Après avoir constitué un élément important dans l’attribution des JO à la Chine en 2001, le respect des droits humains bénéficie depuis d’un traitement irrégulier de la part des autorités chinoises et de la communauté internationale. Aux engagements manifestes en leur faveur succèdent des fins de non recevoir ou des silences complices. Ce 1er février, un ouvrage basé sur les rapports publiés par les équipes de recherche d’Amnesty International sur la Chine est publié par les Editions Autrement.
Amnesty International suit de près la situation et l’action du gouvernement chinois dans les domaines spécifiquement liés à la préparation des JO, aux principes de base de la Charte olympique et aux promesses d’amélioration faites par des représentants des autorités chinoises. Deux domaines justifient une attention spécifique parce que les réformes y sont attendues et cruciales : la peine de mort et la liberté des médias. Parce que les JO semblent favoriser un recours accru à la détention administrative, du moins à Pékin, et la poursuite de la répression – dont avocats et journalistes de premier plan-, un point devrait aussi être fait sur la «rééducation par le travail» et la détention administrative, ainsi que sur la situation globale des défenseurs des droits humains en Chine. Parce que les JO ne durent qu’un temps, et que la question des droits humains en Chine dépasse le cadre de l’événement, la deuxième partie du livre présente les perspectives d’améliorations qui doivent se manifester dans la pérennité. Pour aider à en saisir les enjeux, les analyses de spécialistes mettent en perspective l’attentif bilan livré par Amnesty International. Enfin, un certain nombre de témoignages/ exemples/ cas précis étayent et illustrent les pages du livre. Ce sont ces cas de personnes en faveur desquelles Amnesty travaille : qu’ils soient « résolus » ou encore pris en charge (si cela ne les met pas en danger) , leur traitement permet de donner corps aux analyses. La préface est signée Pierre Haski, journaliste et actuel directeur du média en ligne Rue 89, il a été directeur adjoint de la rédaction de Libération et correspondant du journal à Pékin. Le présent ouvrage est basé sur les rapports publiés par les équipes de recherche d’Amnesty International sur la Chine complétés par une contribution de Jean Philippe Béja sur le mouvement des droits civiques en Chine. Jean Philippe Béja est directeur de recherche au CNRS et au CERI Sciences Po. Il fut directeur scientifique du Centre d’Etudes Français sur la Chine Contemporaine (à Hong Kong) de 1993 à 1997 et directeur de la rédaction de China Perspectives et Perspectives chinoises. Il est actuellement membre du comité de rédaction de China Perspectives et Perspectives chinoises et dirige des thèses à l’IEP et à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris. Les droits humains en Chine, le revers de la médaille – Amnesty International – Editions Autrement – Collection Frontières – 128 pages – 10 € – Achetez cet ouvrage chez notre partenaire Amazon.frJO 2008 le sport version droits humains
En avril 2001, le représentant du Comité de candidature chinoise aux JO de 2008, avait affirmé «En confiant à Pékin l’organisation des Jeux, vous contribuerez au développement des droits humains». Or, à ce jour, ces promesses ne sont toujours pas tenues, les violations des droits humains perdurent et s’aggravent : recours persistant à la peine de mort, à la rééducation par le travail et autres formes abusives de détention administrative, torture, harcèlement des défenseurs, censure des médias et d’internet, expulsions forcées, répression des minorités ouïghoures et tibétaines, mouvements religieux et spirituels réprimés Pour donner plus de force à son action, Amnesty International s’est engagée avec d’autres associations dans le cadre du «Collectif Chine JO 2008» [[Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Agir pour les droits de l’Homme (ADH), Amnesty International (AI – France), Comité de soutien au peuple tibétain (CSPT), Ensemble Contre la Peine de Mort (ECPM), Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH), Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Reporters Sans Frontières (RSF), Solidarité Chine]]. Ce Collectif a pour but de rappeler aux autorités chinoises qu’en accueillant les JO, elles se sont engagées à améliorer la situation des droits humains. Le Collectif présente «Huit revendications pour Pékin», pour que les valeurs de l’Olympisme ne se résument pas uniquement à des Jeux mais à une réelle garantie du respect des droits humains ! Pour plus d’informations à ce sujet, retrouvez le Collectif aussi sur le blog : http://pekin2008.rsfblog.org/SIGNEZ la pétition en ligne en faveur des Défenseurs des droits humains en Chine
A quelques mois des Jeux Olympiques, et contrairement aux promesses du gouvernement, la situation ne s’est pas améliorée. La répression à l’encontre des défenseurs s’est même accrue, pour éviter toute contestation. Nombre d’entre eux sont emprisonnés. Dans le Code pénal, la définition extrêmement vague de délits comme «incitation à la subversion», «troubles à l’ordre public», «vol ou divulgation de secrets d’Etat», permet arrestations arbitraires et condamnations à des peines de prison. Lorsqu’ils ne sont pas arrêtés, ils subissent tout un arsenal de mesures répressives, ne reposant sur aucune décision de justice : surveillance, interrogatoires, passage à tabac, assignation à résidence et détention administrative, c’est-à-dire placement en camp de «rééducation par le travail» (jusqu’à 4 ans sans inculpation, ni jugement). Les avocats sont particulièrement visés : outre les agressions physiques, ils subissent l’article 306 du Code pénal, un avocat de la défense qui s’appuie sur un témoignage contraire aux assertions du procureur, peut être arrêté pour faux témoignage. 500 avocats ont ainsi été emprisonnés. De nouvelles atteintes aux droits humains sont directement liées à l’organisation des JO : les expulsions forcées (sans dédommagement adéquat) se sont multipliées à Pékin. Ceux qui dénoncent ces pratiques sont sévèrement réprimés. Censure et répression frappent toujours les médias chinois et Internet. – AGISSEZ : SIGNEZ la pétition en ligne en faveur des Défenseurs des droits humains en ChineSoutenir l’action de Amnesty International France
Amnesty International est un mouvement mondial composé de bénévoles qui œuvrent en faveur du respect des droits de l’être humain internationalement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et d’autres textes internationaux relatifs aux droits humains. Afin de poursuivre cet idéal, Amnesty International mène de front sa mission de recherche et d’action dans le but de prévenir et d’empêcher les graves atteintes aux droits à l’intégrité physique et mentale, à la liberté de conscience et d’expression et à une protection contre toute discrimination. Sa seule et unique préoccupation est de contribuer impartialement à la protection des droits humains. Amnesty International mobilise des bénévoles (2,2 millions de membres et de sympathisants actifs dans plus de 150 pays et territoires), c’est-à-dire des hommes et des femmes qui choisissent, par solidarité, de consacrer une partie de leur temps et de leur énergie à défendre les victimes de violations des droits humains. Les ressources d’Amnesty International proviennent essentiellement de dons et des fonds réunis par le mouvement. Soutenir Amnesty International