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Coup d’Etat éthique :

Comment passer d’une oligarchie du développement durable à une démocratisation des idées du développement durable ?

Par Karin Boras

Avant de lire, munissez-vous d’une brosse. Vous qui allez lire ceci, attention, ceci est de nature à vous décoiffer, car j’ai fait fi du raffinement aseptisé et du langage châtié de la littérature d’entreprise : vous allez être en prise directe avec un être humain qui s’exprime avec son humanité et l’essence de son âme, librement, en dehors des contraintes des conventions. Je vous propose de vous narrer le récit d’un cheminement qui m’a amenée à inventer un « nouveau mode d’expression ». Les constats qui furent les miens sont de l’ordre de l’impertinence voire de l’irrévérence. Le fruit de cette rébellion est un site encyclopédique, libre et gratuit où ce nouveau moyen de communication apparait pour la première fois, et compose l’ensemble des pages : www.pme-pmi-durables.com

I. Premier constat

Se noyer dans la grande D-pression, c’est « mode » Décroissance, désastre, déséconomie, démantèlement, déconstruction, démotivation, déprime, dépression, que des D, symboles de chutes. La seule réalité, c’est que nous devons faire face – simultanément- à deux enjeux inédits dans l’histoire de l’humanité : comment allons-nous résoudre les conséquences de toutes nos pollutions et gaspillages ? Et comment allons-nous faire de la place à 9 milliards ? Y croire ou pas, se sentir concernés ou pas, le luxe de ce débat ne nous est plus accordé : ce sont ces deux enjeux qui ont pris le pouvoir sur nous. Ils ne nous demandent plus notre avis : nous allons juste pédaler derrière, pour essayer de trouver des solutions. Et comble d’ironie, malgré tous nos savoirs de civilisation supra élaborée, malgré nos savoir faire de pratiques professionnelles sophistiquées, personne ne sait faire : nous ne pouvons pas nous appuyer sur nos expériences antérieures. Je dirais même : surtout pas ! La bonne nouvelle, c’est que nous avons l’occasion incroyable de participer à construire une autre civilisation, et cet espoir pour tous les nouveaux Bâtisseurs est un moteur puissant. Entamer une réflexion et des actions aujourd’hui, c’est simplement prendre un peu d’avance sur la normalité de demain. L’économie donne enfin sens à nos actes et ne devient plus qu’une conséquence de notre capacité à résoudre ces problèmes. Sortir du pouvoir pour entrer en intelligence collaborative
Nous avons été rompus à l’exercice de la compétition, notre seul objectif étant d’avoir un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout d’argent et de reconnaissance. Nous allons devoir être encore plus combatifs qu’avant, à la différence que si nous réussissons, ce ne sera plus les uns contre les autres, mais les uns avec les autres. Aujourd’hui, nous n’avons plus le luxe d’être en rivalité. Nous sommes en état d’alerte. Nous allons devoir nous battre contre des ennemis multiples et terriblement redoutables et qui sont d’autant plus dangereux qu’ils sont invisibles. Et le pire, c’est qu’aucune de nos armes, aucune de nos armées ne peuvent nous y aider. Entrer en résistance par l’individuel collectif
Et pourtant, il va nous falloir trouver les moyens de sauver notre peau. Et se préoccuper uniquement de notre peau n’est pas suffisant pour assurer notre salut : c’est la peau collective qu’il nous faut préserver. Notre seule issue est d’entrer en « résistance » et de nous serrer les coudes et de serrer les rangs, avec l’envie de gagner. Notre destin est lié au Collectif et à sa capacité à s’allier. Notre identité individuelle locale constitue une des forces de la fusion collective globale. L’espoir passe par l’individuel collectif qui additionne nos talents, et nous permettra de réussir tous ensemble, à tordre le cou à tous ces enjeux qui nous arrivent droit dessus. Avec comme règle du jeu insidieuse, de nous battre contre la montre : nous avons 10 ans et pas de joker. Optimisme attitude
Lorsque psychologiquement, nous avons réussi à admettre cela, nous avons deux attitudes possibles. La première, est d’être « contre », de pestiférer contre ces bêtises que nous avons réalisés collectivement avec entrain et enthousiasme depuis des dizaines d’année. Voire même de chasser nos Sorcières mal aimées. Non seulement cette posture est passive et non constructive, mais de surcroit elle peut faire émerger des cohortes de larmoyants inadaptés qui pleurent des « avant, c’était bien. Au secours, Maman». La seconde nous pousse à dépasser cette réaction primaire pour avoir envie de construire, et de nous transformer en acteurs qui agissent « pour » un nouveau modèle. Cette attitude est pro active et constructive. Cette envie nouvelle de valeurs sociétales donne enfin un sens à notre travail. Se lever le matin, en sachant que nous ne sommes plus des pions rangés dans une case, mais que nous œuvrons à bâtir une autre case, avec des milliers d’hommes entrés dans cette même dynamique : tous ensemble, ce jour, nous allons trouver quelques unes des solutions qui nous permettront d’avancer plus vite et plus loin. Yes. Nous allons devoir être encore plus optimistes qu’avant, et nous ne trouverons cette force que dans l’espoir. C’est l’espoir qui va nous donner des ailes. C’est l’espoir qui va nous nourrir. Mais comprendre avec sa raison n’est, hélas, pas suffisant pour donner des ailes et donner le courage de l’espoir. Bonne nouvelle : insuffler l’espoir par l’émotion
Si dans sa vie privée l’homme est émotions, dans sa vie professionnelle il doit cependant, les laisser au vestiaire. Il s’ampute lui-même du meilleur de lui. Aïe, aie, mais qu’est ce que cela fait mal d’être handicapé de l’âme ! C’est pour cette raison que la littérature d’entreprise est guindée, aseptisée, déshumanisée. Le cerveau a pris le pas sur le cœur. L’humanisme est le nouveau business model du XXI° siècle, notre avenir dépend d’hommes à l’âme forte et noble. Mon objectif est de sortir des rationalités habituelles, soumises aux filtres des conventions, des consensus, du politiquement correct, afin de passer de la déshumanisation des discours à la ré-humanisation, et nous libérer du carcan de l’intelligence qui a pris le pouvoir sur l’émotion, cette dimension vitale à l’homme : ramener l’irrationnel vibratoire, en allant réveiller les sentiments, en impulsant des élans, des envies, creuser des trous d’émotions pour les remplir d’espoir. Sans toutefois, sombrer dans la facilité de l’infantilisation : en effet, souvent les discours développement durable qui sortent de l’intellectualisation, ont tendance à prendre leurs lecteurs pour des sortes de débiles mentaux, et utilisent une pédagogie de maternelle sup. C’est pour cela que dans ce site sur l’innovation, mes appréciations qui qualifient le degré de créativité des entreprises, sont en dehors de toute rationalité, et sont de l’ordre du sentiment : « j’aime ». C’est un classement purement émotionnel et personnel.

II. Deuxième constat

Les beautés des borborygmes de l’intelligence inintelligible Mon Père qui était directeur marketing de Général Electric m’avait dit : « Ma petite fille, dis toi bien que quelque soit le niveau intellectuel de ton interlocuteur, il ne fera jamais l’effort d’essayer de te comprendre ». Papa devait avoir tort : aujourd’hui, c’est devenu normal de ne pas comprendre. Le complexe de la complication
La complexification participe au raffinement de l’élaboration de la pensée ou de l’acte. A l’inverse, la complication construit l’usine à gaz inaudible et irréalisable dans laquelle nous nous enlisons, en chantant en chœur et à qui mieux mieux. Pourquoi compliquer des idées simples ?
Car à la base, une vraie bonne idée est tellement simple, qu’elle transcende par son évidence. Aujourd’hui dans la mouvance et l’extrême compétitivité, pour nous distinguer des autres, nous devons faire preuve d’une originalité, bref de quelque chose qui nous différencie. Pour réussir cela nous avons deux solutions. La première est difficile mais rare : elle crée une vraie valeur ajoutée en apportant réellement des éléments innovants. Et dans ce cas, l’énoncé est naturellement clair et précis, car notre seule motivation est de la partager pour qu’elle puisse être utile au plus grand nombre. La seconde solution est plus facile et court les rues : elle consiste à compliquer le sujet, pour le rendre inaccessible et inaudible. En effet, si les autres se grattent la tête, c’est que nous sommes intelligents. Et pourquoi donc, en plus, faut-il en rajouter, en compliquant le vocabulaire ?
Nous avons atteint un tel degré de sophistication des idées, des concepts, des technologies, qu’aujourd’hui il faut un dictionnaire pour parler entre chaque profession, chaque métier ou fonction. Cela est encore accentué par le fait qu’une sorte de snobisme s’amuse à nous faire utiliser des mots qui viennent d’apparaitre et sont encore peu répandus, afin de paraître « branché », « dans le coup », c’est-à-dire « à l’avant-garde ». Pour moi, être à l’avant-garde, c’est être capable d’exprimer ce que l’on sait de manière compréhensible par tous, afin de le partager et en faire profiter les autres. Et, je dis bien « capable ». … oser dire qu’on ne comprend pas, c’est passer pour un idiot.
L’idiot est celui qui étymologiquement « n’a pas d’expérience, de connaissance ». Il ne s’agit donc pas d’un manque d’intelligence. Alors la vraie question est : pourquoi ne comprend-il pas ? Pour moi la réponse est claire : l’émetteur est de mauvaise qualité. C’est l’émetteur l’idiot, car il ne connait pas suffisamment son sujet pour se faire entendre. Le génie réside dans la simplicité. Quoi toi dire ? Moi pas comprendre
Aujourd’hui, j’en suis arrivée au point où quand quelqu’un me raconte quelque chose d’inaudible, je cesse de l’écouter, en me disant qu’il masque son « vide » et qu’en fait il n’a rien à dire d’intéressant. Compliquer, c’est détenir le pouvoir
Comme nous l’avons vu, pour paraitre intelligent, il est de bon ton de dire des choses inintelligibles et complexer ses interlocuteurs en les affligeant de leur Béotie, leur méconnaissance, voire – ô suprême raffinement- de leur bêtise. L’effet induit pernicieux est que lorsqu’on complique un sujet, on se rend indispensable, car on est le seul à détenir la clef de la solution. Les nouveaux domaines de compétences sont fréquemment des territoires de prédilection pour ces « compliquators » en mal de pouvoir. Au début de l’informatique, les spécialistes s’enfermaient dans un monde hermétique pour garder jalousement pour eux, les clefs sacrées du nouveau royaume. Je te tiens par la barbichette
Une certaine partie de l’intelligencia du développement durable n’échappe pas à ces mécanismes. Le pouvoir leur appartient parce qu’ils sont les seuls à en concevoir et connaitre le contenu. Si leurs connaissances passent dans le domaine public, et sont rendues accessibles, ils perdent leur fond de commerce. C’est pourquoi ils compliquent sans cesse, ce qui n’est déjà pas compris par le plus grand nombre. Et de fait, il faut souvent être un grand initié pour comprendre ce qui est raconté. Rien que la seule définition du développement durable fait rêver : il en existe 500 ! Autant dire qu’il n’en existe pas. L’Afnor m’a dit : « Vous avez réussi l’exploit d’écrire un livre sur le développement durable, sans en faire aucune définition ! ». Mais pourquoi en faire une 501ème ? Et comme si cela ne suffisait pas, les spécialistes s’écharpent sur les notions incompatibles de « développement durable » ou de « RSE », alors que la grande majorité des non initiés, regardent cela de l’extérieur, en n’y comprenant rien. Cela leur donne même l’impression qu’il s’agit d’un hérisson hirsute, et ils se demandent comment ils vont bien pouvoir faire pour l’attraper… Bonne nouvelle : d’abord et avant tout simplifier les discours d’entreprise, voilà mon crédo !
En récréation, je vous propose un petit jeu[[- Réponses : 1. Leonard de Vinci – 2. Antoine de Saint-Exupéry – 3. George Sand – 4. Steve Jobs]], savez-vous qui a écrit ceci : – 1. La simplicité est la sophistication ultime. – 2. Il semble que la perfection soit atteinte, non quand il n’y a plus rien à rajouter mais plus rien à retrancher. – 3. La simplicité est la chose la plus difficile à obtenir dans ce monde, c’est la dernière limite de l’expérience et le dernier effort du génie. – 4. Cela est l’un de mes mantras : concentration et simplicité. Parfois, la simplicité est plus difficile que la complexité : il faut travailler dur pour penser clairement afin de simplifier les choses. Mais cela vaut le coup, car au bout du chemin, on peut déplacer des montagnes. Car en fait, rien n’est plus difficile que de faire simple, il faut une dose de maturité et de compréhension du sujet très importantes. Simplifier, c’est partager
Pour les Compliqués, je serai une Simplette qui n’est pas capable de développer des concepts complexes (SIC, je l’ai déjà entendu dans mon dos). Va pour Simplette ! Je vais à contre courant de tous les consensus, de toutes les pratiques normales, de tous les codes. Je ne suis pas là pour paraître intelligente, mais pour faire utile. Moi, la Simplette, je dis tout ce que je sais, bêtement, sans rien cacher : je donne les clefs de l’autonomie. Donc l’ambition de ce « mode d’expression innovation » est de remettre l’essentiel en valeur et d’être un anti intello « qui se la joue », un anti snob « qui se la frime », bref, d’être simple mais pas simplet, sans prétention, si ce n’est celle de se faire comprendre par tous.

III. Troisième constat

« On ne peut pas résoudre les problèmes avec le questionnement qui l’a créé » (Einstein) Le développement durable représente souvent des contraintes épouvantables qui sont là pour empêcher les bons soldats des entreprises, de tourner en rond. La preuve est qu’ils ne savent plus comment se dépêtrer du magma grouillant de ce monde, qui avance plus vite qu’eux, et auquel ils ne comprennent plus rien. Tourner avec le monde, oui, mais dans quel sens ?
Le fond du problème se situe dans le fait que les hommes se grattent la tête, perplexes, et ignorent tout des nouvelles règles du jeu. Il nous faut trouver la clef de ces nouveaux raisonnements, et la bonne découverte c’est que ce sont simplement de nouvelles questions. Alors, comment les faire s’interroger différemment, non pas de manière conceptuelle, mais efficace dans le quotidien opérationnel de l’entreprise ? Quand on a les bonnes questions, on a les bonnes réponses
C’était l’objet de mon premier livre paru aux Editions Afnor, qui a été édité pour accompagner l’ISO 26000[[- « Développement durable : l’avenir des PME. Pour une économie partenariale ». Editions Afnor – Janvier 2012]]. La meilleure manière de le résumer est de dire que c’est un livre d’interrogations : quelles sont les nouvelles questions à se poser sur tel ou tel sujet du quotidien de l’entreprise (la stratégie, les produits, le management, les fonctions supports, la communication, etc…). L’Afnor proclame à qui veut l’entendre que c’est le livre qu’ils attendaient depuis 10 ans. Ravie de savoir que ce que l’on fait, corresponde à de vrais besoins. Passer d’un monde fini matériellement à un monde infini de créativité
Alors que nous sommes enfermés dans un monde fini matériellement, le développement durable, par sa nouvelle manière de voir les choses, permet d’ouvrir des portes sur des infinis extraordinaires qui, bonne surprise, libèrent la créativité. Nous avons des potentiels incroyables d’innovations qui nous attendent, le sourire aux lèvres. Avant de vouloir changer le monde, il faut donc changer la manière de le penser : la technologie n’est qu’une des solutions, pas la clef de la transformation. Et comme c’est l’homme qui transforme, c’est l’homme qui doit d’abord se transformer. Mais, comment donner à l’homme ce nouveau gout, cette envie et surtout ce courage ? L’évolution torturante d’un taylorisme camouflé
Il existe tellement de processus, de méthodes, de méthodologies, de concepts qui traitent du développement durable ! Et pourtant, les résultats sont spectaculairement négligeables : cela ne passe pas facilement la porte, sans doute étroite, des entreprises. En effet, bien que les hommes adhèrent aux idées sociétales généreuses, et en plus, soient en quête de sens à leur travail, paradoxalement ils font souvent un blocage et ont un rejet profond au développement durable tel qu’il nous est présenté habituellement. En effet, les process, dans leur principe premier, répondent à des méthodes qui ne font pas partie de la logique quotidienne de l’entreprise, et sont considérés comme des contraintes qui viennent en perturber la fluidité. Car, pour les Collaborateurs, ce sont des sortes d’entonnoirs dans lesquels ils sont obligés d’aller s’étrangler. Et pour rajouter une forte dose de démotivation, on leur dit : « voici COMMENT faire ». En un tour de main, on leur ôte une partie de leur liberté, tout en réussissant à les amputer de leur intelligence. C’est ainsi qu’ils se transforment en prisonniers, réduits à l’idiotie, évolution torturante d’un taylorisme caché. Faire renaitre
Socrate affirme que l’âme de chaque homme est enceinte et qu’elle désire accoucher. Or, cet accouchement ne peut se faire que dans la Beauté, afin de donner naissance à de beaux discours et à de belles œuvres : ceci porte le doux nom de maïeutique. Les techniques de questionnement permettent à une personne une mise en mots de ce qu’elle a du mal à exprimer, à ressentir, ou à énoncer ce dont elle a du mal à prendre conscience (émotions, désirs, envies, motivation…). « Le mode d’expression innovant », sujet de cet article, utilise à chaque instant le questionnement associé à l’humour : la dimension ironique et non pas compatissante, crée une perspective critique qui ouvre à la valeur de vérité. C’est en quelque sorte un livre sage-femme. Comme Socrate avait donné un autre nom au mot « âme » en grec, il l’avait baptisé « Papillon ». en effet, d’après lui, lorsque l’âme par le questionnement, est enfin libérée d’elle-même, elle s’élève plus légère qu’un papillon. C’est pour cela que sur le site encyclopédique, tous les titres sont signalés par un papillon. Ouvrir les esprits pour libérer les intelligences
Mon discours est sans process, sans méthode, c’est simplement un nouveau questionnement. C’est cette « maïeutique » qui est si fortement recommandée dans l’ISO 26000. En effet, ce ne sont pas les processus qui imposent des méthodes, qui réussiront le changement : ils ne peuvent être réalisés que lorsque l’homme est prêt, et a envie que cela existe. Ils sont juste un outil, pas un déclencheur. Je ne suis pas contre les processus, mais contre ceux-ci utilisés en tant que déclencheurs pour réussir ces actions nouvelles. L’objectif principal du « mode d’expression innovation » est de faire en sorte de provoquer un étonnement, une surprise, une interrogation qui provienne de l’intérieur du lecteur. En effet, le changement ne peut naitre que s’il émerge de l’intimité de l’être. Par un questionnement permanent, soit par des formules interrogatives, soit par interpellations choc et choquantes, j’essaie d’atteindre l’homme au plus profond de lui-même, pour l’amener à remettre en cause ses habitudes de pensées. Comprendre, c’est agir
Puisque que le monde dans lequel nous entrons, répond à une autre vision, développe une autre culture et s’appréhende différemment, pour le comprendre, ne faut-il pas commencer par accepter des ruptures dans sa propre culture, sa propre vision et sa propre appréhension du nouveau bébé monde qui nait ? C’est un face à face avec lui-même que je propose à mon lecteur : « et moi, maintenant que j’ai compris, que puis je faire ? Quel est mon rôle dans cette construction collective ?». L’envie comme moteur individuel
« Ce mode d’expression innovation » essaye donc d’offrir un souffle de liberté, afin de trouver au fond de soi, les réveils qui ouvrent la porte du changement, et d’insuffler le gout de la réalisation. Car cessons de sur-intellectualiser les problèmes et de les observer, il nous faut entrer dans l’action. Je provoque par des sujets de découvertes et d’étonnement afin que chacun puisse aller puiser au fond de lui ses propres trésors d’envie, d’imagination et de capacités insoupçonnées. Lorsqu’on a compris avec sa raison, on peut aller chercher les ressorts au fond de soi, pour que naisse une nouvelle motivation qui pousse à se dépasser : il n’y a jamais autant de génies qui se révèlent qu’en période de guerre ou de difficultés, parce que les hommes sont appelés à se surpasser. La bonne nouvelle, ne serait-elle pas que comme cela fait longtemps que nous n’avons pas eu de guerre, nous avons des stocks incroyables de génies non déclarés ?

IV. Première solution

Écrire pour ceux qui ne lisent pas Je me suis rendue compte avec mon premier livre qu’il y a 80.000 livres édités par an. Pour être distingué dans cette masse, ce n’est pas évident. Ensuite, il faut être acheté, par les Exceptions qui lisent. Mais, une fois qu’on a été acheté, il faut être lu, et là, ce n’est pas gagné : sur 10 livres achetés, un seul…est lu. Mon but, vous l’avez bien compris, n’est pas d’écrire des livres qui font purement jolis et s’ankylosent sur une étagère, mais de rendre simple et attractif le développement durable. Alors, que faire ? Alors, comme la majorité ne lit pas, ma conclusion a été de me dire qu’il ne me restait plus qu’à écrire un livre pour les gens qui ne lisent pas. Oui, mais comment ?
Nous sommes tous habitués à lire en diagonales, à chercher le cœur de l’essentiel en quelques mots, notre sport culturel préféré n’est-il pas d’ailleurs, de faire courir le marathon à nos pouces ? Nous sommes des zappeurs sachant zapper, zappant zardamment. Alors, la solution n’était elle pas de faire valser des idées, légères comme des papillons ? Par ailleurs, comme nous sommes tous hypnotisés par l’image, je me suis dis qu’il fallait rester dans les codes de cet univers. Des photos qui parlent
Depuis des années, je suis fascinée par les œuvres d’artistes qui imaginent des photos « qui parlent », c’est-à-dire des visuels drôles, émouvants ou très forts. A tel point que je les utilise dans toutes mes études professionnelles, pour faciliter la transmission des messages. Avant on ne lisait pas mes rapports, depuis qu’ils se sont transformés en « album », mes interlocuteurs sont scotchés à mes images, et à la limite, ne m’écoutent pas ou ne lisent pas, mais ils comprennent. Donc l’idée a été d’associer ces visuels d’art que j’adore, à des bulles de BD et de raconter une histoire en une, deux ou trois photos maximum. Et par cet art revisité, de le faire avec un ton décalé, provoquant, humoristique voire poétique pour emmener mes « lecteurs », ne devrais-je pas dire « mes voyeurs », dans des domaines où ils n’iraient pas naturellement. Le défi a été de faire un site sur des sujets sérieux, uniquement avec ces « photos qui bullent ». Remède anti zapping
Il s’agit de s’adapter à la contrainte du peu de temps dont disposent les lecteurs et éviter qu’ils ne se lassent du contenu ou du style. Le fait d’écrire des histoires courtes en une, deux ou trois photos et bulles, donne un rythme naturel qui imite le zapping. Et comme ce zapping est prémâché, il n’est plus à faire. Au contraire, les lecteurs sont happés par une curiosité positive qui les pousse à savoir ce qui se cache dans la photo suivante. Cette cadence est un véritable tourne-page. Zapping en gourmandise
Il s’agit de permettre au « lecteur » de naviguer selon son degré de maturité sur le développement durable, voire selon ses envies et de papillonner librement. Il n’y a pas d’ordre de lecture : juste du plaisir à consommer sans modération. Plus simple que simple
Chaque bulle et sa photo sont des condensés d’idées simples qui permettent de comprendre les raisonnements du développement durable, tout en offrant à un amusement récréatif, un sourire dans les yeux. Pour raconter les exemples, j’ajoute un tout petit peu de textes, d’ailleurs le mot d’ordre qui surprend tous les chefs d’entreprises interviewés, est : des idées simples avec le moins de mot possible. Ni…ni ! C’est seulement un moyen de communication inédit
Ni BD, ni roman photo, ni pub, ni illustration, ni étude, ni rédaction, ni satire humoristique, ni reportage, ni méthode, ni… de tout un peu, à la croisée des chemins.

V. Deuxième solution

Raconter la créativité Mon appât pour emmener à regarder des vérités qui dérangent, c’est ce nouveau moyen de communication rigolo qui facilite la compréhension. Mon hameçon, ce sont les exemples concrets qui montrent le chemin de la mise en œuvre. Mon secret de fabrication est un dosage méticuleux de rationnel et d’irrationnel. De la comptabilité au néant
Les grandes entreprises ont les moyens d’élaborer leurs rapports RSE d’indicateurs, car leur organisation le leur permet. Elles ont ajouté à leur système d’audit des colonnes « développement durable » et elles les nourrissent de chiffres. A l’inverse, lorsqu’on est une PME, on n’a déjà pas ces systèmes d’audit performants dans l’activité économique normale, et on les a encore moins en développement durable. Or, beaucoup de PME sont très créatives en solutions durables. Mais comme elles ne peuvent pas mesurer leurs performances, cela n’existe pas. Et ce qui est incroyable, c’est que ces merveilles sont littéralement invisibles. Passer de l’observation à l’action
Souvent les rapports RSE ne présentent que des résultats et nous distillent des chiffres savants. Or, ce ne sont pas ces comptages, souvent soporifiques, qui peuvent permettre de comprendre l’essentiel. Car, la vraie question est : comment l’intelligence de l’homme a-t-elle réussi à contourner les difficultés de mises en œuvre qui ne font l’objet d’aucune expérience conceptualisée et éprouvée ? Et le vraie enjeu est : comment faire pour partager toutes ces victoires avec d’autres, afin d’aller plus vite et plus loin ensemble ? Nos nouveaux entrepreneurs sont des explorateurs audacieux qui sont d’abord dans l’action avant que d’être dans l’observation. Vénérer la créativité
Dans ce « livre innovation », ce qui m’intéresse c’est comment des hommes ont réussi à trouver le secret de la pierre philosophale. Il existe plein de technologies et de concepts mais pourtant ils ne sont pas mis en œuvre. Avoir des connaissances et de l’expérience aujourd’hui ne suffit plus, il faut être imaginatif et oser s’aventurer sur les terres de l’innovation à chaque instant. La créativité, c’est réinventer son quotidien avec enthousiasme, c’est faire travailler son intelligence en systémique, c’est aussi laisser la porte ouverte à l’intuition.

VI. Troisième solution

Arc de triomphe des Fous enthousiastes L’espoir est dans la mayonnaise
Quand on fait une mayonnaise, on met l’œuf et la moutarde et si on ajoute trop d’huile, on les noie dans un océan d’huile, ce qui est une catastrophe : on a l’impression que cela ne va pas « prendre ». Toutes les gouttelettes de mayonnaise sont désespérément séparées. Et on tourne, on tourne, dans la plus grande angoisse, sans que quoi que ce soit se passe. Et tout d’un coup, sans qu’on comprenne pourquoi, on se retrouve avec au bout du fouet, un bloc de mayonnaise bien compacte ! La majorité des actions des TPE et PME sont souvent invisibles. Et elles ont le sentiment d’être isolées, d’être des zoulous fous dans leur coin. Ma conviction est qu’elles sont vraiment très nombreuses, et que le jour où la mayonnaise aura pris, elles déséquilibreront vertueusement la tendance actuelle, pour l’inverser et pousser l’économie vers le haut, en entrainant dans une nouvelle dynamique les autres entreprises : on sera passé de l’anormal à la normale. De cocorico…
Créer un écrin qui a pour vocation de devenir un point de rassemblement de ces entreprises, une vitrine des actions réussies de ces Fous magiciens qui n’ont pas forcément de chiffres mais qui ont des solutions, et par l’addition de ces petits ou grands succès constituer une masse de pionniers méritoires qui ne pourra que s’accroitre dans un cercle vertueux. C’est un répertoire de victoires, de succès. C’est rassembler par les réussites. C’est un site qui porte ses vainqueurs. C’est un arc de triomphe des victoires de ces fous enthousiastes, créateurs d’avenir. C’est alimenter l’espoir par la mise bout à bout des solutions trouvées, c’est montrer qu’on avance, et comment on avance. …à alleluia
Croyez moi si vous voulez, mais tous les Acteurs que j’interview, ont pourtant autant de problèmes que les autres, mais ils ont tous un point très particulier : ils sont souriants et enthousiastes. Les valeurs qui les animent en font des êtres rayonnants. Ces chefs d’entreprise-là ne se contentent plus d’occuper leurs collaborateurs, ils nourrissent leurs actions de « sens ». Leaders, « Capitaines » à qui on n’obéit pas, mais que l’on suit, ils emmènent dans des aventures merveilleuses qui donnent à la vie un goût fabuleux. Ma liberté n’a pas de prix
Les entreprises que je sélectionne ne dépendent que de l’envie que j’ai, de raconter ce qu’elles font. Aucune contribution ne leur est demandée. Ma liberté est leur gratuité.

Vii….comme Victoire : la conclusion

En un mot, il s’agit simplement d’aider les entreprises à se préparer en prenant une petite longueur d’avance. Et cette petite longueur sera salutaire. Chaque petit pas compte : « un petit pas pour l’homme, mais un grand pas pour l’humanité », sur la terre, aussi ! Mais, assez blablaté, regardez plutôt…
Comment passer d’une oligarchie du développement durable à une démocratisation des idées du développement durable ? Photo-glyphe Par Karin Boras
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Pourquoi simplifier ?
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C’est quoi simplifier ?
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Cyrille Souche
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1 COMMENTAIRE

  1. Comment passer d’une oligarchie du développement durable à une démocratisation des idées du développement durable ?
    c’est fini le developpement durable. ca a fait long feu. On ne va plus enseigner ce qui est soutenable maintenant qu’on a decouvert que les deux derniers siecles nous avait fait changer d’ere geologique en passant de l’holocene a l’anthropocene.