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Ethique et pratique

Ecomanagement : un management durable pour des entreprises vivantes

Malgré les nombreuses recherches en ressources humaines qui montrent que la plus grande valeur de l’entreprise est représentée par son capital immatériel, par la capacité d’apprentissage et d’innovation de ses collaborateurs, celle-ci continue à les considérer comme LA variable d’ajustement à un environnement en mouvement permanent. Et si la ressource humaine devenait LA variable de création de valeur et de richesse au sein de l’entreprise, plutôt que d’être considérée comme une source de coûts ? Et si nous faisions comme si c’était possible de croire que chaque individu est une ressource en devenir, et la plus importante de l’entreprise ?

Dans un monde où les salariés seraient respectés et reconnus, positionnés au cœur de la satisfaction et de l’engagement du client, acteurs de leur devenir et responsables de leurs actes, il serait alors sans doute possible de conduire une autre approche du management des hommes dans l’entreprise. Dans cette perspective, les concepts du développement durable et les principes du vivant représentent une nouvelle opportunité pour mobiliser les hommes et agir autrement auprès d’eux pour améliorer la durabilité et le développement du capital humain. Le concept d’écomanagement – autour duquel s’organise cet ouvrage – offre la possibilité aux acteurs RH, et plus généralement aux cadres, de faire le lien entre l’impératif économique et les besoins des salariés, en particulier le besoin de reconnaissance et de croissance. L’approche écologique des lois du vivant appliquée au management des hommes ouvre une voie originale pour redonner du sens à l’action. Au sommaire – L’humain, un potentiel sous-évalué : Le salarié sous tention – Le capital humain et relationnel – Un modèle managérial innovant : Les principes du vivant – La posture écologique managériale – Le manager « jardinier » : De la préparation à la floraison – De l’accompagnement à la récolte RéférencesEcomanagement de Francis Karolewicz – Éditeur : De Boeck – Parution : 11/08/2010 – 182 pages – SBN13 : 978-2-8041-1613-2 – Prix public : 25,00 € – Achetez ce livre chez notre Amazon.fr à partir de 23,75 € en cliquant ici.

Extrait : préface de Nicolas Hulot

Extrait de Ecomanagement : un management durable pour des entreprises vivantes
Extrait de Ecomanagement : un management durable pour des entreprises vivantes
« Le carrefour de crises dans lequel nous nous trouvons actuellement – crise écologique, crise économique, crise sociale, crise de sens – nous projette à l’aube de grands bouleversements à venir. L’urgence de la situation nous interpelle individuellement et collectivement sur la posture désormais à adopter ainsi que sur l’héritage que nous sommes prêts à transmettre à nos enfants. Les chefs d’entreprise, au moins autant que les politiques, ont un rôle historique à jouer dans la construction du monde de demain, sur toutes les dimensions du développement durable : écologique, sociale et économique. Cela nécessitera de leur part beaucoup d’inventivité et de courage pour imaginer des modes d’enrichissement différents et équitables, tout en préservant les équilibres naturels et, avec ceux-ci, un avenir viable pour les générations futures. Ce livre, Écomanagement – Un management durable pour des entreprises vivantes, fait ressortir l’impérieuse nécessité d’adopter une posture écologique en même temps qu’éthique dans le management des hommes et la gouvernance de l’entreprise. Il ne peut y avoir plus longtemps une dichotomie dans la manière d’aborder l’impératif écologique et l’impératif humain. Les deux sont nécessaires. Les deux sont interdépendants. Ils doivent s’entremêler en cohérence au sein de l’entreprise. Pouvons-nous raisonnablement imaginer nous engager dans une démarche visant à préserver les équilibres naturels sans prendre en compte les besoins légitimes des individus ? Quel sens peut donner une entreprise qui prétendrait se mobiliser à juste raison pour la préservation de la planète tout en cherchant à maximiser ses profits par tous les moyens possibles et parfois au détriment de ses salariés et de ces équilibres naturels ? C’est bien là le paradoxe et une certaine hypocrisie de la situation : tout le monde – ou presque – en parle et s’engage dans différentes initiatives nationales et internationales sans pour autant mener une vraie réflexion sur le modèle économique dominant qui est pourtant à la base de nos crises actuelles tant au niveau écologique, économique que social. Tout le monde – ou presque – se sent concerné mais imagine qu’il pourra passer à travers. Un peu comme l’armateur et les passagers du Titanic qui croyaient celui-ci insubmersible ou comme ces entreprises qui n’imaginent pas qu’elles pourraient passer du statut de leader à celui de porté disparu. Pourtant, si l’on veut bien avoir le courage de la regarder en face, la situation actuelle représente une formidable opportunité inédite : pour mobiliser les politiques, les actionnaires, les salariés et toutes les autres parties prenantes, sur la rénovation de nos fondamentaux économiques et humains. Cependant, avec la crise économique actuelle nous venons de recevoir un coup de semonce, peut-être le dernier. Si les politiques reportent encore à demain les grandes et nécessaires décisions, les dirigeants d’entreprise, eux, peuvent et doivent devenir l’aiguillon du changement et de la rénovation économique et sociale. Pour certaines d’entre elles, elles l’ont déjà été, à l’ère industrielle, en étant à l’origine, sous l’impulsion de luttes sociales et des courants de pensées de l’économie sociale et de certaines valeurs humanistes de l’époque, d’une grande partie des prestations sociales dont nous bénéficions actuellement. Aujourd’hui encore, elles ont un rôle majeur à jouer pour influer sur nos modèles actuels. Encore leur faut-il ne pas tomber dans le défaitisme de l’impuissance collective ! Les actions de changement à mener dans l’entreprise sont multiples, comme nous le rappelle Francis Karolewicz, et en touchent tous les échelons. La modification en profondeur des modèles d’évaluation de la valeur et de la performance semble être une priorité absolue pour orienter différemment leur action. La performance financière cache le plus souvent, au final, une destruction de ressources. Ce coût, non pris en compte par les dirigeants et les financiers, représente une bombe à retardement économique et écologique qui risque d’impacter gravement les nations, les entreprises et les citoyens. La cohérence de l’entreprise entre son investissement socialement responsable et son mode de management et de traitement des salariés doit devenir une exigence première pour ne pas laisser croire que son engagement « vert » n’est qu’un effet de communication pour séduire les institutionnels et les clients. La réduction de l’écart entre le mode de fonctionnement de l’entreprise et le mode de fonctionnement de la nature, en faisant de l’entreprise un lieu vivant et apprenant, capable d’ajustement permanent à son environnement, lui permettrait sans doute un développement plus durable et respectueux de ses ressources. Toutefois, quelle que soit la bonne volonté des dirigeants, il faudra aussi gagner le coeur des personnes pour susciter la confiance nécessaire à l’implication et à l’engagement individuel. Tout comme les États et les chefs d’entreprise, les salariés ne sont pas prêts à donner sans participer à la construction d’un futur qui les intègre et les préserve. Dans ce rapport donnant-donnant, c’est, au plus, aux décideurs, les plus privilégiés, de faire le premier pas et de montrer ainsi leur volonté de changer et de co-construire un avenir plus radieux. Nous n’avons sans doute jamais été aussi proches d’un bouleversement majeur de notre civilisation. Celui-ci nous impactera probablement dans des dimensions que nous avons peine à imaginer aujourd’hui tant les changements à venir seront d’une magnitude inédite. Soit nous tentons de nous adapter à ces bouleversements en prenant une posture de survie, soit nous anticipons et nous nous y ajustons en mettant dès aujourd’hui en œuvre des facteurs de durabilité. Dans les pages qui suivent, c’est ce que propose Francis Karolewicz dans un écomanagement qui relie les grands principes du développement durable, des lois du vivant à de nouvelles règles de fonctionnement et de management d’entreprise. Cet écomanagement me paraît très prometteur pour contribuer significativement à agir et construire ensemble un monde prospère, épanouissant pour chacun et écologiquement durable, aujourd’hui et demain, pour nos sociétés et pour la planète ». Nicolas HULOT

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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