AdmiNet Le Blog | jeudi 31 janvier 2008, par Philippe Batreau
Au-delà la polémique sur la publicité sur Facebook, le fort développement des réseaux sociaux a des conséquences juridiques, sociales et politiques.
“Yannick added you as a friend on Facebook. We need you to confirm that you are, in fact, friends with Yannick”. Connaissant Yannick, je l’ajoute à ma liste d’amis. Mais ce n’est pas toujours le cas et de parfaits inconnus m’ajoutent à leur liste d’amis. Libre à moi d’accepter ou non. Le sujet de la publicité intrusive chez Facebook a agité quelques membres du milieu d’Internet. Une tempête dans un verre d’eau. Car la soi-disante « victime » est consentante et à double titre. Pour accéder aux données personnelles du facebooké, le publicitiare devait requérir l’accord de ce dernier. Il doit donc s’inscrire à Facebook et donner son accord. Il n’en faut pas beaucoup plus pour satisfaire à nos exigences nationales en matière d’informatique et de libertés, sinon à vérifier que l’accord est réversible et qu’existe un droit de rectification et de suppression dont l’accès est signalé.
La gouvernance des réseaux en question
Au-delà de la question de la publicité sur Facebook, se pose bien la question de la gouvernance des réseaux. Lors du Forum de la Gouvernance d’Internet – FGI – à Rio, un débat s’est tenu à ce sujet. Bertrand de La Chapelle, délégué spécial à la société de l’information, y a affirmé que l’incroyable croissance des réseaux sociaux est le plus grand changement comportemental de 2007 et une des évolutions majeures. L’envoyé spécial de la France propose de substituer « l’intimacy » à la « privacy » – la protection des données personnelles. En ce domaine, les Etats-Unis s’opposent au reste du monde avec une législation en deçà de la nôtre en la matière. Le caractère volontaire, donc consentant, de l’offre de Facebook et consorts ne me semble pas donner à l’affaire le caractère de gravité que certains ont voulu lui attribuer. Il en est autrement lorsque l’accès aux données personnelles est obligatoire ou réalisé à l’insu de l’intéressé. Encore n’est-ce là que l’aspect juridique qui n’épuise pas le sujet. D’autres dimensions doivent compléter ce regard.