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Retour sur le parcours d'une entreprise qui avait fait le choix de la consommation durable

Camif, la fin douloureuse d’une coopérative d’achat

Son modèle peut-il survivre ?

Camif particuliers (780 salariés) et Camif S.A. (200 salariés) ont été respectivement placés le 27 octobre dernier en liquidation judiciaire et en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Niort. Coopérative créée en 1947 par un instituteur pour les instituteurs, le numéro 3 de la vente par correspondance, avait fait de la consommation durable son créneau. Cette spécificité a toujours distinguée la Camif des autres groupes. Si les erreurs de gestion commises ses dernières années sont avérées (le groupe perdait actuellement 120 000 € par jour), cela ne remet pas en question le parcours exemplaire de cette coopérative dont les valeurs fondatrices ont toujours été soutenues par les salariés comme par les sociétaires. Ces militants, Annick Cojean les a rencontré. Elle signe dans Le Monde (édition du 2 novembre 2008) un article émouvant et donne la parole à ces femmes et à ces hommes qui ont porté ce projet pendant plus de 60 ans. Si l’avenir de Camif Particuliers est scellé, nous espérons qu’une nouvelle coopérative d’achat pourra voir le jour avec des valeurs similaires. C’est en tout cas une idée défendue par le petit-fils du fondateur de la Camif.

La nouvelle a fait la Une de l’actualité de ces derniers jours. Après La Redoute qui supprime des postes, c’est la Camif, enseigne mythique pour le monde enseignant, qui dépose le bilan. Tout un symbole, un monde qui s’écroule.

Des valeurs coopératives pour une entreprise responsable

Edmond Proust, Premier président de la MAIF et de la Camif
Edmond Proust, Premier président de la MAIF et de la Camif
Edmond Proust, instituteur, après avoir fondé avant la guerre la MAIF (Mutuelle d’assurance des instituteurs de France) et s’être illustré dans la Résistance, décide de créer une coopérative d’achat dans un double but : alimenter un fonds de solidarité pour les mutualistes ayant des accidents avec de non-assurés (l’assurance, alors, n’était pas obligatoire) et permettre aux instituteurs d’équiper, à prix raisonnables, leur maison. On est en 1947 et ce sont donc des enseignants qui prennent conjointement les rênes de la MAIF et de la Camif. Leur président, Edmond Proust, est bénévole, comme les administrateurs, également instituteurs ; les premiers bureaux sont installés au rez-de-chaussée de sa maison, le premier entrepôt dans le jardin.
Précurseur, Camif-Habitat proposait de réunir bon sens et environnement.
Précurseur, Camif-Habitat proposait de réunir bon sens et environnement.
Les valeurs cardinales ? De par ses liens avec les autres « piliers » de l’économie sociale, la coopérative a construit sa démarche en s’appuyant d’abord sur ses valeurs : humanisme, solidarité, démocratie et intérêt collectif. Sa finalité était de développer toujours plus de services, d’offres et de prestations pour répondre aux attentes de ses utilisateurs – consommateurs. Jacky Bara, instituteur marié à une employée de la Camif, éclaire Annick Cojean (Le Monde) sur ce lien fondateur entre les instituteurs et la Camif : « C’était comme un package, dit-il. En rentrant à l’école normale, on s’assurait à la MAIF, on adhérait à la MGEN (Mutuelle générale de l’Education nationale), on militait au SNI (Syndicat national des instituteurs) et on s’équipait Camif. »
Camif et l'esprit coopératif
Camif et l’esprit coopératif
Il suffisait d’acheter une part sociale et le numéro d’adhérent à la MAIF tenait lieu de sésame pour acheter au magasin ou commander par correspondance un produit. A la fin de l’année, si les résultats le permettaient, était restituée une ristourne liée aux achats. Voilà pour les bases. « Les fondamentaux ! », corrige une salariée. Elle n’a pas l’impression que le changement de ses statuts, la multiplication de ses magasins, « les dérives, incohérences, errements d’une hiérarchie aux antipodes de l’esprit Proust », et saisie de « folie des grandeurs », le souffle d’origine ait été perdu. « Nous sommes restés une coopérative, la solidarité est donc un mot essentiel, tant entre salariés qu’avec les sociétaires », dit un vendeur. On venait à la Camif pour un bien-être et des valeurs, affirme une directrice artistique du catalogue rencontrée par Annick Cojean. Le bien-être venait de la cordialité des relations de travail, une sorte de douceur, de camaraderie, « même avec les fournisseurs. » Et les valeurs ? « Contrairement à beaucoup de magasins, on n’était pas là pour entuber le client. On le guidait, le conseillait, il pouvait acheter les yeux fermés ; et au moindre souci, nous avions le meilleur des services après-vente. La totale satisfaction du sociétaire nous importait plus que tout. »
Par la nature même de son statut de coopérative, Camif a privilégié une offre qui met en avant ces principes et développer, avec ses sociétaires et adhérents, une attitude résolument
Par la nature même de son statut de coopérative, Camif a privilégié une offre qui met en avant ces principes et développer, avec ses sociétaires et adhérents, une attitude résolument
Ah, les sociétaires ! Obsession du salarié Camif qui n’arrive toujours pas à dire « clients ». Même depuis l’ouverture des magasins au grand public, sur laquelle, disent-ils, il aurait fallu davantage communiquer. « Vous n’imaginez pas leur soutien, leur attachement viscéral à la coopérative ! » Des enseignants, principalement. Consommateurs avertis, exigeants, formidablement fidèles. Nicolas Domenach dans Marianne (N°602 du 1er au 7 novembre 2008) le rappelle :  » A une époque, les enseignants vivaient Camif. Dans des lits Camif, ils faisaient des enfants rebelles. Au sein des familles Camif, on attendait le catalogue Camif avec impatience. On rêvait d’un radio-transitor, et ensuite d’une télé et, enfin, d’une télé couleur. On réalisait ses rêves. C’était le progrès. Son catalogue, un modèle du genre Les catalogues de Camif étaient l’occasion pour la coopérative d’illustrer ses engagements citoyens et de se démarquer de la concurrence. Lorsqu’en 2002, lorsqu’elle se proclame « citoyenne du monde, de la terre et de demain », Camif a déjà plusieurs années d’expériences dans une démarche de développement durable. Le vépéciste résumait cette « philosophie » dans le label C: « C comme Citoyenneté » qui permettait aux clients d’indiquer la nature de l’engagement écologique et éthique des produits sélectionnés. Depuis, tous ont depuis suivi voir copié le modèle.

La logique marchande des dirigeants aura eu la peau de la Camif

15 ans de de dégringolade Petite-fille d’un instituteur du Nord dont l’épouse « achetait tout sur catalogue », à la Camif, Claire Salomon, chef de produit, est toujours bouleversée par cette relation si forte avec la clientèle. « Quand on leur a lancé un appel, à la fin des années 1990, à cause de premières difficultés, ils ont aussi répondu avec des chèques de 10, 100, 1 000 euros. Voilà qui impose respect et rigueur. » Même fidélité, souligne-t-elle, de la part de certains fournisseurs qui, confiants dans l’éthique de la Camif, ont suivi, jusqu’au moment ultime, ses engagements et qui risquent de perdre beaucoup [[La chute de CAMIF Particuliers ne sera pas sans conséquences pour ses fournisseurs, une centaine de PME. Ebénistes, artisans-tapissiers, spécialistes de l’ameublement et de l’habillement se sentent ainsi très concernés : certains d’entre eux réalisaient jusqu’à 15% de leur chiffre d’affaires avec CAMIF Particuliers et aujourd’hui certains enregistrent de très lourds impayés. Vont-ils pouvoir longtemps tenir le coup ? Selon France 3, on estime actuellement que l’avenir de 3 000 salariés en France est intimement lié à celui de CAMIF Particuliers.]]. « J’en suis malade ! » Ils le sont tous. Ecoeurés du gâchis et des coups de barre dans tous les sens donnés, ces dernières années, par une direction « qui ne pensait qu’émoluments et carrière » au détriment de l’esprit coopératif. Pas seulement. Pour Thiébault Dromard, journaliste à Challenges, la Camif en s’accrochant à son catalogue, en paye le prix fort. [[Selon Thiébault Dromard, les dirigeants de l’entreprise connaissaient pourtant les chiffres: en 2007, le nombre de site marchand a augmenté de 54%. La même année le chiffre d’affaires de la vente par correspondance chutait à 6,1 milliards contre 7,6 milliards d’euros en 2006. Dans le même temps, les recettes du e-commerce s’envolent de 34% pour atteindre les 16 milliards. Malgré cette réalité, la Camif a voulu sortir fin août son bon vieux catalogue papier recentré sur l’ameublement. Une initiative coûteuse qui a creusé le compte d’exploitation de l’entreprise niortaise. En septembre, les ventes s’effondrent. Pourtant, ce vépéciste avait tous les outils pour réussir. Il avait su prendre à temps le tournant de l’internet en montant dès 1996 un des premiers sites marchands du secteur. D’ailleurs, les ventes sur le net n’ont jamais cessé d’augmenter. En 2005, la Camif réalisait 31% de son chiffre d’affaires sur la toile, en 2007 près de 40%. Mais voilà, personne n’a voulu prendre le risque de basculer complètement le modèle de l’entreprise. Pis, au lieu de se recentrer sur un mode de diffusion, la Camif les a multipliés. A l’internet s’est rajouté les boutiques et bien sûr le catalogue. Plutôt que réduire les coûts, l’entreprise n’a fait que les additionner.]] Critiques sur le « mépris » ou le brouillage du message à l’adresse du sociétariat traditionnel sans attirer le grand public. Stupéfaits du cynisme visant à organiser foires et réunions prospectives à quelques heures du dépôt de bilan. Et là, l’éthique des dirigeants est remise en question, entachant le rapport de confiance établi depuis des années entre la coopérative et ses sociétaires. Pour UFC-Que Choisir, la liquidation judiciaire de la Camif Particuliers est en train de faire de sérieux dégâts, et pas seulement parmi les salariés du groupe. Difficile de savoir combien ils sont exactement, souligne UFC, mais nombreux sont les clients qui en sont réduits à attendre une livraison qui n’arrivera jamais et à espérer qu’ils pourront d’une manière ou d’une autre récupérer les sommes qu’ils ont versées. Mais, pour UFC, le plus choquant est ailleurs. Alors qu’ils savaient pertinemment que les comptes de la société étaient dans le rouge et que le dénouement fatidique devenait inéluctable, les dirigeants ont laissé les vendeurs engranger les commandes. Moins d’une semaine avant le dépôt de bilan, la Camif tenait un stand à la foire-exposition de Nancy. Elle avait même envoyé largement des invitations et proposait des ristournes de l’ordre de 20 % pour décider les plus hésitants. Il semble, par ailleurs, que depuis quelque temps, les vendeurs demandaient aux clients de verser la totalité de la somme là où, auparavant, seules des arrhes étaient réclamées. Des clients se seraient même vu refuser en caisse un crédit gratuit en 10 fois accordé par un vendeur. Ces pratiques ont-elles été délibérées pour accumuler un maximum de trésorerie aux dépens des clients ?, s’interroge les associations de consommateurs. Si rien ne permet de l’affirmer, bon nombre de victimes le pensent. En tout cas, une chose est sûre : rien n’a été fait pour limiter l’ampleur des dégâts auprès des clients. Au contraire… conclut UFC-Que Choisir. Pour Nicolas Domenach, « la logique marchande a eu la peau de la Camif qui partait en lambeaux. Voilà le choc : c’est un peu de la France, de son modèle social, qui s’en va ». Est-ce à dire qu’un certain modèle de consommation « intelligente », fondé sur le principe d’une coopérative d’achat, a définitivement vécu ? On voudrait croire que non, mais comment relancer un tel modèle ?

Et après ?

« Sabotage », pensent certains salariés de la Camif. Oui, sabotage, reprend Jean-Pierre Proust, petit-fils du fondateur, prêt, avec l’aide de quelques élus locaux, « à tenter de relancer quelque chose », au service du milieu enseignant. Et en revenant « aux grandes valeurs d’Edmond ». Il en faudra peut-être bien plus pour regagner la confiance des sociétaires et des fournisseurs abusés… Mais Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, où se trouve Niort, qui abrite le siège de la Camif, y croit et a demandé « à l’Etat d’investir 20 millions d’euros dans la Camif ». Selon elle, « la Camif est viable si les 20 millions d’euros sont débloqués rapidement, si le plan de reprise proposé par la région, en partenariat avec les salariés, se met rapidement en place. Sinon, les prédateurs, les fonds d’investissement vont reprendre la Camif pour un euro. On va exiger que l’Etat mette la main à la poche », a-t-elle lancé lors d’une manifestation le 31 octobre dernier.

 

Sources de l’article : Camif, la fin d’un monde enseignant, un article d’ 1er au 7 novembre 2008) – Communiqué de presse de UFC-Que Choisir du 2 novembre 2008 – Marianne N°602 du 1er au 7 novembre 2008 – AFP – France 3 – Challenges

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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2 Commentaires

  1. Camif, la fin douloureuse d’une coopérative d’achat
    Fils, petit-fils et neveu d’enseignants, j’ai grandi avec le catalogue de la Camif, dont la chute me rend triste. Malheureusement, il est faux de dire que la CAMIF était pionnière sur tout. De tous les articles sentimentaux qui parlent de ce naufrage, pas un n’a rappelé que la CAMIF a réussi le prodige d’accumuler 13 années de pertes consécutives ! 13 ans que ça va mal et qu’on n’ose pas affronter la réalité. Aucune entreprise privée habituelle n’aurait tenu aussi longtemps.

    La fidélité naguère indéfectible des sociétaires a fini par s’étioler. Cela fait déjà plus de dix ans que le rapport qualité-prix est moyen, tandis que la qualité du service client s’est considérablement dégradée. Pour un vendeur dévoué et compétent en magasin, combien de commandes égarées, mal traitées, de clients négligés et baladés de semaine en semaine ?

    La part du CA réalisé sur Internet était trop faible, l’organisation interne séparait les équipes au lieu de les regrouper comme il le fallait. En interne, tout le monde savait qu’il y avait un sureffectif et un manque de productivité invraisemblables. A tous les niveaux hiérarchiques, des personnes incompétentes ont été maintenues en poste.
    Loin de l’esprit militant des pionniers, tous bénévoles, s’est installée un ensemble d’avantages sociaux confortables qui ont fini par excéder la marge dégagée par l’entreprise. Dans le contexte actuel, où tout le monde s’accorde évidemment à rejeter avec écoeurement la cupidité du monde de la finance, moi le premier, peut-on oser dire que, symétriquement, un mode de gestion malsain, où le pouvoir des dirigeants s’est maintenu par l’achat de la paix sociale, provoque la même perte d’agilité et de capacité à s’adapter aux attentes de ses clients ?

    Au lieu de savoir se remettre en cause, la CAMIF a utilisé le soutien financier de sa maison mère, la MAIF, puis de ses sociétaires généreux, pour fuir en avant. Des investissements considérables ont été faits en pure perte. Un exemple, un seul : en 1995, on lisait dans la presse professionnelle des interviewes flatteuses du Directeur des Catalogues de l’époque qui se vantait d’avoir englouti des millions de francs pour faire développer « IIT », une application maison de PAO hi-tech, en réalité une usine à gaz qui avait coûté 50 fois plus que les logiciels du marché, pour faire moins bien, moins vite et devoir former toute une génération de maquettistes à cet outil.
    Une arrogance absurde, symptomatique de la façon de faire et penser de la maison, qui, du fait de ses valeurs, se croyait obligée de ne jamais faire comme les autres.

    Dernier point, votre article comprend un gros contresens : le catalogue papier était toujours, malgré tout, la « vache à lait » de la société. Pour une entreprise de VPC, le catalogue, c’est le magasin. Si Ikea ou H&M se mettaient à perdre de l’argent, imaginez vous un seul instant qu’ils ferment d’un coup tous leurs magasins pour faire des économies d’électricité et de frais de personnel ? Contrairement à ce que vous écrivez, ce n’est pas la sortie du dernier catalogue, mais la décision désastreuse de ne pas le sortir l’hiver dernier qui a coulé l’entreprise.

    Il reste, effectivement, des valeurs qui laissent des sociétaires orphelins et des salariés et fournisseurs en situation très difficile. Il reste aussi une interrogation profonde sur la capacité des entreprises dites de l’économie sociale à s’adapter au contexte concurrentiel des marchés où elles interviennent sans se dénaturer.
    Car, finalement, là est le fond du problème. Comment, d’un côté, apporter une qualité de service élevée – avec ce que ça engendre de coûts pour recruter et former un personnel qualifié, et refuser de vendre la camelote asiatique bas de gamme – parce qu’elle est non respectueuse de l’environnement et des humains qui la fabriquent, et donc accepter de perdre des commandes, et, de l’autre, rester compétitif face à une concurrence qui casse les prix en profitant d’un système dérégulé qui permet voire encourage des formes de concurrence déloyale et polluante ?
    Sur notre site, LES ROSEAUX SAUVAGES (www.les-roseaux-sauvages.com), nous sommes confrontés au quotidien à cette dure réalité : la part consciente du citoyen adhère à notre discours responsable, tandis que sa moitié schizophrène va au moins cher pour consommer. Et ce, bien que nos taux de marge soient inférieurs à ceux de la distribution conventionnelle.

    • Camif, la fin douloureuse d’une coopérative d’achat
      je suis comme beaucoup ,j’ai acheté un produit ,payé ,non livré et surtout non remboursé ,je pense que le personnel était eu courant ,je dis que la direction est fautive et qu ils meritent de graves senctions ?