Ce lobby utilise des études maisons pour tenter désespérément de contrer les arguments scientifiques montrant que les gaz de schiste participent davantage au réchauffement climatique que les autres énergies fossiles
Le 13 mars dernier, le Professeur Robert W. Howarth, de l’Université américaine Cornell, à New York, avait publié une étude [[Howarth, R. W., R. Santoro, and A. Ingraffea. 2011. Methane and the greenhouse gas footprint of natural gas from shale formations. Climatic Change Letters http://www.springerlink.com/content/e384226wr4160653/]] dans la revue scientifique à comité de lecture Climatic Change montrant que l’exploitation des gaz de schiste au niveau mondial ont en fait un impact supérieur sur l’effet de serre à toutes les autres formes d’énergies fossiles, charbon inclus. Cette étude remettait bien entendu en cause l’un des principaux arguments de l’industrie des gaz de schiste qui présente cette énergie comme ‘propre’ et contrecarrait leur projet de développement mondial. La réaction de l’industrie du gaz de schiste ne s’est pas faite attendre nous informe Générations Futures. Elle a pris la forme d’une autre étude [[The Climate Impact Of Natural Gas and Coal-Fired Electricity: A Review of Fuel Chain Emissions Based on Updated EPA National Inventory Data. By Gregory C. Staple and Joel N. Swisher http://www.cleanskies.org/ghgemissions/report/staple_swisher.pdf]] publiée le 19 avril sur le site de l’American Cleanskies Foundation qui prétend arriver …à la conclusion inverse : l’utilisation de gaz de schiste pour générer de l’électricité engendrerait selon cette publication environ moitié moins d’émissions de gaz à effet de serre que l’utilisation d’autres énergies fossiles. Cette étude commence à être reprise par les médias d’affaires aux Etats-Unis et commence à jeter le doute sur les conclusions de l’étude du professeur Howarth. Générations Futures dénonce aujourd’hui cette étude. Explications : La fabrique du doute Au-delà de l’effet d’annonce il convient de se poser la question du sérieux et de l’indépendance de cette dernière étude. Quelques remarques s’imposent :- Cette étude de Gregory C. Staple et Joel N. Swisher n’a pas été publiée dans une revue scientifique à comité de lecture. Elle n’a donc reçu aucune forme de validation scientifique, contrairement à l’étude de Robert W. Howarth.
- De plus, elle a été publiée sur le site de l’American Cleanskies Foundation [[http://www.cleanskies.org/about.html]]. Cette « Fondation » sans but lucratif fondée en 2007 est supposée promouvoir « l’indépendance énergétique des Etats Unis et un environnement plus propre, moins carboné à travers une utilisation renforcée du gaz naturel, des renouvelables et de l’efficacité énergétique ». A lire cet objet social on pourrait penser être en présence d’une organisation travaillant à la recherche de solutions au réchauffement climatique, sans parti pris ni conflits d’intérêts.
- Aubrey K. McClendon est Président du Conseil d’Administration et Directeur Général de la Chesapeake Energy…le deuxième plus grand producteur de gaz naturel au monde et un acteur majeur de l’industrie des gaz de schiste !
- Ralph Eads est Vice Président de la banque d’investissement américaine Jefferies and Co…une banque très impliquée dans les investissements pétroliers et gaziers, avec Encana et Chesapeake entre autres !
- Robert A. Hefner III est le fondateur et Directeur Général de GHK Production…une entreprise pionnière dans l’industrie du gaz naturel en Oklahoma.
- Andrew J. Littlefair est Président du Conseil d’Administration et Directeur Général de Clean Energy …la plus grosse entreprise fabricant des véhicules roulant au gaz naturel en Amérique du nord !
- Thomas S. Price Jr est Vice Président du Conseil d’Administration de Chesapeake Energy.
- Gregory C. Staple , co-auteur de l’étude, est en fait Directeur Général de la Cleanskies Foundation.