Conscient qu’il y a un urgent besoin d’un autre type de développement fondé sur les capacités humaines, le respect des équilibres écologiques, les solidarités et les coopérations entre les gens et les peuples, le Parti Communiste Français a créé plusieurs commissions nationales pour construire des alternatives : « Commerce Equitable et Economie Solidaire », « Ecologie et Développement Durable », « Territoires, ville, environnement et Développement Durable ». Pour connaître les positions du PCF en matière de Développement Durable, nous vous avons sélectionné plusieurs travaux. Voici le premier d’entre eux, mis en ligne le 01/02/2005 sur le site du parti, il concerne la création du collectif « Commerce equitable » au PCF, placé sous la responsabilité de Sylvie Mayer.
Lors de son dernier congrès en mars 2003, le Parti communiste a fait le constat d’une aggravation des problèmes économiques sociaux et écologiques, tandis qu’explosaient l’innovation et la capacité humaine à résoudre de nombreux problèmes. Ce fossé grandissant entre le réel, le possible et le souhaitable est lié à une mondialisation qui place au centre de ses motivations le profit et non l’être humain. Face aux atteintes à l’environnement, au développement de l’insécurité humaine, sanitaire, alimentaire, maritime, à l’exploitation des producteurs, il est nécessaire de rechercher un nouveau type de développement qui place en son cœur l’être humain et son environnement. Il faut réfléchir ensemble à la construction d’une civilisation nouvelle. La transformation de la société n’implique pas automatiquement un processus de développement durable. Mais peut-il y avoir alternative écologique sans transformation de la société au plan mondial ? A cette question, nous voulons construire une réponse communiste. Nous voulons inventer, avec la société, des alternatives au productivisme et au dirigisme qui président aujourd’hui aux activités humaines. Des alternatives qui prennent en compte la vie humaine dans sa globalité. C’est en cela que nous pouvons parler d’écologie alternative, sans laquelle il n’y aura pas d’alternative planétaire. Quels sont les outils nécessaires à une telle construction ? Les propositions alternatives de gestion de la production, d’une autre utilisation de l’argent, de formation pour la promotion d’emplois hautement qualifiés, d’une sécurité d’emploi et de formation tout au long de la vie, de développement de services publics modernes et démocratisés, de solidarité planétaire annulant la dette, sont particulièrement pertinents en matière de co-développement durable. Nous voulons promouvoir une vision non marchande de la vie de la société, à base de services publics, de recherche scientifique, de débats citoyens et de démocratie participative. Cela constitue l’outil essentiel d’un projet communiste allant vers le dépassement des dominations et la construction d’un véritable co- développement solidaire humain durable. Des citoyens de notre planète ont commencé à agir pour mettre en œuvre un tel développement solidaire sous le signe du commerce équitable. Face à la domination des sociétés multinationales de l’agroalimentaire, du textile, du commerce, ils agissent sur les chaînes de production et de commercialisation dans le tiers monde. Ils créent des labels associés à des normes éthiques de protection des enfants, de dignité des producteurs, de qualité des produits, du devenir des ressources naturelles. Ils augmentent peu à peu le nombre de « produits équitables » et étendent le réseau de commercialisation. A l’autre bout de la chaîne, les consommateurs sont eux aussi soumis au diktat du marché. Les plus pauvres du tiers monde souffrent de la faim. Les plus pauvres des pays riches n’ont accès qu’à une nourriture de qualité médiocre distribuée par des supermarchés discount. Aujourd’hui, de plus en plus de nos concitoyens, décident d’entrer dans le cercle du commerce équitable. Ils choisissent de devenir des consomm’acteurs. Aux méthodes de la marchandisation tous azimuts ils opposent l’éthique, la solidarité et la coopération. Ces citoyens contribuent ainsi au dépassement du capitalisme. Lors de son congrès de mars, le Parti communiste a décidé d’apporter son soutien et sa contribution à ce mouvement pour promouvoir une autre mondialisation. Dans le cadre des activités altermondialistes autour du G8 d’Evian et de la quinzaine du commerce équitable, il vient de décider la création d’un collectif de travail chargé de mettre en œuvre cette décision. Ce collectif est ouvert à tous, communistes ou non, qui veulent y contribuer. Il est placé sous la responsabilité de Sylvie Mayer, ancienne conseillère régionale d’Ile de France et Députée européenne.