En effet, l’UFC-Que Choisir a relevé dans 1 464 magasins répartis sur tout le territoire les prix en rayon et la classe énergétique de tous les modèles répondant à un type précis de réfrigérateur-congélateur et de sèche-linge [1] (ces deux appareils représentant 50% de la consommation d’électricité spécifique [2]). Or, sur les 7 395 modèles relevés, le résultat est sans appel :
– L’échelle de l’étiquetage énergétique est obsolète : sur l’échelle de A à G, les appareils des classes les plus mauvaises ont disparu des rayons mais ces classes apparaissent toujours bel et bien sur l’étiquette. Résultat : quand il choisit un réfrigérateur de classe A, le consommateur, pensant faire un geste écologique, ignore acheter en réalité le plus énergivore !
– Les appareils les plus performants sont absents des rayons : pour les réfrigérateurs, seuls 5% des appareils sont de classe A++, la plus économe actuellement. Pour les sèche-linge, même constat : seuls 13% des appareils sont en classe A.
– L’économie d’énergie est hors de prix : les prix augmentent avec la classe énergétique et le surcoût entre deux classes est loin d’être anodin. Pour les réfrigérateurs, il faut débourser en moyenne 85 euros supplémentaires pour accéder à la classe A+, et 282 euros pour accéder à la classe A++. Pour les sèche-linge, c’est pire encore : il faut débourser 220 euros pour accéder à la classe B et 532 euros supplémentaires pour accéder à la classe A, la moins énergivore.
– Pire, aujourd’hui, le geste écologique n’est pas un investissement rentable. En effet, contrairement à une idée reçue, le surcoût à l’achat n’est pas compensé par l’allègement de la facture électrique. Concrètement, sur le réfrigérateur-congélateur, le surcoût de 85 euros pour accéder à la classe A+ n’est amorti qu’au bout de 10 ans. Le surcoût pour accéder à la classe A++, lui, n’est jamais compensé.
Dans ces conditions, comment s’étonner que les appareils les plus performants énergétiquement soient à ce point délaissés des consommateurs ? Il ne faut jamais perdre de vue que le combat écologique ne se gagnera pas contre les consommateurs mais avec eux. Au « payer plus pour consommer moins », l’UFC-Que Choisir oppose le « payer moins pour consommer mieux ».
Afin de développer et démocratiser les appareils peu énergivores, il faut impérativement agir sur les deux leviers incitatifs pour le consommateur : l’information et le signal prix. L’UFC-Que Choisir demande donc :
– Une réactualisation de l’étiquetage énergétique pour que l’échelle soit en adéquation avec la réalité des produits et sa généralisation à tous les appareils électriques de la maison (TV, ordinateur, fer à repasser...).
– L’extension aux appareils électroménagers du dispositif du bonus-malus qui a déjà fait ses preuves pour l’automobile.
Retrouvez l’Enquête et les propositions de l’UFC-Que Choisir sur le thème "Economie d’énergie des appareils électroménagers : Pourquoi payer plus pour consommer moins ?" en cliquant ici.