La fonte des glaces, tout le monde en parle… à tel point que l’ampleur du réchauffement climatique est occultée. Qu’est-ce que ça peut bien faire quelques degrés de plus, après tout ?
Pourtant les signes sont bien là : la Nasa a constaté que l’Arctique a perdu environ 10% de sa couche de glace permanente tous les dix ans depuis 1980 (à ce rythme, la disparition de la banquise arctique est prévue avant 2040), recul des glaciers, sécheresses graves dans beaucoup de pays d’Afrique Subsaharienne, la terre devient aride à mesure que le monde se réchauffe, les insulaires de Tuvalu perdent du terrain face à la montée de la mer, incendies attisés par des vents chauds et secs en Californie, incendies dans le sud de l’Europe, inondations monstres en Grande-Bretagne, ouragan Katrina en Louisiane et Nouvelle-Orléans, ouragan Dean aux Caraïbes, 2007 sixième année la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des observations il y a 150 ans, diminution des ressources d’eau potable et d’irrigation, probablement un milliard de migrants climatiques d’ici à 2050…
Des épisodes de plus en plus chers. Selon les assurances, les dégâts causés par les catastrophes naturelles dans le monde sont en constante augmentation depuis les années 50, avec des épisodes particulièrement coûteux.
Selon la base de données EM-DAT (the International Disaster Database), l’augmentation en nombre des catastrophes est significative :
Les effets se font déjà durement sentir alors même que la hausse de la température mondiale moyenne n’est « que » d’environ 1 degré depuis 1850 !
Rappelons que le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) prévoit d’ici 2100 une augmentation des températures de 1,8 à 4 degrés par rapport à la période 1980-1999…
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », comme l’a si bien dit Jacques CHIRAC, au Sommet Mondial du Développement Durable à Johannesburg en 2002. Selon le rapport du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement), les changements climatiques risquent de condamner des millions de personnes à la pauvreté. De 2000 à 2004, les catastrophes climatiques ont affecté 262 millions de personnes, dont 98% vivant dans les pays en développement.
Tout le monde s’accorde pour dire que le monde doit agir vite pour le climat.
Pourtant, aujourd’hui encore, les hommes politiques s’empressent d’aller voir de leurs propres yeux les glaciers fondre pour se convaincre de l’impact du réchauffement climatique…
– Aller-retour au Groenland en septembre dernier pour Jean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie, du développement et de l’aménagement durables du gouvernement.
– Ban Ki-Moon, le Sécretaire Général des Nations Unies, en Antarctique en novembre dernier pour s’informer sur le réchauffement.
« Les plus sceptiques en reviennent, dit-on, convertis. Les autres plus convaincus encore qu’il est urgent d’agir. »
Alors que les rencontres des Nations Unies sur le climat se préparent (Bali, Indonésie) 3 – 14 décembre,
l’ONG Les Amis de la Terre vient de publier le rapport « La voix des populations affectées par le changement climatique ». Basé sur les témoignages de populations de 9 pays différents, il relate leurs expériences face aux impacts dévastateurs des changements climatiques.
Le photographe britannique Sebastian Copeland a voulu « donner un visage au changement climatique » en montrant l’Antarctique.
Une exposition à Paris, jusqu’au 11 décembre à l’hôtel Westin, et son livre « Antarctica » sont sa façon d’illustrer les statistiques et les données souvent arides sur le climat.
Voir son site Antarctica : The Global Warning.