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Le CIRC classe les radiofréquences comme potentiellement cancérigènes

L’OMS juge que l’usage du téléphone portable est peut-être cancérogène

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’agence intergouvernementale située à Lyon et associée à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), vient de publier un communiqué de presse affirmant qu’il classait les champs électromagnétiques et les fréquences radio des téléphones portables comme « potentiellement cancérogène pour l’homme (Groupe 2B) ». Ils aggraveraient les risques de gliomes qui représentent les deux tiers de tous les cancers du cerveau, selon le CIRC qui cite le projet Globocan publié en 2008. Il s’agit d’une étape extrêmement importante dans le dossier « téléphonie mobile et santé »

Le docteur Jonathan Samet, directeur du groupe de travail en question et membre de l’Université de la Californie du Sud, indique que « les preuves, qui continuent de s’accumuler, sont suffisamment fortes pour tirer une conclusion et soutenir une classification 2B ». Le classement retenu est fondé « sur des études épidémiologiques montrant un risque accru de gliome, un type de cancer du cerveau associé avec l’usage du téléphone portable », a précisé M. Samet au cours d’une conférence de presse téléphonique. Ce classement signifie qu’« il peut y avoir un risque, et que donc nous devons surveiller de près le lien entre les téléphones portables et le risque de cancer ». Précisons que la catégorie 2 regroupe les « agents pour lesquels, à un extrême, le degré d’évidence de cancérogénicité dans l’homme est presque suffisant, tandis qu’à un autre extrême, il n’y a pas de données pour l’homme, mais pour lesquelles il y a des preuves de cancérogénicité dans des animaux de laboratoire », selon la définition donnée dans le Préambule de la monographie du CIRC sur l’évaluation des risques de cancérogénicité pour l’homme. La catégorie 2A regroupe les agents probablement cancérogènes et le groupe 2B est constitué d’agents potentiellement cancérogènes. Les agents du premier groupe disposent de preuves qualitativement supérieures au second. On trouve par exemple dans le groupe 2B un certain nombre de pesticides. Précisons aussi que le groupe de travail n’a pas quantifié le risque. Selon le Pr Lasfargues, il se base sur l’étude Interphone qui a étudié un usage du portable jusqu’en 2004 et a montré une augmentation de 40% du risque de gliomes chez les plus gros utilisateurs (à l’époque définis comme utilisant l’appareil pendant en moyenne 30 mn par jour pendant 10 ans). Le Dr Robert Baan, chercheur du CIRC, a souligné la difficulté de l’exercice en se basant sur une étude relativement ancienne. « Concernant les forts utilisateurs, il faut faire attention, car les données épidemiologiques remontent à 10 ans. Entretemps, la technologie a beaucoup évolué et les téléphones modernes ont une émission beaucoup plus basse que les anciens », a-t-il expliqué. « Il y a une amélioration de la technologie mais il y a aussi une augmentation de l’usage, il est difficile de faire la balance entre les deux », a-t-il ajouté. Un rapport concis résumant les principales conclusions du Groupe de travail du CIRC et les évaluations du risque cancérigène des champs électromagnétiques de radiofréquence (y compris l’utilisation des téléphones mobiles) seront publiés dans The Lancet Oncology dans son numéro du 1er Juillet, et dans quelques jours en ligne. Vous pouvez télécharger le communiqué du CIRC en cliquant ici. C’est un rapport d’une importance capitale. Pour la première fois, un organe de l’OMS reconnait officiellement que les fréquences radio et les champs électromagnétiques peuvent représenter un danger pour la santé encore très mal connu. Les micro-ondes, les radars, les bornes Wi-Fi, les réseaux cellulaires et 3G ou le DECT des téléphones sans fil domestiques, sont potentiellement dangereux pour la santé et pourraient accroître les risques de cancer. Le problème est qu’il n’y a pas suffisamment d’études qualitativement satisfaisantes pour tirer une conclusion scientifique penchant dans un sens ou l’autre. Nous sommes pourtant à une époque charnière. Les réseaux 3G et maintenant 4G se multiplient et les bornes Wi-Fi pullulent. Des villes entières passent au « sans-fil ». Au même moment, des associations de lutte contre cette mode se créent. Il y a par exemple Robin des Toits (consultez leur site en cliquant ici), une association française qui tente d’alerter le public des dangers du rayonnement électromagnétique. Les hôpitaux commencent à créer des unités dédiées au traitement de maux qui seraient liés à ce phénomène et des États, comme la Belgique ou le Costa Rica, passent des lois pour réguler l’installation d’antennes relais à cause de leurs soi-disant effets sur la santé. Le CIRC tire donc la sonnette d’alarme et demande implicitement à la communauté scientifique de réaliser les études nécessaires pour apporter une réponse fiable à ce dilemme. Il fait aussi un premier pas important vers la reconnaissance de la dangerosité de l’utilisation des téléphones portables en les incluant dans la catégorie 2B. En l’espèce, cela signifie qu’il commence à y avoir suffisamment de données pour lever le niveau d’alerte et reconnaître que ces outils peuvent augmenter le risque de cancer. Un smartphone n’est pas un paquet de cigarettes, mais en les plaçant dans la catégorie 2B, l’OMS invite à la vigilance. Le CIRC n’émet pas de recommandations au public, mais le docteur Kurt Straif qui est à la tête du programme de monographie du centre offre ses conseils. L’utilisation de kits mains libres et l’envoi d’un message au lieu de passer un coup de fil ou éviter de dormir la tête posée à côté de son téléphone peut réduire son exposition par dix. La CTIA, l’association américaine regroupant les grandes compagnies de télécommunications sans fil du pays, a rejeté les conclusions du rapport du CIRC. Dans un communiqué, John Wall, vice-président de l’organisation, a tenté de décrédibiliser l’étude en affirmant que le CIRC avait aussi placé le café dans la catégorie 2B et qu’une étude biaisée exagérant les effets des téléphones portables a le même poids que les rapports objectifs aux yeux du groupe de travail. Enfin, il rappelle que cette « classification ne veut pas dire que les téléphones cellulaires sont une cause de cancer ». Le rapport du CIRC a tout de même convaincu Deborah Glick, députée américaine qui a immédiatement fait savoir par la voix du directeur de son cabinet dont les propos sont rapportés par Daily News, qu’elle allait travailler sur un projet de loi obligeant la publication de messages d’avertissement et créer des mesures pour protéger les enfants. Quant à la Fédération Française des Télécoms (les opérateurs) relève dans un communiqué que les ondes radio « n’ont pas la même classification que, par exemple, l’alcool, le tabac et l’amiante (catégorie 1) », ni que « le trichloréthylène et les fumées des moteurs diesel (catégorie 2A) », et que le Circ, « en choisissant 2B, indique que le lien entre cancer et ondes radio n’est pas démontré », ajoute le communiqué. Elle rappelle aussi que les opérateurs incluent un kit oreillette dans chaque coffret de téléphone mobile. Le Pr Lasfargues s’est dit « satisfait » des conclusions de l’Oms, les mêmes que celles auxquelles était parvenue l’Anses (qui s’appelait alors Afsset) en 2009. « A partir d’aujourd’hui, plus personne ne pourra dire -le risque n’existe pas- et chacun à son niveau – politiques, opérateurs, employeurs, utilisateurs, parents,…- devra en tenir compte », a déclaré Janine Le Calvez, de l’association Priartem. Une fois le risque reconnu, le problème devient essentiellement politique : « Des mesures doivent être prises immédiatement tant au niveau international qu’au niveau des Etats pour le réduire. Pour cela, il est nécessaire :
  • de réduire les niveaux expositions tant pour les utilisateurs de portables que pour les riverains d’antennes ;
  • il faut réduire les sources d’exposition, en rappelant que les connexions filaires doivent être privilégiées chaque fois que cela est possible (utilisation du téléphone filaire à la maison ou sur les lieux de travail, connexion internet filaire avec facilité de désactivation du WiFi sur les box… ) ;
  • il faut informer largement sur les risques et tout particulièrement sur les risques pour les enfants ; il faut interdire les produits spécifiquement destinés aux enfants » rappelle Priartem. Vous pouvez consultez le site de cette association qui milite pour une réglementation des implantations des antennes relais de téléphonie mobile en cliquant ici.
Le Conseil de l’Europe propose d’interdire les téléphones mobiles et les systèmes wifi dans les établissements scolaires « Je me réjouis de l’annonce faite hier par le Centre International de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS, qui estime que l’usage des téléphones portables devait être considéré comme peut-être cancérogène pour l’homme« , a déclaré Jean Huss (Luxembourg, SOC), auteur du rapport sur le danger potentiel des champs électromagnétiques et leur effet sur l’environnement, sur la base duquel une résolution de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a été adoptée vendredi dernier. « Les indications de l’OMS confirment les éléments contenus dans mon rapport », a ajouté M. Huss. « J’insiste sur la nécessité de renforcer la protection des enfants et de mettre en place une prévention active de ce risque. Des campagnes de sensibilisation des enseignants et des parents doivent être rapidement mises en œuvre, afin de les mettre en garde contre une utilisation précoce et prolongée des téléphones portables chez les jeunes », a conclu M. Huss. Vous pouvez consulter la Résolution 1815 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe en cliquant ici et le rapport de Jean Huss en cliquant ici.

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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