Un nouveau rapport du WWF appelle les gouvernements à accélérer le rythme et à agir de manière conjointe pour soutenir le secteur privé dans le développement de technologies propres, pour atténuer les effets du changement climatique.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, les émissions de CO2 ont atteint un niveau record en 2010. Lancé le 16 juin 2011, le nouveau rapport du WWF Suède, « Faciliter la transition – Systèmes d’innovation climatiques pour un avenir sobre en carbone », tente d’apporter une réponse au changement climatique en montrant le rôle clé que peuvent jouer les gouvernements dans le déploiement rapide à l’échelle mondiale des technologies propres. Neuf économies passées au crible pour définir les défis et opportunités du développement des technologies propres Ce rapport examine l’état de neuf économies (Chine, Inde, Kenya, Tanzanie, Ouganda, Ghana, Pays-Bas, Suède et Union européenne) et évalue la façon dont ces pays peuvent rapidement transiter vers une économie sobre en carbone. Dans le cas du Kenya, le besoin d’une plateforme nationale pour échanger des idées autour des innovations technologiques et générer une collaboration entre les principales parties prenantes, apparait comme indispensable. Stimuler les investissements dans les innovations technologiques vertes Il est aujourd’hui indispensable de renforcer la collaboration technologique au niveau national et international, développer de nouveaux marchés à faibles émissions carbone, stimuler la demande, et attirer des capitaux privés. Fournir une énergie fiable, abordable et propre à l’échelle requise nécessitera d’importants investissements initiaux. Mais les avantages qui en découlent à long terme seront beaucoup plus importants en offrant des opportunités économiques et de développement ainsi que la réalisation d’économies massives.Résumé du rapport
Continuer à émettre du CO2 au rythme actuel garantit une catastrophe avec des répercussions globales sur les écosystèmes desquels nous dépendons. De plus, dans une perspective économique à long terme, le changement climatique représente, du point de vue de ses impacts négatifs à venir, une menace plus sérieuse qu’une quelconque crise financière. Des actions décisives doivent maintenant être prises pour stimuler le passage à une économie sobre en carbone dans les dix prochaines années. Ce ne sont pas les technologies qui sont en jeu, dans la mesure où les énergies renouvelables peuvent remplacer les combustibles fossiles au niveau mondial d’ici 2050. Les innovations technologiques en vue de lutter contre le changement climatique existent, mais la volonté politique et la structuration des marchés font actuellement défaut. Des efforts concertés de la part des décideurs politiques et du monde de l’entreprise pourraient cependant fournir des emplois et de la prospérité partout dans le monde. Les systèmes technologiques innovants peuvent être considérés en premier lieu au niveau régional ou national. Ces systèmes englobent les parties prenantes, les ressources et les processus nécessaires pour placer sur le marché les innovations technologiques essentielles pour assurer notre avenir. Le succès ou l’échec d’une telle innovation réside dans la performance d’un système innovant. Il y a un besoin de politiques adaptées à la dynamique spécifique des innovations technologiques visant à lutter contre le changement climatique et d’harmonisation à travers les frontières. Les cadres politiques doivent favoriser les technologies sobres en carbone et stimuler radicalement les investissements dans ce domaine. Des fonds publics, doivent en particulier être employés comme leviers pour attirer des investissements commerciaux dans le secteur des innovations technologiques en matière de lutte contre le changement climatique. Le rapport, « Faciliter la transition – Systèmes d’innovation climatiques pour un avenir faible en carbone », présente un résumé des évaluations de neuf systèmes d’innovations technologiques en vue de lutter contre le changement climatique. Une large série de problématiques sont identifiées, telle que, en Ouganda, la faible demande en innovation technologique pour contrer le changement climatique, et ce, du fait d’une prise de conscience limitée du changement climatique et des solutions disponibles. L’étude du Kenya met en relief le besoin d’une plateforme nationale pour échanger des idées et générer une collaboration entre les principales parties prenantes. La partie du rapport consacrée au Ghana, démontre toute l’importance d’une collaboration renforcée entre la société civile, les institutions du savoir et le secteur privé, et présente les projets de transfert de technologie. En ce qui concerne la Tanzanie, le rapport souligne la nécessité d’explorer davantage la manière dont les entrepreneurs peuvent tirer parti et bénéficier des avantages financiers internationaux destinés à la lutte contre le changement climatique. L’étude chinoise traite de la nécessité de mettre en place un système de Droits de Propriété Intellectuelle solide et adapté pour sécuriser l’accès aux technologies étrangères clés. Dans le cas de l’Inde, le rapport recommande une harmonisation spatiale de sa législation ainsi que le recours à des expériences d’entreprises du secteur dynamique des TIC (technologies de l’information et de la communication) pour diffuser davantage les éco-innovations technologiques en matière de lutte contre le changement climatique. Malgré les nombreuses activités portées par l’UE en soutien aux innovations technologiques en Europe, il est attendu de l’UE qu’elle accorde davantage d’attention à des solutions transformatives plutôt qu’à des améliorations progressives. Pour finir, une analyse des efforts des Pays-Bas en R&D (Recherche et Développement) révèle un besoin d’améliorer les investissements de commercialisation afin de les rentabiliser sous forme de revenus de l’export, alors que le rapport suédois met en lumière la charge que représente pour les entrepreneurs une gestion administrative lourde pour des subventions publiques limitées. Chaque pays et chaque région possède sa propre spécificité quant à la création d’environnements propices à une gestion entrepreneuriale du climat. Ils partagent cependant un bon nombre de défis et d’opportunités provenant du renforcement des systèmes technologiques d’innovation de lutte contre le changement climatique. Afin de réaliser le plein potentiel des innovations technologiques avérées en matière de climat, les décideurs politiques se doivent d’harmoniser le cadre des politiques qui gouvernent les conditions des marchés. Parallèlement, le monde des entreprises doit orienter ses investissements conformément aux défis en présence. Les tarifs garantis représentent un outil avéré de création d’investissements dans les énergies renouvelables. Des objectifs ambitieux pour des secteurs spécifiques, associés à des instruments financiers sur mesure constituent une recette éprouvée d’investissements substantiels dans des solutions d’efficacité énergétique. En combinaison avec des mesures identifiées de sensibilisation et de renforcement des capacités, ces outils peuvent renforcer significativement les systèmes d’innovations technologiques de lutte contre le changement climatique. « LA PERFORMANCE DU SYSTEME TECHNOLOGIQUE D’UNE INNOVATION DETERMINE LE SUCCES OU L’ECHEC DE CELLE-CI »