
Cette notion de “culture par nature” propre aux Parcs a représenté, dès leur création, une source d’identification et d’adhésion très forte pour les habitants et les acteurs des Parcs. Si la culture est incontestablement pour les Parcs un moyen de contribuer au développement économique et touristique de leur territoire, ce congrès témoigne également de son impact sur des domaines aussi divers que l’urbanisation, les questions environnementales et sociales —autre composante majeure du développement durable.
Témoin de cette “culture à partager”, Michaël Weber, Président du Parc naturel régional des Vosges du Nord, a des exemples concrets de ce travail transversal, de cette “culture commune” qui fait la richesse d’un parc.
Les actions de sensibilisation par l’art ou la culture peuvent toucher les publics et les amener à prendre conscience – autrement – des enjeux climatiques et environnementaux, les amener à changer leur regard et leur attitude sur l’agriculture, la biodiversité, les transports …
Elles entretiennent le lien social, renforcent les solidarités locales, permettent un brassage villes-campagnes …
Cette démarche va dans le sens de la recherche de l’excellence ; pour le plus grand profit de ses habitants - désireux qu’ils sont de voir concilier développement économique, cohésion sociale, protection de l’environnement, création et valorisation culturelle dans leurs territoires d’exception.
En présence de ...
– Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre de L’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
– Philippe Richert, Ministre auprès du Ministre de l’Intérieur, de l’ Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l’Immigration, chargé des Collectivités territoriales et Président du Conseil régional d’Alsace
– Jean-Louis Joseph, Président de la Fédération des Parcs naturels régionaux de France
– Michaël Weber, Président du Parc naturel régional des Vosges du Nord
– Jean-Pierre Masseret, Président du Conseil régional de Lorraine
– Guy-Dominique Kennel, Président du Conseil général du Bas-Rhin
– Patrick Weiten, Président du Conseil général de la Moselle

Pourquoi le thème de la culture ?
« Les démarches culturelles sont diverses car leur essence est humaine »
TROIS QUESTIONS … à :

– JEAN-LOUIS JOSEPH, Président de la Fédération des Parcs naturels régionaux de France
– MICHAËL WEBER, Président du Parc naturel régional des Vosges du Nord

À l’avenir, quelles dynamiques particulières devront
impulser les Parcs pour continuer à développer et à
soutenir les démarches culturelles très diverses de ses
territoires ?
J-L.J : Les démarches culturelles sont diverses car leur essence est
humaine. Dès leur création, les Parcs ont eu une approche basée
sur cette dimension éminemment humaine. La question sociale
représente aujourd’hui pour nous un défi majeur. C’est une composante
essentielle du développement durable. La culture au sein
des Parcs est plus que jamais vue comme un vecteur de lien social
entre les populations qui vivent sur nos territoires. Elle encourage le
brassage villes-campagnes sur des lieux de pratiques artistiques,
lors de manifestations culturelles et festives ou encore avec les nouvelles
T I C avec le souci constant de l’implication de la population
et d’une ouverture toujours plus large à tous les publics. En instaurant
la rencontre et le dialogue entre les habitants, la culture a le pouvoir
de faire un lien entre les générations et ainsi de favoriser la cohésion
sociale et les solidarités locales.
M.W : Toutes nos actions, que ce soit sur des questions urbaines,
naturelles ou touristiques ont pour socle notre culture commune.
Dans un parc, la culture n’est pas sectorielle : elle se généralise
naturellement sur tous les sujets que nous abordons. Comment
expliquer les exigences à mettre dans un plan local d’urbanisme,
si cela ne part d’un constat partagé de la spécificité culturelle
d’une commune. Comment réaliser des travaux de rétablissement
d’une continuité écologique dans une zone Natura 2000 sans expliquer
son rôle environnemental, sans montrer son intérêt touristique,
sans prouver parfois sa complémentarité économique. Nous
savons tous que la prise en compte de l’environnement dans notre
quotidien est d’abord une question de culture à partager. En cela
les Parcs jouent tout leur rôle, demain plus qu’aujourd’hui.
Quelle est la spécificité et la plus-value de cette
« culture par nature » propre aux Parcs ?
J-L.J : Là encore, dès leur création, les Parcs ont appris à travailler
avec tous les acteurs du territoire concerné. Cette culture de la
concertation leur a permis d’acquérir une réelle capacité à appréhender
les problèmes de façon transversale et de manière pluri
disciplinaire dans le but d’associer des publics différents à toutes les
démarches. Les Parcs ont innové dans la gouvernance dans leur capacité
et leur volonté d’ouverture à d’autres territoires. Toutes ces pratiques
participatives ont enrichi et amélioré l’ensemble des projets
portés par les territoires. La politique culturelle des Parcs en est un
exemple concret : ses démarches expérimentales et reproductibles
sont valorisées dans le réseau. Toutes contribuent à enrichir la
démarche stratégique et structurante des territoires de Parcs.
M.W : La spécificité des Parcs est d’aborder tous nos patrimoines,
qu’ils soient naturels, architecturaux, paysagers, à l’aune de la
culture particulière aux territoires. Les Parcs sont toujours l’aboutissement
d’une histoire, d’un territoire, qui dépasse les limites administratives
mais dont la seule limite est culturelle. C’est un territoire qui
partage une même culture et qui considère qu’elle peut être une
richesse pour son développement. On pourrait croire à un repli de ces
territoires ruraux, souvent difficiles et parfois éloignés des problématiques
urbaines, alors qu’au contraire les Parcs veulent s’ouvrir sur
les autres et accueillir de nouvelles populations en s’appuyant sur
cette culture commune qui fait la richesse inhérente d’un parc.
Parmi les autres acteurs culturels des territoires, quel
est le rôle de l’expertise reconnue comme spécifique
aux Parcs ?
J-L.J : L’expertise spécifique des Parcs, c’est incontestablement
notre capacité à mettre autour de la table des discussions des
partenaires venus d’horizons divers. C’est préparer l’acceptabilité
des projets par les citoyens C’est cela qui crée de la richesse et du
dynamisme dans tout notre réseau. Les politiques culturelles des
Parcs, dans toute leur diversité, témoignent d’une volonté d’associer
la population et d’une ouverture vers tous les publics en
privilégiant toujours un partenariat fort avec la société civile et en
particulier les associations.
M.W : Nous sommes sans doute les seuls à devoir travailler en
toute transversalité. C’est là notre force. Nous devons ouvrir l’accès
à la culture au plus grand nombre. Les projets culturels doivent se
co-construire avec les représentants associatifs, les élus. Notre
expertise pluridisciplinaire est la garantie d’une intégration culturelle
dans le monde qui nous entoure et donc d’une meilleure médiation
culturelle.
Des propositions concrètes pour le développement de l’efficacité énergétique.
Jean-Louis Joseph, président de la Fédération des Parcs naturels régionaux de France, président de la Fédération européenne des Agences et des Régions pour l’Energie et l’Environnement (FEDARENE) et rapporteur auprès du Comité des Régions de l’Union européenne présentera son rapport sur la Directive d’efficacité à Malmö, en Suède, le lundi 3 octobre prochain devant la commission ENVE (environnement, énergie, climat).
Ce rapport qui reflète l’avis des régions européennes préconise des mesures qui permettront d’atteindre l’objectif de 20% de réduction des consommations en 2020.Cet objectif est nécessaire pour limiter les effets du changement climatique, et réduire la dépendance énergétique de l’Europe. L’efficacité énergétique demeure la clé de voûte de la politique européenne fixant l’objectif de « 3x20 » à l’horizon 2020
[1].
Cette Directive sera adoptée fin 2012 et transposée par les Etats membres en 2013. Jean-Louis Joseph présentera son rapport en plénière le 14 décembre prochain.