Dans le cadre de l’Année internationale de l’énergie durable pour tous, l’ONG GERES alerte sur la nécessité d’agir le plus rapidement possible en Afrique subsaharienne, où 585 millions de personnes sont privées d’un accès à l’énergie. Petit à petit, des solutions émergent pour valoriser l’autonomie énergétique et le développement économique, en particulier au Bénin.
Chiffres Clés
– 585 MILLIONS DE PERSONNES n’ont pas accès à l’énergie en Afrique subsaharienne (source PNUD 2012) – 78% DE LA POPULATION utilise la biomasse pour la cuisine et le chauffage en Afrique subsaharienne (source PNUD 2012) – 1,6 MILLION DE PERSONNES par an dans le monde meurent de la pollution de l’air intérieur causée par les fumées nocives émises pour se chauffer et cuisiner (source OMS 2009)De la nécessité d’agir en Afrique Subsaharienne
Selon la Banque Mondiale, 50% des habitants du continent africain vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Or sans accès à l’énergie, des centaines de millions de personnes ne pourront pas améliorer leurs conditions de vie. Pour le GERES, l’Afrique subsaharienne est une zone d’action prioritaire. L’Afrique se caractérise par de grandes disparités énergétiques. En zone subsaharienne, l’accès à une énergie fiable et abordable s’avère de plus en plus difficile dans les zones rurales. Le bois de feu représente encore 60 à 80% des consommations d’énergie. La récolte de ce bois est un travail chronophage et pénible, en particulier pour les femmes et certains enfants. De plus, son utilisation massive pollue l’air intérieur des habitations et dégrade l’environnement. Elle amplifie la déforestation et engendre des maladies respiratoires qui provoquent la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes chaque année (source AFD-BAF, 2009). Il est donc impératif de créer des alternatives et de développer le riche potentiel du continent africain en énergies renouvelables.Sortir de la pauvreté par l’accès à l’énergie durable : un exemple au Bénin
Fortement dépendant de ses importations en énergies fossiles, le Bénin se caractérise aussi par une mauvaise répartition de l’accès à l’électricité. Moins de 30% de la population est reliée au réseau électrique, la majorité vivant en zone rurale (source : INSAE, EMICOV, 2007). Il est donc capital de travailler sur des solutions d’accès à l’énergie, vecteur du développement humain et préalable indispensable pour moderniser les secteurs de l’artisanat et de l’agroalimentaire, eux-mêmes sources d’activités génératrices de revenus. Fort de son expérience sur le terrain, le GERES a proposé des solutions au problème de la précarité énergétique à travers le projet SETUP. Dans l’optique d’améliorer les revenus et l’indépendance énergétique des populations des zones reculées, le projet SETUP a pour objectif de valoriser les produits post-récolte grâce à un meilleur accès aux services énergétiques. Pour les bénéficiaires du projet, notamment les femmes de la coopérative « Kpondehou » de la commune de Zakpota située au sud du pays, leur partenariat avec le GERES représente « une démarche d’accompagnement positive basée sur le renforcement des capacités et la mise en relation des acteurs de la filière. » La coopérative a vu l’installation d’une plateforme multiservices et d’équipements mobiles pour la transformation du manioc, des fruits de palme et de l’arachide. Les moteurs de ces installations seront alimentés à moyen terme par de l’huile pure de jatropha, fruit d’une recherche-action sur les agrocarburants engagée depuis 3 ans par le GERES, dans une approche de filière de proximité.« La mise en service de la plateforme multiservices a révolutionné notre mode de production. Elle permettra, en raison de la réduction de la pénibilité qu’elle engendre, d’améliorer de manière durable nos conditions de travail . » Témoignage de Juliette KETEHOUNDJE, Présidente du Groupement de femmes « Kpondéhou », village Kodota, commune de Zakpota.Ainsi, grâce au projet SETUP la qualité de la production alimentaire s’est sensiblement améliorée, tout comme le rendement et les revenus journaliers des travailleurs. – 25 plateformes multifonctionnelles et 44 équipements autonomes adaptés aux besoins de transformation alimentaire ont vu le jour, ainsi que 19 équipements énergétiques autonomes fonctionnant sur la technologie du photovoltaïque. – 2 250 familles, soit 13 440 personnes, ont désormais accès à l’énergie durable. L’Année 2012, année de l’énergie durable pour tous, est l’occasion de recentrer l’attention sur l’Afrique subsaharienne, dont 45% de la population est toujours privée d’accès à l’énergie. De nombreux rapports décrient la fracture énergétique de cette région depuis plusieurs années, mais la situation n’évolue pas assez rapidement. Pour le GERES, il est devenu urgent de multiplier les activités destinées à développer durablement cette région par les énergies durables, en partenariat avec les acteurs locaux et dans l’intérêt collectif des populations.
Agrocarburants de proximité : Une solution locale adaptée
Face à la hausse du prix du pétrole, il est indispensable de trouver des solutions énergétiques durables dans les zones rurales isolées. La culture du jatropha en est une : – A l’échelle familiale, la culture du jatropha s’effectue sur des parcelles de petite surface, non destinées à l’alimentation. – La production est concertée : toutes les décisions sont prises par et en accord avec les paysans. – Contrairement aux produits pétroliers, les retombées économiques pour les populations sont très élevées (production, transformation en huile et mécanisation des activités). Ce biocarburant représente donc une vraie alternative viable. En remplacement du gasoil dans les moteurs agricoles et pour l’électrification rurale, la production de jatropha en circuit court est un vecteur de développement humain, économique et social.Télécharger
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