Dans l'actualité :

COP29 Climat : vers un réel engagement des États à sortir des énergies fossiles ?

Publié fin mars 2023, le dernier rapport de synthèse...

La France s’adapte pour vivre à +4°C ?

Inondations, pénuries d’eau, sécheresse des sols, canicules, feux de...

Comment accélérer la transition écologique et sociale grâce aux communautés ?

“(Re)faire tribu” est la newsletter mensuelle d'Hugo, 24 ans,...
l’UICN lance une campagne de recherche sans précédent

A la recherche d’amphibiens disparus

Conservation International et le Groupe de Spécialistes sur les Amphibiens de l’UICN ont annoncé aujourd’hui le lancement d’une campagne de recherche sans précédent, menée par des équipes de scientifiques du monde entier, dans l’espoir de retrouver plus de 100 espèces d’amphibiens dites « disparues » (à savoir des animaux classés comme potentiellement disparus qui pourraient toutefois avoir survécu dans des endroits isolés).

Cette recherche, qui se déroulera dans 14 pays sur cinq continents, est le tout premier effort de coordination mondiale pour localiser un grand nombre de créatures « disparues ». Elle intervient alors que la population globale de plusieurs espèces d’amphibiens souffre d’un déclin alarmant avec plus de 30 pour cent des espèces menacées de disparition. La plupart des amphibiens recherchés par les équipes de scientifiques n’ont pas été vus depuis plusieurs dizaines d’années. Il est extrêmement important de déterminer si ces populations ont survécu ou non afin de pouvoir évaluer l’étendue réelle de la crise d’extinction récente des amphibiens. Les amphibiens occupent un rôle critique dans les écosystèmes naturels, et sont responsables pour de nombreux services importants pour les êtres humains tels que le contrôle des insectes qui propagent les maladies infectieuses et produisent des dommages qui affectent la production agricole dans le monde. Les amphibiens aident aussi à maintenir la qualité de l’eau douce dans plusieurs cours d’eau. Les produits chimiques sécrétés par la peau des amphibiens ont également joué un rôle important dans la création de nouveaux médicaments ayant le potentiel de sauver des vies, y compris un analgésique 200 fois plus puissant que la morphine. « Les amphibiens sont particulièrement sensibles aux changements environnementaux et peuvent souvent servir d’indicateurs aux dommages subis par les écosystèmes » explique le Dr Robin Moore, qui organise la recherche pour le Groupe de Spécialistes sur les Amphibiens de l’UICN. « Le rôle d’indicateur joué par les amphibiens au niveau global signifie que les changements rapides et profonds de l’environnement, qui ont lieu depuis plus de cinquante ans, notamment les changements climatiques et la perte de l’habitat, ont eu un impact dévastateur sur ces incroyables créatures. Nous avons organisé cette recherche des espèces « disparues » qui, d’après nous, peuvent avoir réussi à survivre afin d’obtenir des réponses définitives. Nous espérons également apprendre ce qui a permis à quelques espèces faiblement représentées de survivre alors que d’autres espèces ont tout simplement disparu ». Au problème de perte d’habitat auquel sont confrontés les amphibiens , s’est ajouté la propagation d’un champignon pathogène, qui provoque la chytridiomycose, maladie qui a anéanti des populations entières d’amphibiens voire dans certains cas, des espèces entières. Le Dr Moore et son équipe ont dressé une liste de 10 espèces prioritaires parmi les 100 en cours de recherche. Il explique que « Bien qu’il soit très difficile d’évaluer l’importance d‘une espèce par rapport à une autre, nous avons réussi à dresser une liste de 10 espèces prioritaires de part leur valeur scientifique ou leur valeur esthétique particulière ». Liste des 10 espèces prioritaires : – Carpaud doré, Incilius periglenes, Costa Rica. Vu pour la dernière fois en 1989. Peut-être le plus célèbre des ’amphibiens disparus. En un peu plus d’un an à la fin des années 80, il est passé d’une population dense à l’extinction. – Grenouille Plate a Incubation gastrique, Australie. 2 espèces – Rheobatrachus vitellinus et R. silus, vues pour la dernière fois en 1985 (dispose d’un mode de reproduction unique : les femelles avalent leurs œufs et élèvent les embryons dans l’estomac. Donnent naissance aux grenouilles par la bouche). – Mesopotamia Beaked Toad, Rhinella rostrata. Colombie. Vu pour la dernière fois en 1914. Crapaud remarquable avec une tête distincte en forme de pyramide. – Jackson’s climbing salamander, Bolitoglossa jacksoni, Guatemala. Vue pour la dernière fois en 1975. Salamandre d’un noir et d’un jaune exceptionnels – Une des deux espèces connues aurait été volée dans un laboratoire californien dans les années 70. – African Painted Frog, Callixalus pictus. République Démocratique du Congo/Rwanda. Vue pour la dernière fois en 1950. Peu d’informations sont disponibles sur cet animal qui semble ne jamais avoir été photographié. – Rio Pescado Stubfoot Toad, Atelopus balios, Equateur. Vu pour la dernière fois en avril 1995. Peut avoir été anéanti par la chytridiomycose. – Turkestanian salamander, Hynobius turkestanicus. Kyrgyzstan, Tadjikistan ou Ouzbékistan. Vue pour la dernière fois en 1909. Connue seulement de deux spécimens récoltés en 1909 dans un endroit « entre Pamir et Samarkand » – Scarlet frog; Atelopus sorianoi, Venezuela. Vue pour la dernière fois en 1990. Localisée dans une petite rivière dans une forêt isolée. – Hula painted frog, Discoglossus nigriventer, Israël. Vue pour la dernière fois en 1955. Un adulte localisé en 1955 représente le dernier registre confirmé de l’espèce.Les efforts de drainage des marécages en Syrie pour irradier la malaria peuvent être à l’origine de la disparition de cette espèce. – Sambas Stream Toad, Ansonia latidisca. Bornéo (Indonésie et Malaisie) : Vue pour la dernière fois dans les années 50. Une sédimentation accrue dans les rivières après une exploitation forestière pourrait avoir contribué au déclin de l’espèce. Claude Gascon, co-directeur du Groupe de Spécialistes sur les Amphibiens de l’UICN et vice-président exécutif de Conservation International a déclaré que : « cette recherche est une grande première. Elle a une importance capitale non seulement en raison de la menace qui pèse sur ces amphibiens et notre besoin de mieux comprendre ce qui leur est arrivé mais également parce qu’elle représente une opportunité exceptionnelle pour tous les scientifiques du monde entier de redécouvrir des espèces qui ont disparu depuis longtemps. La localisation de ces animaux disparus peut nous fournir des informations vitales pour guider nos efforts de protection et pour aider l’humanité à comprendre son impact sur la planète ».

 

A lire

La France s’adapte pour vivre à +4°C ?

Inondations, pénuries d’eau, sécheresse des sols, canicules, feux de...

Comment accélérer la transition écologique et sociale grâce aux communautés ?

“(Re)faire tribu” est la newsletter mensuelle d'Hugo, 24 ans,...

Une Initiative mondiale pour l’intégrité de l’information sur le changement climatique

Au G20 2024 à Rio de Janeiro, le gouvernement...

L’avenir de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est-il en danger ?

Dans un contexte économique incertain, où les entreprises jonglent...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

Immobilier régénératif : méthode et stratégie pour passer à l’action

Face aux grands défis environnementaux, sociaux et sociétaux et...

Le télétravail : un levier pour lutter contre le dérèglement climatique ?

France Stratégie et l'Inspection générale de l'environnement et du...

Manger flexitarien, végétarien ou végétalien sauvera-t’il notre avenir, biodiversité et climat ?

La consommation de viande est le principal poste d'émissions...

Livre Blanc de la construction durable en Outre-mer

Pour répondre à l’urgence des enjeux liés aux spécificités...
David Naulin
David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

COP29 Climat : vers un réel engagement des États à sortir des énergies fossiles ?

Publié fin mars 2023, le dernier rapport de synthèse du GIEC est sans équivoque : le réchauffement de la température moyenne mondiale s’accélère et...

La France s’adapte pour vivre à +4°C ?

Inondations, pénuries d’eau, sécheresse des sols, canicules, feux de forêts, retrait-gonflement des argiles…, le changement climatique impacte déjà notre quotidien, notre environnement et nos...

Comment accélérer la transition écologique et sociale grâce aux communautés ?

“(Re)faire tribu” est la newsletter mensuelle d'Hugo, 24 ans, parti découvrir l’art de faire communauté. Tous les mois, il nous partage des pépites pour...