En ce début de nouvelle année, ce numéro de la Lettre du management responsable se fait l’écho à la fois d’initiatives et d’analyses qui mettent en évidence que l’idée de Responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) pourrait laisser progressivement place à celle de Responsabilité sociale de l’organisation (RSO). A ce titre, on ne peut que saluer l’heureuse initiative qui a donnée naissance à une nouvelle association académique : le Réseau International de recherche sur les Organisations et le Développement Durable (RIODD) dont l’objet s’étend à l’ensemble des organisations, qui plus est avec une vision internationale.
Le contenu de la rubrique « Actualités » témoigne que la thématique de la responsabilité sociale et environnementale n’est pas l’apanage des seules entreprises et qu’elle concerne tout autant les administrations publiques. Le lancement d’un groupe de travail « Développement durable et qualité publique » mobilisant dans une démarche de recherche-action des administrations, des entreprises et des chercheurs est illustratif d’une telle évolution. Les articles de la rubrique « Point de vue » mettent en évidence de manière complémentaire que l’on a tendance à sous-estimer la dose de nouveauté contenue dans la notion de Responsabilité sociale de l’entreprise à tel point que l’usage d’une autre expression aurait été préférable afin d’éviter qu’elle ne soit trop rapidement réduite à une version modernisée d’idées anciennes. En effet, la RSE apparaît comme une tentative de réponse aux mutations industrielles et organisationnelles intervenues depuis 20 ans qui font qu’aujourd’hui l’entreprise est une organisation éclatée et que le décideur devient de plus en plus insaisissable derrière la représentation que lui offre la figure juridique de l’employeur. Ce constat est également valable pour les administrations; leurs frontières sont de plus en plus floues, diffuses. L’enjeu de la RSO n’est pas tant de transformer la gouvernance des organisations que d’arriver à établir une gouvernance en réseau. Il s’agit en effet d’arriver à ajuster les espaces et les acteurs de la régulation sociale à des économies aujourd’hui structurées en réseau à une échelle internationale et remédier ainsi à l’écart croissant entre centres de décision et collectifs de travail.Agenda Publications Lire la lettre en ligne sur le site de l’ESDES