans la lagune de Venise. Son quotidien a radicalement changé. Après le journalisme et la production, notamment à Canal Plus, il a claqué la porte. Direction les vignobles. Planète durable – Des cantines 100% bio. L’Italie est le premier pays producteur de bio d’Europe. Dans certaines villes, comme Rome, les cantines sont même 100% bio et locavores. Global est allé voir comment ça se passe là-bas. Focus – Huile d’olive sacrée. L’Italie c’est aussi le premier pays consommateur d’huile d’olive et deuxième producteur d’Europe. Un nectar sacré dans le sud de l’Italie, « comme les fondations d’une maison ». Mais produire de l’huile d’olive entraine des déchets pas forcément très écolos. Planète durable – Tous à poils ? Les écolos s’égarent parfois dans de drôles de débats… notamment quand ils veulent réhabiliter le poil. Adieu cire, rasoir et pince à épiler : le poil est naturel. Alors épilation est-ce synonyme d’aliénation ?Un nouveau format pour Global mag
Dans cet article de décembre 2010, nous présentions la nouvelle formule de Global Mag. Cette formule aura donc duré tout juste un an : Dans la froideur matinale de fin novembre, le passage Brady, temple de l’exotisme situé dans le 10e arrondissement de Paris, sort doucement de sa quiétude. Les commerçants déploient leurs étoffes multicolores, disposent leurs étals de fruits et légumes du bout du monde. Les restaurateurs installent soigneusement les tables tandis que les passants freinent leur marche, intrigués par les va-et-vient de l’équipe de tournage. L’équipe technique parachève les réglages de son et de lumière lorsque Émilie Aubry fait son apparition dans le champ de la caméra. Emmitouflée dans un élégant manteau, elle jette un regard furtif sur ses fiches, se prête à une retouche maquillage et répète une dernière fois son texte avant de se lancer. Entre deux prises, la pétillante présentatrice pousse la chansonnette ou sautille sur place pour combattre le froid. À l’abri dans un café adjacent, elle confie, sourire aux lèvres : « Je pense que ces tournages vont constituer un bon test pour nos résistances ! Mais quitter des studios aseptisés pour ancrer l’émission dans le réel est un changement plaisant et cohérent. » Un défi logistique Chaque semaine, Globalmag fera escale dans un lieu différent en alternant entre Paris et les grandes villes européennes, dont la green et sexy cité londonienne, mise à l’honneur pour le lancement de la nouvelle formule. « Un vrai défi logistique et journalistique », selon Patrice Lorton de l’agence Capa, qui produit l’émission pour ARTE. Après avoir veillé au bon déroulement d’une séquence de tournage, ce dernier s’octroie une pause. Le temps d’expliquer avec enthousiasme que « Globalmag se conforme à une évolution profonde de la télévision qui voit fusionner plateau et reportages, et va même plus loin, les quotidiennes en extérieur étant extrêmement rares dans le paysage audiovisuel français ». Si le changement est considérable, l’esprit reste cependant le même : penser global, agir local. Dans sa version remaniée, le magazine continue à ausculter la planète et à réserver une place de choix aux reportages sur la vie en vert loin de nos frontières, de l’observation du tigre du Bengale à la description des nouvelles habitudes alimentaires des branchés new-yorkais. A cette dimension internationale s’ajoutent des sujets en résonance avec les lieux de tournage des émissions. Présents lors de ses déplacements, six chroniqueurs aux profils variés entourent désormais Émilie Aubry. Parcourant les villes en tout sens, ils épient les tendances du moment et dénichent les initiatives les plus convaincantes. Des solutions concrètes Au programme : la rubrique vie quotidienne d’Hélène Seingier, le volet scientifique de Raphaël Hitier, les trouvailles culinaires de Luc Smilovici, les escapades écolos dans la France profonde de Reza Pounewatchi, les astuces bien-être de Marieta Frias et la touche d’insolence de Laure Noualhat, journaliste à Libération. Des amateurs éclairés viendront parfois prêter main-forte aux chroniqueurs et les aideront avec humour à mettre leurs théories en pratique. Émilie Aubry, enchantée par ce nouveau départ, estime que « le dispositif permet d’approfondir une vocation fondamentale de l’émission, à savoir la recherche de solutions concrètes pour la planète. Car Globalmag n’est pas uniquement un magazine sur l’écologie, c’est le magazine du mieux vivre et du bien vivre lucides ». Bientôt rappelée à ses obligations, la journaliste enfile joyeusement son bonnet avant de prendre congé de l’agitation du passage Brady. Direction le palais Garnier où l’attend une autre étape de son périple vert.
Global mag : revoir les ultimes émissions
Bonsoir,
Global Mag n’est plus. Je regrette la disparition d’une émission qui me semblait si bien aller avec l’esprit d’ARTE. Ouverte sur les autres, alerte, approchant avec courage délicatesse et mesure les problèmes sensibles E Aubry et son équipe ont su donner à voir et à entendre en ce domaine si mal traité de notre environnement.
NB. Aux antipodes de ce que je viens d’exprimer (notamment l’esprit ARTE) : D Leconte, je ne vous ferais pas reproche de le savoir un jour débarqué. Il y a bien longtemps que je voulais vous le dire.