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Maxima Laurent du Mesnil Editeur

Développement durable et finance

par Cyril Demaria

Si cet ouvrage a été écrit avant la crise financière, son sujet et les questions qu’il traitent sont d’actualité : quelles sont les relations entre la finance (l’un des principaux leviers d’action sur les entreprises) et le développement durable devenu une préoccupation transcendant les frontières et les intérêts particuliers ? Comment agir aujourd’hui dans l’incertitude tout en répondant de nos choix sereinement demain ?

Présentation de l’éditeur L’Europe suivra-t-elle les États-Unis sur le chemin de la finance vertueuse – ou présentée comme telle ? Alors que les fonds éthiques, portés par les fonds de pension américains, ont acquis une influence considérable Outre-Atlantique, ils restent marginaux sur le continent. Est-ce dû à des facteurs culturels, à un retard conjoncturel ou bien à d’autres facteurs cachés ? Cet ouvrage éclaire sous un jour nouveau les relations entre la finance (l’un des principaux leviers d’action sur les entreprises) et le développement durable devenu une préoccupation transcendant les frontières et les intérêts particuliers. Bien qu’intuitivement placés sur des horizons temporels différents, la finance et le développement durable sont intimement liés, à la fois dans leurs origines, mais aussi dans leurs approches et leurs préoccupations. Investir et se développer durablement sont deux facettes d’une même question : comment agir aujourd’hui dans l’incertitude tout en répondant de nos choix sereinement demain ? S’adressant autant aux professionnels de la banque, aux investisseurs soucieux de mettre en accord leurs principes d’investissement et leurs convictions personnelles, qu’aux individus se préoccupant de l’avenir de la planète, Développement durable et Finance a été écrit pour appuyer la réflexion et l’action du lecteur. Il lui offre les moyens de se faire sa propre opinion sur les produits actuellement disponibles sur le marché et lui permet de mettre en oeuvre la meilleure stratégie à adopter en matière d’investissement responsable.

Au sommaire

  • « Certifié conforme a l’équité intergénérationnelle »
    o Equité intergénérationnelle et finance
    o Morale collective et culture individuelle
  • Investir selon les critères de développement durable
    o L’exemple des « fonds éthiques »
    o Se tromper est humain, persévérer est-il éthique ?
  • Investir dans la temps
    o Transparence et investissement
    o Au-delà des chiffres, le temps du développement
9782840013525.jpg Développement durable et finance Cyril Demaria Maxima
  • Prix public : 22,80 EUR
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L’objectif de l’ouvrage de Cyril Demaria est de mettre à jour le lien existant entre développement durable et logique financière, de traiter du paradoxe apparent selon lequel la transition des sociétés vers le développement durable doit plus aux forces de marché qu’à toute autre dynamique : « le fait que les principaux leviers au service du développement durable soient les fonds d’investissement et les marchés financiers rompt donc avec une vision ‘révolutionnaire’ associée au développement durable », nous dit l’auteur (p. 6).

1 Dans la première partie, Cyril Demaria nous rappelle qu’au cœur du développement durable, se trouve la notion d’équité intergénérationnelle. Ainsi, le rapport Brundtland (1987) définit le développement durable comme « un développement qui satisfait les besoins actuels sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins ». Se conformer à l’équité intergénérationnelle signifie tenir compte des besoins des générations futures dans les décisions d’aujourd’hui. Il en résulte une certaine relativité inhérente au concept puisque ce sont les générations d’aujourd’hui qui jugent de l’équité du partage entre ce qu’elles prélèvent — notamment en termes de ressources non renouvelables — et ce qu’elles laissent aux générations futures.

2 Comment ce choix va-t-il s’opérer ? C’est là qu’intervient l’éthique dont l’économie fut longtemps considérée comme une des branches, nous rappelle Cyril Demaria en citant Adam Smith, Amartya Sen et Max Weber. De même, dans notre capitalisme moderne, « sécularisé », Cyril Demaria s’interroge sur l’existence d’un « ethos pratique » susceptible de générer un nouvel équilibre mixant capitalisme et développement durable et dont la double revendication serait l’engagement de proximité et l’aspiration au loisir comme activité en soi (p. 73). Cet « ethos pratique » est véhiculé notamment par les « baby boomers », dont le pouvoir financier et les aspirations sont compatibles avec le développement des fonds éthiques.

3 L’objectif de la première partie était de montrer qu’il existe, dans nos sociétés occidentales, une aspiration à l’équité intergénérationnelle à laquelle peuvent répondre les fonds éthiques. Dès lors, la deuxième partie s’interroge sur les conditions de développement de ces fonds. En préambule, Cyril Demaria rappelle que les qualités requises pour faire un investissement judicieux et compatible avec le développement durable — collecte et interprétation des informations, connaissance des techniques d’investissement — ne sont pas accessibles à l’individu moyen et nécessitent donc qu’il passe par un intermédiaire financier : le fond éthique. Selon Cyril Demaria, celui-ci doit respecter neuf critères.

  • Avoir une politique d’investissement clairement définie, accessible pour les souscripteurs, les entreprises et les parties prenantes ;
  • Se conformer aux règles du gouvernement d’entreprise ;
  • Ses équipes doivent être formées de manière compatible avec l’orientation éthique du fond ;
  • Exercer les droits de vote qu’il détient en cohérence avec le développement durable (activisme actionnarial) ;
  • Etre autonome, c’est-à-dire ne pas faire partie d’une gamme de produits financiers traditionnels ;
  • Respecter les règles de l’investissement en termes d’arbitrage rendement/risque ;
  • Etablir pour chaque valeur sélectionnée un bilan coût/avantage qui soit clair et uniforme ;
  • Ne pas se limiter à la détention d’actions des seules sociétés cotées ;
  • Etre orienté vers le long terme.

4 En pratique, aucun fond éthique ne respecte ces critères. Pour faire évoluer la gestion des fonds éthiques, Cyril Demaria propose alors plusieurs pistes, au premier rang desquelles la reconnaissance du droit à l’erreur du gestionnaire du fond qui doit élaborer son choix de portefeuille sur la base de critères nouveaux et dont la définition dépend des attentes des souscripteurs qui doivent elles-mêmes être mieux définies. Autre piste prioritaire, l’activisme actionnarial doit être promu : le gérant de fond doit pratiquer l’engagement actif et non simplement l’arbitrage, afin de faire entendre dans les entreprises la voix des souscripteurs et défendre la politique d’investissement choisie par le fond.

5 La troisième partie s’attache davantage aux grands principes qui doivent sous-tendre les stratégies des fonds éthiques. L’auteur défend tout d’abord l’idée selon laquelle la quête de la « transparence absolue » de l’information en provenance de l’entreprise est en partie vaine, voire contreproductive. La surabondance d’informations quantitatives, coûteuses à produire de surcroît, se fait au détriment d’informations plus qualitatives et a pour conséquence d’uniformiser le comportement des entreprises. Par ailleurs, les fonds éthiques doivent s’affranchir d’une référence trop exclusive aux modèles de gestion de portefeuille traditionnels (arbitrage risque/rentabilité et modèle du MEDAF, gestion indicielle, etc.) pour opérer un choix d’entreprise sur la base d’autres critères d’évaluation, moins prioritairement quantitatifs.

6 Au total, Cyril Demaria développe avec beaucoup de clarté la thèse selon laquelle les fonds éthiques vont devenir des acteurs majeurs du développement durable, qu’il convient alors de s’interroger sur leur gestion et les difficultés qu’elle pose avant de proposer quelques pistes de réflexion. L’auteur connaît bien ces questions puisqu’il est actuellement portfolio manager chez Maaf Gestion et qu’il a travaillé dans un fond de capital-risque comme chargé d’investissement sur les jeunes pousses orientées vers les NTIC. A ce double titre au moins, il a une expérience de praticien de la gestion de portefeuille et de l’évaluation des entreprises dont le capital est largement immatériel. Et c’est sur ce point que réside ma principale critique. J’aurais souhaité qu’il donne des pistes plus précises, éclairées par son expérience, sur la manière dont un fond éthique devrait gérer son portefeuille. Certes, les fonds éthiques sélectionnent des entreprises sur la base d’une information imparfaite, largement quantitative et qui laisse peu de place au développement durable. Mais comment procéder, au-delà de la position de principe, pour s’affranchir de cette position de repli sur la dimension quantitative ? On retrouve d’ailleurs ce même problème dans l’énonciation des neuf critères que doit respecter un fond éthique selon l’auteur : pourquoi ces neuf critères et pas d’autres ? Par exemple, pourquoi un fond éthique ne doit-il pas faire partie d’une gamme de produits financiers traditionnels (critère 5) ? Ces neuf critères sont-ils compatibles entre eux, etc. ?

7 Mais cette critique est aussi, au moins en partie, la conséquence d’un positionnement honnête et stimulant intellectuellement dans lequel les principales questions posées par le développement des fonds éthiques ne sont pas occultées, même si les réponses existantes ne sont pas encore satisfaisantes.

Source : CFO-News.com

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