Les prairies naturelles ou permanentes et parcours, riches en biodiversité, présentent de nombreux atouts pour la transition agroécologique. Ils aident les agriculteurs à temporiser les effets du réchauffement climatique, tout en contribuant à valoriser leur production. Ainsi, certains agriculteurs les utilisent dans une démarche respectueuse de l’environnement et du territoire et participent à leur conservation et à leur entretien. Les 28 finalistes locaux du Concours général Agricole des pratiques agro-écologiques – Prairies & parcours seront récompensés lors de la remise des prix au SIA le 28 février 2024.
« L’effondrement de la biodiversité et le changement climatique sont des constats préoccupants. Les prairies naturelles favorisent cette biodiversité, en respectant les insectes et les abeilles de notre territoire. Elles sont résilientes face aux aléas du changement climatique et la sécheresse. Il est essentiel pour les éleveurs de les conserver »
Citation de Daniel DEBRUS – éleveur à Montredon-Labessonnié (81) – l’un des 28 finalistes du concours général des pratiques agro-écologiques, catégorie Prairies–parcours.
Les prairies naturelles ou permanentes, peu ou pas mécanisées, sont pâturées et/ou fauchées pour nourrir le bétail. Les parcours sont des espaces agro-pastoraux valorisés principalement par le pâturage de troupeaux, difficilement cultivables du fait de caractéristiques pédoclimatiques inadaptées.
En France, les prairies permanentes couvrent 7,9 millions d’ha. Elles sont la principale source, avec les surfaces en herbe, de fourrage pour les herbivores (plus de la moitié des cultures fourragères). Les prairies permanentes sont reconnues et protégées par la PAC depuis 1992. Elles figurent dans les cahiers des charges de certains produits labellisés AOP. En effet, le fourrage issu des prairies permanentes a une influence forte sur la qualité gustative et nutritionnelle de la viande et des produits laitiers, tandis que la diversité des espèces végétales a un effet bénéfique sur la santé animale.
Depuis quelques années, certains territoires subissent une pression environnementale intense avec le réchauffement climatique. Très riches en biodiversité floristique, les prairies et parcours présentent des avantages agro-écologiques pour les exploitations agricoles :
- La diversité des espèces végétales favorise une bonne résilience des prairies face aux aléas climatiques et permet une souplesse d’exploitation à la production agricole. Elle contribue à la préservation des oiseaux, reptiles, petits mammifères et insectes.
- Les prairies et parcours ne sont pas retournés, et stockent ainsi de grandes quantités de carbone.
- Leur biomasse importante et de composition variée procure un fourrage autonome de qualité et flexible dans le temps.
- La densité d’herbe assure la filtration et l’épuration de l’eau tandis que les nombreuses racines retiennent mieux l’eau : un système efficace pour lutter contre la sécheresse et l’érosion des sols.
Ces prairies et parcours contribuent activement à la préservation écologique de leurs territoires, avec des espèces endémiques locales.
Des agriculteurs récompensés pour leur respect des prairies et parcours au SIA
Les prairies naturelles ou permanentes et les parcours sont essentiels dans une approche agro-écologique pour valoriser la production agricole dans des territoires à forte contraintes environnementales. Des agriculteurs les utilisent et les préservent dans cet objectif, c’est pourquoi ils ont été 140 à participer au Concours Général des Pratiques Agro-écologiques – Prairies et parcours dans 28 territoires en France. Chaque territoire a élu son finaliste, les 28 sont invités au salon international de l’agriculture pour la remise des prix.
Ce concours récompense les pratiques des acteurs des territoires répondant aux enjeux environnementaux, climatiques et agricoles, tout en assurant une production de qualité. Il comprend quatre catégories :
- 1- Pâturage prioritaire ou exclusif (toutes sections de gradient d’altitude confondues)
- 2- Fauche prioritaire (en zone de plaine et de piémont)
- 3- Fauche prioritaire (en zone de montagne)
- 4- Fauche exclusive (toutes sections de gradient d’altitude confondues)
« En plein mois de mai, quand je viens sur les prairies naturelles de la ferme, je suis toujours frappé par la multitude de couleurs. Je suis conscient que ce ne sont pas les parcelles les plus productives, mais toutes ces couleurs me donnent à imaginer le plaisir de mes brebis d’aller chercher des goûts, des textures et des couleurs différentes, comme si je leur offrais une belle salade composée. Au-delà du visuel, je suis convaincu que cette diversité donne un goût particulier à mon fromage » se réjouit Pierre MONACO, éleveur en Territoire Montagne du Pays Basque, Nouvelle Aquitaine (64).
Les chiffres clés des prairies et des parcours
LES ATOUTS ET CARACTÉRISTIQUES DES PRAIRIES ET PARCOURS EN FRANCE, AU CŒUR DES TERRITOIRES ET AU MENU DES RUMINANTS