Alors que la Semaine Mondiale de l’Eau est sur le point de se clôturer après plusieurs jours de débats sur les perspectives de développement durable dans le domaine de l’eau, le WWF-France rappelle que dans un contexte de réchauffement climatique, les situations de crise ne toucheront pas que les pays en développement. L’eau est un bien précieux même en France, mais souffre pourtant toujours d’une gestion publique inadaptée.
En ce mois d’août 2009, 44 départements sont soumis à des mesures de restriction des usages de l’eau, essentiellement dans des régions fortement agricoles et particulièrement dans les zones de monoculture de maïs irrigué. Les surfaces irriguées couvrent en effet seulement 10% des terres agricoles françaises et consomment en période estivale près de 80% des ressources mobilisables ! Or la monoculture de maïs irrigué n’a pour but que d’alimenter les agro-industries, en fournissant majoritairement les élevages intensifs et les fabricants d’agrocarburants, des secteurs eux-mêmes générateurs de graves pollutions de l’eau et d’émissions de gaz à effet de serre. Alors que chaque année ce même scénario se répète dans la plupart des départements agricoles de France, on continue pourtant de préférer des solutions curatives (mesures de restriction des usages de l’eau, construction de nouvelles retenues pour le stockage de l’eau agricole…). Il existe pourtant des réponses préventives qui préservent durablement la ressource et permettent d’assurer l’approvisionnement de la population en eau de consommation. Il ne faut pas oublier non plus que la France a perdue 50% de ses zones humides en 30 ans du fait majoritairement des cultures irriguées. « On persiste à faire perdurer un modèle agricole gaspilleur qui n’a plus sa place » déclare Cyrille Deshayes, responsable des programmes Eaux douces au WWF-France. « Avant que la situation ne dégénère en une crise chronique, comme cela commence à être le cas en Poitou-Charentes où les nappes phréatiques n’arrivent plus à se recharger suffisamment l’hiver, il nous faut absolument sortir de la monoculture de maïs irrigué pour mettre en place des cultures diversifiées et adaptées à la ressource en eau disponible. Il est consternant de constater qu’aujourd’hui, dans des régions de déficit structurel, on continue d’arroser les champs en plein soleil, par plus de 30°C, alors qu’on impose des restrictions d’usage drastique aux particuliers ! » ajoute t-il. Cette situation n’est pas une fatalité. De nombreux agriculteurs ont déjà franchi le pas en se tournant vers des cultures plus économes en eau : maïs non irrigué, culture de céréales autres que le maïs, comme le sorgho,… Mais le maïs irrigué, qui constitue l’une des cultures les mieux subventionnées par la Politique agricole commune, n’incite pas à ce changement (500€pour un hectare de maïs irrigué contre 50 € pour un hectare de prairie) ! Le WWF-France conformément aux engagements souscris dans le Grenelle de l’Environnement demande à ce que de réelles mesures préventives soient prises avant qu’une vraie crise de l’eau ne voit le jour en France et ne nous laisse pas le choix entre des usages agricoles et l’alimentation en eau potable de la population. Il est indispensable de rendre cohérent dès maintenant politique agricole et politique de l’eau aux enjeux actuels et à venir, et les aides afférentes. Chaque région doit donc diminuer les prélèvements agricoles pour rester en adéquation avec les ressources en eau disponibles, et pour cela renoncer en partie à la culture de maïs irrigué. En savoir plus sur la mission EAUX DOUCES du WWF«L’or bleu, aussi rare que précieux»
70 % de la surface de la planète est couverte par les océans mais seulement 3% de l’eau sur terre est douce, dont 88 % sont stockés dans les glaces des pôles. L’humanité ne peut accéder facilement qu’à 0,3% de l’or bleu, indispensable à sa survie. Sans compter que cette eau douce est répartie de façon très inégale selon les pays. 23 d’entre eux s’accaparent les 2/3 des ressources mondiales tandis que dans 26 autres, 250 millions d’habitants souffrent de pénuries graves. Les cours d’eau ne représentent que 0,001 % environ du volume total de l’eau douce sur terre. Ressource naturelle fragile, l’eau est la base de toute forme de vie. Habitat, « aliment », outil de production, moyen de transport et bien marchand, elle est tout cela à la fois. On en tire profit pour différents usages qui sont interdépendants : ▪ pour le bon fonctionnement de tous les écosystèmes (animaux et végétaux) ▪ pour la boire et pour l’assainissement ▪ pour la production animale, la pêche, la pisciculture, l’agriculture pluviale ou irriguée de denrées alimentaires, de fourrages et de plantes fibreuses ▪ pour l’industrie, pour la production d’énergie et comme moyen de transport. En mouvement perpétuel au travers du « cycle de l’eau », les écosystèmes d’eau douce (eaux courantes, zones humides, grands lacs, glaciers et calottes polaires) sont la clé du bon état de cette ressource. Ilsrendent de nombreux servicesécologiques, donc économiques, tels que l’épuration de l’eau, son stockage, la régulation des inondations, la production de nourriture, la conservation de la biodiversité ainsi que des fonctions récréatives.» Un joyau en péril «
Des menaces grandissantes pèsent sur les ressources en eau douce. La croissance démographique, l’intensification des activités économiques et l’amélioration générale du niveau de vie se sont traduits par un renforcement de la concurrence pour cette ressource limitée et par l’intensification des conflits d’usages au détriment des écosystèmes. La préoccupation des hommes pour leur environnement est relativement nouvelle. Jusqu’au tout récent sursaut de conscience qui nous agite aujourd’hui, l’humanité a usé de la nature, allègrement et sans compter, aménageant largement les cours d’eau, rejetant sans scrupules effluents et déchets et drainant sans complexe et de façon systématique les zones humides. Les fleuves et les rivières comptent parmi les milieux ayant le plus souffert des activités de l’homme. 25% des cours d’eau d’Europe occidentale et méridionale sont pollués à un niveau extrême. 50% des zones humides françaises ont disparu au cours des 30 dernières années. Depuis 20 ans, les eaux brutes, c’est à dire les eaux qui n’ont pas été « potabilisées » pour la consommation humaine, se dégradent de façon inquiétante. En cause : une politique agricole productiviste abusant des nitrates et des pesticides, la violation des réglementations en vigueur, un immense laxisme vis-à-vis du respect des seuils de production industrielle autorisés, une police de l’eau déficiente…FACE À CE CONSTAT, LE WWF SE MOBILISE
Eduquer à la préservation de l’eau et des milieux aquatiques Promouvoir une solidarité internationale respectueuse de l’eau et des milieux aquatiques Gérer durablement le bassin du Niger Des sources à la mer, protégeons le Mékong Préserver les zones humides Préserver les rivières vivantes Gérer durablement la ressource en eau Les documents à télécharger pour en savoir plus : Eau potable et forêt (En anglais) Dossier de presse Rivières Vivantes Campagne pour l’effacement du barrage EDF de Poutès-Monistrol, sur l’Allier bulletin n°23 Campagne pour l’effacement du barrage EDF de Poutès-Monistrol, sur l’Allier. Bulletin n°20 Bulletin n°5 : Lettre d’information La vie des communaux Printemps 2007 Découvrez le circuit touristique de la vallée du Curé Réapprendre à vivre avec les crues Découvrez le circuit touristique de la vallée du Lay Découvrez le circuit touristique de la vallée de la Vendée En savoir plus sur le programme Marais communaux du Marais poitevin