Carrefour lance l’étiquetage nourri sans OGM : une première pour la grande distribution en France

Le groupe Carrefour lance cette semaine un étiquetage « Nourri sans OGM » pour 300 références alimentaires de produits animaux dans tous ses magasins en France. Cela concernera tous les produits « Engagement Qualité Carrefour », comme le porc, le veau, volailles, œufs ou poissons d’élevage.

Avec son nouvel étiquetage « Nourri sans OGM », Carrefour donne à ses clients le choix de savoir ce qu’ils consomment. Grâce à une démarche initiée depuis plus de 10 ans, Carrefour est aujourd’hui le seul distributeur à proposer des produits à sa marque issus d’animaux nourris sans OGM. Carrefour souhaite aujourd’hui le faire savoir à ses clients et lance dès le 26 octobre un étiquetage « Nourri sans OGM » apposé sur plus de 300 références alimentaires dans tous ses magasins en France. Avec ce nouvel engagement soutenu par le WWF France, Carrefour défend la liberté de choix des consommateurs et répond à une forte attente des Français en matière de transparence alimentaire. Le 1er distributeur qui donne le choix

Soucieux de leur alimentation, les Français sont, selon une récente étude Ifop[[Etude IFOP réalisée du 12 au 15/10/2010 sur un échantillon de 1000 personnes âgés de 18 ans et plus représentatif de la population française.]], 63% à indiquer qu’ils arrêteraient leur consommation s’ils savaient que ces produits sont issus d’animaux nourris avec des OGM. Ils sont, de plus, 96% à considérer nécessaire de mentionner sur l’emballage la présence ou l’absence d’OGM dans l’alimentation animale. Pourtant, la réglementation actuelle ne permet pas aux consommateurs d’être informés clairement sur le sujet : quand les animaux sont nourris avec une alimentation contenant des OGM, il n’est pas obligatoire de le mentionner. A l’inverse, lorsque les animaux sont nourris avec une alimentation excluant les OGM, il n’est pas possible de le mentionner.

Au vu de ce constat, Carrefour a choisi de s’engager et a décidé d’informer ses clients en lançant son propre logo « Nourri sans OGM« . Pour James Mc Cann, Directeur exécutif de Carrefour France, « Nous avons une conviction très forte chez Carrefour : informer nos clients et leur laisser la liberté de choisir. Avec ce nouvel étiquetage, nous permettons à nos clients de décider en toute transparence d’acheter ou non des produits issus d’animaux ayant eu une alimentation sans OGM. Etre un commerçant responsable est une valeur fondamentale pour nous ». Une information plus claire pour les consommateurs L’information « Nourri sans OGM » est identifiable sous la forme d’un sticker apposé sur plus de 300 références à marque Carrefour. De nombreuses familles de produits à marque Carrefour et Engagement Qualité Carrefour sont concernés : porc, veau, volailles, oeufs, mais aussi les poissons d’élevage. Avec ce logo, Carrefour veut informer les consommateurs sur la teneur des produits qu’ils consomment et leur donner la possibilité de choisir ces aliments en toute transparence. Un engagement de longue date

Soutenu dès le départ par le WWF, cette démarche vient compléter un engagement fort de l’enseigne dans une filière tracée non OGM depuis plus de 10 ans. Soucieux de la qualité de ses produits et du choix proposés à ses clients, Carrefour est le seul distributeur à avoir développé depuis 1998 une filière d’alimentation des animaux sans OGM, par principe de précaution. Serge Orru, Directeur général du WWF France se réjouit de cet engagement : « le WWF accompagne Carrefour dans une démarche de progrès environnemental notamment sur les filières d’approvisionnement (bois, pêche responsable, soja, huile de palme, papier, etc) depuis 1998. Le WWF France soutient donc fortement cette action citoyenne de Carrefour, qui en tant que leader sur son marché, ouvre une voie sur laquelle devrait s’engager l’ensemble de la distribution« .

Réaction de Greenpeace

Greenpeace se félicite de cette initiative, qui fait écho aux différents guides publiés depuis des années sur les « produits avec ou sans OGM » en l’absence totale de transparence et d’information sur cette question. Dans la logique des « guides des produits avec ou sans OGM » , Greenpeace est en contact régulier avec Carrefour, dont les produits figuraient dans les produits « verts » donc sans OGM sur les listes. Aujourd’hui, l’engagement du groupe pour une information plus transparente envers ses clients en matière de présence ou non d’OGM dans l’alimentation animale devient très concret. Un effet domino pour un étiquetage généralisé ? Cette décision d’étiqueter ces produits animaux renvoie au flou de la législation sur l’étiquetage et la définition du « sans OGM ». Un décret est d’ailleurs désespérément attendu sur cette question, depuis le vote de la loi OGM en 2008, et on peut espérer que l’initiative de Carrefour poussera le gouvernement à avancer sur la question de l’étiquetage des produits animaux. Aujourd’hui, concrètement, pour être certains de consommer des produits issus d’animaux nourris sans OGM, les consommateurs n’ont d’autre choix que les produits bio. Pour le reste, c’est l’inconnu. Les français sont très largement opposés aux OGM, à leur présence dans les champs et dans leur assiette, directement ou indirectement. Cette initiative est donc intéressante et on peut espérer qu’elle en entraînera d’autres dans la grande distribution et l’industrie agroalimentaire. De même, si ces 300 références « nourris sans OGM » représentent un pas important, Carrefour doit aller beaucoup plus loin et garantir l’absence d’OGM pour tous ses produits à marque distributeur et dans tous les pays où le géant de la distribution possède des magasins. Valoriser les filières sans OGM Dans l’attente du décret du gouvernement sur la définition et l’étiquetage des produits animaux « sans OGM« , des marques connues comme « les poulets de Loué » ou les beurres d’Echiré avaient déjà courageusement étiqueté leurs produits en les garantissant « sans OGM« . La décision de Carrefour devrait permettre d’augmenter considérablement la visibilité de l’offre de produits « sans OGM » et de pérenniser les approvisionnements en soja non OGM. Aujourd’hui, via les importations massives notamment du continent américain, les filières animales françaises sont très fortement contaminées par la présence d’OGM sans que le grand public ne le sache. Les filières « sans OGM » sont celles qui subissent le surcoût lié à la ségrégation des filières et doivent donc tenter de valoriser ces efforts. On peut espérer que l’initiative de Carrefour aide suffisamment pour préserver et amplifier le poids des filières « sans OGM » en France.

Réaction de Biocoop

« Carrefour étiquette les OGM ? Il y a des magasins qui n’ont pas attendu le 25 octobre 2010 pour proposer des produits sans OGM et le clmar haut et fort ! » réagit aujourd’hui le 1er réseau de distribution de produits bio en France, Biocoop. « Chez Biocoop, c’est 100% sans OGM et sur bien plus de 300 références ». Dans un communiqué de presse, le distributeur rappelle que depuis plus de 20 ans, il milite contre les OGM : « Fort de nombreuses années de construction avec la production agricole biologique et les acteurs des filières Viande, Lait, Fruits & Légumes et Céréales Bio, le réseau Biocoop a mis en place un cahier des charges très strict pour limiter les risques de contamination OGM (productions, ingrédients, alimentations animales) et ainsi garantir des produits bio de qualité, sans OGM. Ainsi, ce sont près de 5000 références alimentaires garanties sans OGM que les magasins du réseau Biocoop proposent à leurs consom’acteurs ! » Biocoop et son réseau de magasins disent non aux OGM pour protéger : – Les producteurs ! Les cultures OGM n’empêchent pas la dépendance financière des agriculteurs aux pesticides et aux herbicides ; elles n’améliorent pas les rendements et contraignent les agriculteurs à racheter des semences chaque année. – La santé des consommateurs et des consom’acteurs ! L’impact des OGM sur la santé n’est absolument pas clair : aucune étude indépendante n’a démontré l’absence de risques sanitaires liés à la consommation d’OGM. – L’environnement ! La culture des OGM induit des risques encore mal évalués : risques de dissémination dans l’environnement avec des conséquences directes sur la biodiversité ou risques de pollution. – Découvrez pourquoi Biocoop refuse les OGM – www.biocoop.fr/operations-biocoop Ainsi, Biocoop, dont l’engagement contre les OGM ne faiblit pas, rappelle les dangers de la culture des OGM sur la biodiversité et soutient la campagne des associations Agir pour l’Environnement et Semences Paysannes : La biodiversité, ça se cultive aussi !

 

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