Deux ministres et la présidente de l’Ademe : rien de moins pour présenter le bilan 2005 de la campagne « Economies d’énergie. Faisons vite, ça chauffe », lancée en mai 2004 à la demande des ministères de l’Industrie et de l’Ecologie et du développement durable. Il faut dire que le sujet est « brûlant », et pas seulement pour des raisons écologiques. « Avec un taux de dépendance aux énergies fossiles qui avoisine encore les 50% […], notre facture énergétique extérieure devrait approcher les 40 milliards d’euros en 2005 », rappelle François Loos, ministre délégué à l’industrie. Haro donc sur les énergies fossiles, qui coûtent près de 2,5% du PIB et sont responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre.
LE PARI FRANCAIS POUR 2005
Preuve de l’importance que le gouvernement accorde à la question, la loi du 13 juillet 2005 sur l’orientation énergétique de la France, qui fixe pour objectif une diversification des sources d’énergie et une maîtrise de la demande. « Les économies d’énergie sont le premier gisement de progrès face à la situation », scande François Loos. Et de préciser la difficulté de la tâche : «Le but est de stabiliser notre consommation, alors qu’aujourd’hui elle croît encore, certes moins vite que l’économie, mais elle croît quand même». Le pari français : réduire de 2% par an l’intensité énergétique (c’est-à-dire le rapport entre la consommation et le PIB) d’ici à 2015. Un pari qui repose en grande partie sur la campagne de l’Ademe, destinée à mobiliser les particuliers.
La consommation d’énergie pour le transport et le logement rend en effet ceux-ci directement « responsables » de près de la moitié des émissions de CO2. Alors, pour François Loos, la communication grand public est essentielle : « Nous mettons en place des dispositifs incitatifs ou coercitifs pour protéger la planète. Encore faut-il que nos concitoyens soient sensibilisés aux enjeux, informés des économies qu’ils feront, en euros ou en kilogrammes de CO2, et qu’ils connaissent les aides qui leur sont proposées». La ministre de l’Ecologie et du développement durable, Nelly Olin, renchérit : «Pendant longtemps, on a dit aux citoyens « il ne faut pas faire ceci ou cela ». Aujourd’hui, il est indispensable de faire de la pédagogie positive, de montrer ce que chacun peut faire et comment».
2005, L’ANNEE DE LA MOBILISATION
Au terme de sa deuxième année d’action, la campagne « Faisons vite ça chauffe » a-t-elle rempli ce rôle de communication ? Pour Michèle Pappalardo, présidente de l’Ademe, il ne fait aucun doute que les mentalités ont évolué. En deux ans, la proportion de sondés considérant le changement climatique comme une certitude est passée de 62% à 71%. De plus, selon le dernier soudage Ifop, sept Français sur dix se sentent concernés par les économies d’énergie. «Pour une campagne de ce type et de ce budget, c’est un excellent résultat», affirme la présidente. Et de proclamer 2005 l’année de la mobilisation : «2004 avait permis de réaliser une première sensibilisation des Français au problème. Cette année, les Français ont dépassé la prise de conscience et sont progressivement passés à l’acte dans leur vie quotidienne en adoptant des gestes économes en énergie». Les spots médiatiques ont été un franc succès : 64% des personnes ayant vu et entendu les messages à la télé et à la radio affirment avoir modifié au moins un geste quotidien.
Deuxième point fort de l’année, une plus grande cohérence de l’action nationale, particulièrement grâce à l’intégration à l’intérieur de la campagne, de la promotion du bois-énergie et du Plan Soleil. Ce dernier aurait permis au marché des chauffe-eau solaires individuels d’augmenter de 70% entre 2004 et 2005. Enfin, les standards de l’Ademe et les Espaces Info-Energie (EIE) ont été submergés par les questions des particuliers (+60% en un an). […]
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