Selon le WWF, le mois de juin va constituer un tournant quant aux efforts déployés vers un avenir sobre en carbone et résilient au climat.
Reprise des négociations climat sous l’égide de l’ONU
Les discussions des Nations Unies sur le climat à Bonn débutant aujourd’hui ainsi que les sommets du G8 et du G20 plus tard ce mois-ci pourraient insuffler une impulsion déterminante à un certain nombre d’avancées nécessaires pour un accord mondial sur le climat. Cela nous permettrait enfin de faire un pas vers un avenir sobre en carbone.
« Juin est le mois déterminant pour la politique du climat après la période de confusion qui régnait depuis Copenhague » déclare Kathrin Gutmann, Responsable de la Stratégie Climat au Sein de l’Initiative pour le Climat Mondial du WWF. « Copenhague n’a pas débouché sur le traité cadre dont le monde a besoin, mais nous a tout de même rapproché de l’accord sur quelques uns des éléments cruciaux du paquet. Bonn doit reprendre le fil des négociations, là où Copenhague l’avait laissé, afin de préparer la voie vers des avancées au Mexique ».
Les négociations permettraient de consolider les avancées de Copenhague
« Les négociations doivent reprendre dans un esprit serein et pragmatique, en construisant les éléments d’un nouveau traité sur la base d’actions concrètes et réalisables sur le terrain, en particulier pour la protection des forêts, les financements innovants et l’adaptation aux changements climatiques », précise Elise Buckle, Responsable Energie Climat pour le WWF France. « Des avancées dans ces domaines sont indispensables pour reconstruire par la base les éléments-clef d’un accord sur le climat lors du sommet de 2011 en Afrique du Sud, dernière chance avant que Kyoto ne s’éteigne en 2012 ».
Le WWF prône une approche similaire étape par étape pour combler le grand fossé de « gigatonnes » de carbone, à savoir l’énorme disparité entre les niveaux de réductions auxquels les pays se sont engagés au sein de l’Accord de Copenhague et les niveaux nécessaires afin de préserver le climat. Les gouvernements combleront ce vide s’ils accélèrent la transition de leurs pays vers une société sobre en carbone, mettant en place l’environnement législatif propice à l’émergence de plans d’action nationaux, et réduisant les émissions des secteurs jusque là non régulés.
Changement de cap pour l’Europe
« Le sommet mexicain ne pourra chasser le blues de Copenhague que si des financements suffisants sont au rendez-vous pour lutter contre le changement climatique. C’est là l’enjeu crucial des sommets du G8 et du G20 à venir au Canada » ajoute Elise Buckle.
Les Chefs d’Etat doivent identifier les nouvelles sources de financement telles que les taxes sur les transactions financières ou les prélèvements sur les émissions des secteurs encore non régulés aujourd’hui tels que l’aviation et le secteur maritime, et pour discuter de la réaffectation des subventions aux énergies fossiles vers des technologies énergétiques innovantes, afin de marier leurs agendas économiques et environnementaux.
Les prochains sommets du G8 et du G20 et les discussions de Bonn doivent redonner à la communauté internationale l’atmosphère de confiance qui a manqué lors du désastre de Copenhague en décembre dernier.