Danielle Nierenberg est chercheur senior à l’Institut Worldwatch, une organisation environnementale basée à Washington, DC. Elle voyage actuellement à travers l’Afrique subsaharienne évaluant des solutions durables pour l’environnement dans la lutte contre la faim et la pauvreté. Cette étude aboutira avec la sortie de L’état du monde 2011 : Des innovations qui nourrissent la planète. A suivre sur CDURABLE.info … chaque semaine une nouvelle initiative pour nourrir la Planète.
Cette semaine Danielle Nierenberg nous écrit de Lagos au Niger pour partager avec nous une innovation qui améliore la terre dégradée du Sahel tout en favorisant son maintien. Des organisations comme le Center for International Cooperation, la Web Alliance for the Re-Greening in Africa (W4RA), l’African Re-Greening Initiatives et SahelEco travaillent avec les fermiers, les décisionnaires et les gouvernements pour cultiver les arbres et restituer la gestion des ressources naturelles aux fermiers.« Reverdir » le Sahel avec la régénération naturelle dirigée par les fermiers
– Crédit Photo: Chris Reij Depuis des siècles, les fermiers du Sahel – une région qui traverse l’Afrique au sud du Sahara – ont utilisé la rotation de la culture des arbres pour fournir des récoltes pendant toute l’année, en créant une source régulière de nourriture, de combustible et d’engrais. Mais les sécheresses sévères et l’accroissement de la population pendant les années 1970 et 1980 ont beaucoup dégradé la terre du Sahel, entrainant la perte de beaucoup d’espèces d’arbres et rendant la terre aride et érodée. La perte des arbres entrainant la disparition des connaissance, traditions et pratiques qui y étaient associées … Pour sauver la terre et maintenir les sols, beaucoup de ces traditions sont actuellement en train d’être ravivées. Une méthode peu coûteuse de culture qui aide à restaurer la terre dégradée du Sahel est appelé Farmer-Managed Natural Regeneration (FMNR) – la régénération naturelle dirigée par les fermiers. (Millions Fed : « Re-Greening the Sahel : Farmer-Led Innovation in Burkina Faso and Niger ».) En émondant les pousses qui périodiquement viennent des systèmes souterrains des racines, les fermiers peuvent promouvoir la croissance des forets et profiter d’une source naturelle de combustible, nourriture ou fourrage. Les arbres produisent les fruits riches en nutriments et aident à restaurer la terre en l’enrichissant d’azote et protègent la terre de l’érosion des sols par le vent et la pluie. La forêt cultivée crée aussi une source locale de bois de chauffage et paillis, réduisant ainsi le temps nécessaire pour trouver du combustible (Réduire ce que les femmes transportent en Afrique subsaharienne.) Cette pratique réduit aussi la déforestation, puisque les arbres utilisés en combustible sont remplacés par de nouvelles pousses. “FMNR est une pratique assez simple, mais qui apporte beaucoup d’avantages, » a dit Chris Reij, à Washington D.C. fin octobre. Reij est un expert de la gestion des ressources naturelles qui travaille comme consultant du Nourishing the Planet Project et aussi avec le Center for International Cooperation, une commission sur les innovations locales, organisée par Oxfam. Reij attribue le grand succès du FMNR en Niger – où beaucoup de villages ont actuellement entre 10 et 20 % d’arbres en plus par rapport aux années 90 – à la réduction de la présence gouvernementale dans les régions rurales. Parce que le gouvernement est distrait par les conflits politiques, la gestion des forêts appartient maintenant aux fermiers locaux, qui profitent le plus du FMNR. (Aid Groups, Farmers Collaborate to Re-Green Sahel.) Pour assurer qu’encore plus de fermiers apprendront du FMNR et profiteront de ses avantages, la Web Alliance for the Re-Greening in Africa (W4RA), un projet mutuel entre African Re-Greening Initiatives (ARI), la Web Foundation et VU Amsterdam, ont créé un échange électronique entre les fermiers. En même temps, l’organisation SahelEco a commencé deux projets, Trees Outside the Forest et le Re-Greening the Sahel Initiative, pour encourager les décisionnaires, les syndicats de fermiers et les autorités gouvernementales de la région à fournir le soutien et la législation nécessaire pour restituer la gestion agricole aux fermiers. Pour en savoir plus sur l’agroforesterie et les autre moyens de restaurer la terre dégradée en utilisant l’agriculture, voir aussi : – An Evergreen Revolution ? Using Trees to Nourish the Planet, – It’s About More Than Trees at the World Agroforestry Centre, – Trees as Crops in Africa, – Mitigating Climate Change Through Food and Land Use. – Plus de photos dans la Galerie de Nourrir la Planète – Plus de vidéos de Nourrir la PlanèteInnovations qui nourrissent la Planète à suivre sur CDURABLE.info
Chaque semaine CDURABLE.info publie une innovation qui contribue à Nourrir la planète. Déjà en ligne au 30 Décembre :Développer la culture sans labour en Afrique subsaharienne : parfois moins c’est mieux !
Partager connaissance et revenus grâce aux coopératives et partenariats de fermiers en Afrique
Créer des marchés locaux pour les petites entreprises en Afrique
Accès à la terre en Afrique : spoliation terrienne ou investissement dans l’agriculture ?
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L’irrigation au goutte à goutte en Afrique subsaharienne
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