Le 2 juin 2009 a eu lieu la 3ème édition de la Journée Mondiale pour un Tourisme
Responsable sur le thème :
« Tourisme et Ressources en Eau : Impacts, Responsabilités & Solutions d’avenir ».
Le pays à l’honneur était le Cameroun avec un débat où les experts internationaux ont
tenté d’évaluer l’importance de préserver et de mettre en valeur les ressources en eau
dans le cadre d’une stratégie de tourisme responsable.
La première partie de la journée, animée par Jean-pierre Lozato Giotard, expert en
développement touristique à l’international et Frédéric Denhez, expert sur les questions
liées au développement durable a porté en particulier sur les questions suivantes :
– Le tourisme exacerbe les ressources immédiatement disponibles en eau et crée des
conflits d’usage en eau entre l’industrie, l’agriculture, les populations et les touristes.
– Ce manque d’eau va être de plus en plus difficile à supporter pour les populations
locales.
Avec le dérèglement climatique, il est nécessaire de s’interroger sur nos pratiques
touristiques en prenant en compte l’eau, qui sera demain le premier facteur limitant.
Il est nécessaire de développer des projets touristiques en intégrant les problématiques
des populations locales.
L’accent doit être mis sur la sensibilisation, l’éducation et la formation des
professionnels, des élus et décideurs, aux enjeux liés à l’eau et aux ressources partagées. Mais n’oublions pas les voyageurs (à la fois citoyens, à la fois touristes
parfois en manque d’informations).
Un seul mot d’ordre : « le tourisme oui mais pas toujours et pas partout », résume
Jean-pierre Lozato Giotard.
La seconde partie de la journée, consacrée à la table ronde sur le Cameroun avec des
experts scientifiques, professionnels du tourisme et des associations a abordé les
questions suivantes :
– L’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour les populations est encore trop faible
en Afrique et au Cameroun : – de 2,5% de populations en zone rurale ont accès à l’eau
potable) alors que c’est un pré requis nécessaire pour le développement des populations (diminution de la mortalité infantile – amélioration de la santé)
– Les projets touristiques type hôteliers dans les pays du sud se font souvent dans un
contexte de défiance des services publics d’approvisionnement en eau potable.
Alors que, dans une démarche responsable, leur raccordement aux réseaux locaux
permettrait l’amélioration de la qualité du service pour les populations environnantes par
principe de subventionnement.
La problématique des ressources en eau peut être élargie à l’ensemble des écosystèmes
et aires protégées. Ainsi, au Cameroun et dans toute l’Afrique, il est primordial dans
l’avenir de financer des programmes de conservation de la nature car ce patrimoine est
une matière première dont le continent ne peut pas se passer pour se développer.
A l’issue de cette table ronde et à la suite d’échanges avec les participants, la coalition
a recommandé la mise en place d’un comité de pilotage pour appeler les états à
consacrer le droit à l’eau pour les populations, à étudier la création de mécanismes de
financements, à intégrer dans le tourisme une dimension sociale.
La coalition internationale pour un Tourisme Responsable, c’est plus de 85 associations,
ONG et professionnels du tourisme dans 39 pays du monde.
Contact Presse : CITR – Tél 06 11 34 56 19