Dans son édition du mois d’octobre 2007, Alternatives Economiques revient, à l’occasion du Grenelle de l’environnement, sur le retard français en matière d’environnement.
Au sommaire de ce numéro 262 :
– Une rupture (très) attendue de Guillaume Duval
Energie, agriculture, urbanisme…, quel que soit le dossier, la France est très mal placée en matière de politique environnementale par rapport aux autres pays d’Europe.
– Un moment de vérité entretien avec Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France et porte parole de l’Alliance pour la planète
Editorial de Guillaume Duval : « A la fin du mois, un Grenelle de l’environnement rassemblera des représentants de l’Etat, des collectivités locales, des industriels, des syndicalistes et des responsables d’organisations non gouvernementales (ONG) pour tenter de redéfinir, de façon négociée entre tous ces partenaires, les politiques publiques françaises en matière d’écologie. Pourquoi Grenelle? Parce que c’est rue de Grenelle que fut menée, en mai 1968, la grande négociation Etat-patronat-syndicats qui avait permis de refonder le modèle social français en réponse à la grève générale qui paralysait alors le pays.
Cette référence à mai 68 paraît particulièrement bien choisie: s’il y a un domaine où la France a vraiment besoin aujourd’hui d’une rupture analogue par son ampleur à celle qui avait eu lieu suite au mouvement de 1968 en matière de culture, de moeurs ou de relations sociales, c’est bien l’écologie! Il semble cependant peu probable qu’une seule journée de négociation suffise à tenir ces promesses de révolution tant la tâche est lourde.
Agriculture, énergie, eau, biodiversité, transports, urbanisme, santé…, quel que soit l’angle par lequel on aborde la question, ce qui frappe en effet, quand on compare la situation de la France à celle de ses voisins, c’est l’ampleur du retard pris dans la réorientation des politiques publiques face à la crise écologique. Et ce malgré les faibles émissions de gaz à effet de serre françaises liées au choix du tout nucléaire. Non pas que tel ou tel autre pays puisse être considéré comme un modèle, comme on le prétend si souvent en matière sociale ou économique: aucun pays riche n’a pour l’instant réussi à transformer suffisamment ses modes de production et de consommation pour qu’on puisse espérer les généraliser à la planète entière sans que celle-ci n’y succombe. On en est même partout très loin. Mais dans ce royaume de borgnes, la France fait actuellement largement figure d’aveugle… »