Le WWF appelle les compagnies SOCO et Dominion à abandonner leurs projets d’exploration pétrolière dans le Parc National des Virunga, en République Démocratique du Congo (RDC). Ces projets risquent en effet de réduire à néant des décennies de travail de conservation couronné de succès pour sauvegarder la nature unique du parc.
Le Parc National des Virunga est le plus vieux parc national d’Afrique et le premier site du continent à figurer sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco. Il abrite un grand nombre d’espèces de mammifères, d’oiseaux et de reptiles, et une diversité impressionnante de paysages et d’habitats.
Les forages pétroliers causeraient d’immenses dégâts à la biodiversité précieuse mais fragile de cette région, mais aussi à la population locale qui bénéficie du tourisme et de la pêche durable à l’intérieur du Parc National .
Les derniers gorilles de montagne
Le parc abrite de nombreuses espèces emblématiques, telles que chimpanzés, hippopotames et éléphants. On y trouve également environ 200 gorilles de montagnes, soit près du quart des derniers spécimens restant sur terre. Par ailleurs, les 30 000 pêcheurs qui pratiquent la pêche durable dans les eaux du lac Edouard, site protégé par la Convention Ramsar sur les zones humides, subiront aussi les conséquences néfastes de ces projets de forage s’ils se réalisent.
« Après tellement d’années de conservation, et d’argent investi dans le Parc par des organisations de conservation, la communauté internationale et le gouvernement, il est navrant de voir qu’une compagnie pétrolière cherche à tout prix le profit sans tenir compte des animaux et des communautés qui vivent dans la zone » déplore Jean Bakouma, responsable du pôle Forêt au WWF-France. « Les groupes armés sortent enfin du parc, les énormes efforts consacrés à la conservation commencent à porter leurs fruits, et contribuent à l’amélioration de la situation du parc. Mais si les compagnies pétrolières y entrent, toutes ces réalisations seront compromises ».
Le WWF appelle le gouvernement congolais à garantir et à faire respecter l’interdiction existante de l’exploration pétrolière dans le Parc, et demande aux compagnies britanniques de respecter la loi et les conventions internationales en vigueur dans les sites du Patrimoine Mondial, et d’abandonner leurs projets d’exploration néfastes pour l’environnement.