Entre le 25 et le 29 mars 2014, des représentants de chaque gouvernement se sont réunis à Yokohama pour approuver le second volet du nouveau rapport du GIEC, qui rassemble l’ensemble des éléments de compréhension de notre système climatique. Il montre les impacts des changements climatiques, les risques pour les populations et les stratégies d’adaptation Le second volet du rapport peut être divisée en deux sous-parties : les impacts observés au travers le monde d’une part, et les impacts futurs ainsi que les stratégies d’adaptation d’autre part. Les principales conclusions par le Réseau Action Climat de France.
5ème rapport du GiecLes principales conclusions du rapport sont très claires – On constate déjà les impacts des changements climatiques ; ils ont été observés sur tous les continents ainsi qu’au niveau des océans. – La hausse des températures devrait ralentir la croissance économique mondiale, réduire la sécurité alimentaire et exacerber les inégalités sociales et économiques. – Globalement, de plus en plus de populations seront exposées aux inondations et aux pertes économiques qui y sont liées. – Le cout de l’inaction, ou d’une action repoussée dans le temps, sera très important. Les quinze années à venir (période entre aujourd’hui et la décennie 2040) sont une période de « responsabilité climatique » (climate responsibility). Pour plus d’informations sur les données du rapport, la note de décryptage du Réseau Action Climat de France ci-dessous permet d’appréhender les principaux éléments du rapport :
Second chapitre
Des impacts sur les évènements climatiques extrêmes
Les impacts des changements climatiques ont déjà été constatés, sur les terres comme au niveau des océans. Les températures ont augmenté de 0,85 degrés par rapport aux niveaux préindustriels. Les conséquences globales sont : o La hausse du nombre de jours et de nuits chaudes o La baisse du nombre de jours et nuits froides o Des vagues de chaleurs plus fréquentes et plus intenses La multiplication d’évènements extrêmes, tels que les vagues de chaleur, les tempêtes, les inondations et sécheresses, aura un impact croissant sur nos sociétés. La plupart des régions du monde connaitra des épisodes de pluies plus forts. Globalement, les régions « humides » seront plus humides, et les régions « sèches » seront plus sèches. o Plusieurs régions du monde connaissent déjà, et connaitront à l’avenir des plus en plus de périodes de sécheresse, ce qui réduira l’accès à l’eau potable pour certaines populations. o Dans certaines régions, les changements des cycles de précipitations, conjugués à la fonte accélérée des glaciers et la hausse du débit des cours d’eau, provoqueront de nombreuses inondations. o Tous ces changements risquent de réduire l’accès à l’eau potable : « Chaque degré supplémentaire devrait réduire de 20% les ressources en eau » (résultats provisoires du rapport) La hausse du niveau des mers va aussi accroitre les risques d’inondation dans les régions de basse altitude et les régions côtières.Des impacts sur la santé
Les changements climatiques ont d’hors et déjà des impacts sur la santé : dans certaines régions, on constate un nombre croissant de décès à cause de maladies liées à la chaleur ; et ce phénomène sera exacerbé par la hausse des températures d’une part, et la hausse de la population mondiale d’autre part. A l’échelle mondiale, les impacts négatifs de la hausse des températures sur notre santé dépasseront largement les impacts positifs. On constate un changement de la répartition mondiale des vecteurs de maladie, comme par exemple les insectes piqueurs. La fréquence des blessures, maladies ou décès liées aux tempêtes, inondations ou aux incendies est en hausse, et continuera d’augmenter.Production alimentaire
Certaines régions du monde pourront, dans un premier temps, tirer un léger bénéfice de la hausse moyenne des températures. Mais globalement, la baisse des ressources en eau douce, la baisse des substances nutritives dans le sol et la multiplication des phénomènes extrêmes (tempêtes, inondations, etc.) va conduire à une baisse de la production mondiale de denrées alimentaires. Les éventuels effets positifs (au début et dans quelques rares régions) seront donc largement contrebalancés par les effets négatifs. Les changements climatiques vont réduire les rendements agricoles mondiaux de 2% par décennie (en moyenne) au cours du 21ème siècle – alors même que la demande mondiale va augmenter pendant cette période (14% par décennie jusqu’en 2050). Les communautés rurales seront probablement les plus touchées par ces impacts sur la production alimentaire. o On prévoit d’importants risques de malnutrition dans les régions les plus pauvres, au fur et à mesure que la production mondiale va décroitre dans ces mêmes régions. o Les changements dans la quantité et la qualité de la production alimentaire mondiale auront des conséquences directes sur le prix des denrées et sur la sécurité alimentaire de nombreuses régions.Impacts et vulnérabilités
Des écosystèmes actuellement menacés pourraient dépasser un seuil critique, considérés comme des « points de basculement », causant des transformations irréversibles. Les scientifiques considèrent que ce risque sera élevé à partir d’une hausse de un degré des températures. On constate déjà des signes alarmants, en Arctique et dans les récifs coralliens, qui montrent que des changements irréversibles sont en cours. Les populations vivant dans des zones touchées par des conflits armés, ou des zones où l’accès à l’eau et à la nourriture est limité sont les plus vulnérables. Les changements climatiques risquent d’exacerber les inégalités économiques et sociales. Le coût économique d’une hausse des températures de 2,5°C –trajectoire sur laquelle nous sommes actuellement- se situe entre 0,2 et 2% du PIB mondial. o C’est une dette que nous avons déjà, et c’est le prix minimum que nous devrons payer si on décide d’agir dès aujourd’hui et de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Les coûts économiques globaux seront certainement plus élevés : Aujourd’hui, on ne peut pas estimer économiquement les coûts liés à des pertes de biodiversité ou à la destruction d’écosystèmes. o De tels impacts pourraient effectivement conduire à des pertes de revenus, et de nouvelles migrations, mais aussi au développement de pauvreté voire même de conflits qui affecteront la croissance économique. o Les modèles économiques laissent également de côté la baisse potentielle de productivité (si les températures augmentent). Agir aujourd’hui contre les changements climatiques coutera moins cher que repousser l’action à plus tard.Risques et incertitudes
Certains risques posés par les changements climatiques peuvent être supportés grâce à des politiques d’adaptation : o Grâce à la construction d’infrastructures résilientes aux changements climatiques o En mettant en oeuvre des programmes de restauration des écosystèmes o En améliorant la gestion de l’eau douce. L’adaptation revêt des cobénéfices, notamment en termes de réduction de la pauvreté. Cependant, l’adaptation ne résoudra pas tout et sera confronté à de nombreuses impasses, si on ne prend pas de fortes mesures de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. Les estimations montrent qu’il faudra dépenser, à l’échelle mondiale, entre 70 et 100 milliards de dollars par an pour l’adaptation. Soit largement plus que ce qui est actuellement prévu.leclimatchange.fr
5e rapport du GIEC : sécurité alimentaire, ressources en eau, disparition des espèces : les impacts des changements climatiques s’accélèrent
Le 2e volet du 5e rapport du GIEC sur les « impacts, l’adaptation et la vulnérabilité » aux changements climatiques présenté ce matin par le GIEC à Yokohama au Japon met en évidence les conséquences du changement climatique sur les ressources en eau, l’agriculture et les écosystèmes. Les Amis de la Terre s’alarment de ces bouleversements écologiques et sociaux particulièrement sévères dans les pays du Sud. Les Etats historiquement responsables, dont la France, doivent prendre des mesures pour enrayer le réchauffement du climat et corriger l’injustice climatique.
Le 2e volet du 5e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat détaille les impacts déjà tangibles du changement climatique. Des périodes de sécheresse plus importantes réduisent l’accès à l’eau potable pour de nombreuses populations : « Chaque degré supplémentaire devrait réduire de 20 % les ressources en eau » affirme le rapport. Dans certaines régions, souvent les plus peuplées, la montée du niveau des mers et la fonte de la cryosphère engendrent submersions et inondations. Les modifications de température et précipitations perturbent les capacités agricoles, ce qui bouleverse les productions alimentaires locales et entraîne une flambée des prix des denrées de base. Les ressources halieutiques sont menacées, fragilisant les communautés littorales, tandis que des pertes de biodiversité et l’extinction de certaines espèces s’accélèrent.
En Europe, les changements climatiques se traduiront par l’augmentation d’événements climatiques extrêmes comme les tempêtes et les vagues de chaleur. Sécheresses, réduction de la ressource en eau et incendies alterneront avec les inondations, provoquant la destruction d’écosystèmes, de cultures, de biens et augmentant fortement les risques sanitaires pour les populations (nombre croissant de décès et de maladies).
Les communautés vulnérables et les populations les plus fragiles (techniques agricoles peu mécanisées, absence d’infrastructures, faibles niveau d’éducation) sont les plus vulnérables au changement climatique. « Selon le rapport, entre aujourd’hui et 2100 le changement climatique créera de nouveaux pauvres et ce dans tous les pays, quel que soit leur niveau de richesse. Ainsi, le changement climatique est un facteur aggravant la vulnérabilité des populations démunies et aura des impacts en matière d’égalité, d’accès aux droits, de démocratie. » souligne Malika Peyraut, des Amis de la Terre.
Le rapport révèle enfin l’insuffisance des investissements dans l’adaptation, estimant que les coûts de l’adaptation sont sous-évalués. De plus, l’adaptation doit reposer sur les pratiques et attentes des communautés concernées. « A la veille de la COP21 à Paris en 2015, le constat est double: certes il est nécessaire que les Etats s’engagent de façon contraignante à réduire massivement leurs émissions de gaz à effet de serre, du local au global. Mais ce n’est pas suffisant: les pays historiquement responsables de l’injustice climatique doivent maintenant tout mettre en œuvre pour aider les victimes à faire face aux conséquences du changement climatique. » poursuit Malika Peyraut.
Les Amis de la Terre appellent en effet les Etats à prendre leurs responsabilités pour limiter l’augmentation de la température du globe à 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle en s’engageant de façon contraignante à réduire leurs émissions, en mettant fin à leurs pratiques et investissements climaticides, et en rétablissant la justice climatique.
Notre maison brûle avec ses habitants affamés et nous regardons ailleurs
RAPPORT DU GIEC :
LA FAIM, CONSEQUENCE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
POURTANT DES SOLUTIONS EXISTENT
Le rapport du GIEC présente pour la première fois un consensus scientifique sur ce que les ONG annoncent depuis longtemps : le changement climatique entrainera à coup sûr une augmentation de la sous-nutrition. Ces craintes sont désormais avérées mais ne doivent pas laisser place à l’abattement car des solutions existent. Ce qui manque ? Une volonté politique concrétisée par des financements à la hauteur de l’enjeu. ACF publie justement aujourd’hui un document de plaidoyer qui explique l’impact du changement climatique sur les plus pauvres et interpelle les gouvernements et les acteurs internationaux.
Un consensus scientifique enfin obtenu. A quand un consensus politique ?
Des mesures doivent être prises de toute urgence pour s’attaquer aux causes et aux conséquences des changements climatiques sur la faim et la sous nutrition pour les plus pauvres.
Le rapport du GIEC confirme et alerte sur les conséquences déjà désastreuses du changement climatique pour des populations déjà fragilisées : chute des rendements agricoles, augmentation des risques sanitaires et de l’insécurité alimentaire ; le tableau dressé par le GIEC appelle à une mobilisation d’envergure ciblant les plus pauvres.
Si les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre doivent être renforcés afin de contenir le réchauffement, la mobilisation pour permettre aux populations de s’adapter et y faire face doit absolument se renforcer. Les effets du changement climatique se font déjà sentir partout dans le monde. Il frappe plus violemment et plus fréquemment les populations les plus fragiles qui n’ont d’autre choix que de s’adapter. Mais l’adaptation au changement climatique à un coût. D’après la Banque Mondiale, les besoins de financement pour la mise en place de mesures d’adaptation approcheraient les 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 dans les pays en développement. Malgré des estimations difficiles, il est reconnu que nous sommes très loin du compte. Les décisions prises dans le cadre des négociations actuelles sur le changement climatique seront donc déterminantes pour les populations des pays les plus pauvres.
Financer l’adaptation : une des solutions clés contre les sombres conclusions du rapport du GIEC
Pour garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle de tous, ACF demande aux gouvernements, bailleurs et décideurs politiques des soutiens financiers et techniques conséquents, dans le but d’appuyer:
– l’adaptation, dans les pays les plus vulnérables, au changement climatique pour permettre la résilience des populations à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle
– les interventions directes et indirectes en nutrition qui prennent en compte la hausse attendue de la sous nutrition comme conséquence du changement climatique.
– les réponses et la prévention des catastrophes humanitaires liées au changement climatique
Les experts mondiaux nous confirment que la faim est et sera l’une des conséquences majeures du changement climatique. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas.
Un constat dramatique : les plus pauvres sont les plus sous-nutris et plus vulnérables aux changements climatiques
Les impacts négatifs du changement climatique sur la sécurité alimentaire et la sous-nutrition sont une réalité quotidienne pour beaucoup d’êtres humains. Ils freinent chaque jour un peu plus les efforts mis en place pour lutter contre la faim alors même que 842 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim aujourd’hui et 180 millions d’enfants sont victimes de malnutrition. Les projections les plus optimistes (+2°C à la surface du globe) prévoient que le taux de sous-alimentation en Afrique augmentera de 25% à 90% d’ici à 2050. Cette situation traduit un paradoxe insupportable : ceux qui contribuent le moins au réchauffement climatique sont ceux qui en souffrent le plus. « Chaque jour, les équipes d’ACF constatent auprès des populations les plus pauvres les ravages du changement climatique sur la faim et la sous nutrition. Il est temps que les Etats, dans le cadre des négociations internationales sur le climat, s’emparent du problème» rappelle Serge Breysse, Directeur du plaidoyer d’Action Contre la Faim.
Les mères du village de Toula, Kanem (Tchad)
« La malnutrition est un phénomène récent au Kanem. C’est à cause du bétail qui a disparu. La rareté des pluies, a provoqué des sécheresses successives qui ont décimé les bétails. Et du coup, tout a changé dans notre mode de vie aussi. Les gens ont du mal à s’adapter au nouveau rythme de la vie. Résultat : les hommes ont tout quitté pour gagner leur vie en ville, laissant femmes et enfants au village. »
Rapport du GIEC, le CESE annonce la présentation prochaine d’un projet d’avis sur l’adaptation climatique
A l’occasion de la présentation mondiale du cinquième rapport du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) annonce la présentation prochaine d’un projet d’avis sur L’adaptation de la France au changement climatique mondial, rapporté par Jean Jouzel (Groupe des personnalités qualifiées – par ailleurs membre du bureau du GIEC et co-lauréat avec Al Gore du prix Nobel de la Paix en 2007) et Antoine Bonduelle (Groupe environnement et nature – représentant du Réseau Action Climat – France) au nom de la section de l’environnement présidée par Anne-Marie Ducroux (Groupe environnement et nature – ancienne présidente du Conseil National du Développement Durable).
En effet, la France et le monde devront fournir un effort considérable et urgent pour limiter la hausse des températures, en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Quels que soient les efforts menés, il faudra en tout état de cause faire face à une nouvelle donne climatique. Cette adaptation demande à la fois de planifier un changement prévisible, mais aussi de créer l’adhésion et la cohésion des Français et de toutes les forces de la société face à de nouveaux risques, en métropole comme en Outre-mer.
Le projet d’avis du CESE qui sera présenté le 14 mai prochain, étudiera préférentiellement les mesures d’adaptation relatives au vivant, en particulier dans leurs interactions avec l’eau, la biodiversité, les écosystèmes, l’agriculture, la pêche, les forêts, la santé. Ce projet d’avis bénéficiera de l’éclairage du Plan national d’adaptation au changement climatique 2011-2015, du développement des scénarios climatiques pour la France et des Plans climat-énergie territoriaux. Il s’appuiera également sur le cinquième rapport du GIEC présenté ce jour, dont une partie est consacrée à l’adaptation au changement climatique mondial.
De précédents travaux du Conseil tel que l’avis Transition énergétique 2020- 2050 : un avenir à bâtir, une voie à tracer adopté en janvier 2013 et rapporté par Catherine Tissot-Colle et Jean Jouzel, ont déjà été élaborés dans la perspective des changements climatiques.
Retrouvez les avis du Conseil Economique Social et Environnemental ici :
– La transition énergétique : 2020-2050 : un avenir à bâtir, une voie à tracer (Tissot-Colle et Jouzel, 2013)
– Efficacité énergétique : un gisement d’économies ; un objectif prioritaire (Béthencourt et Chorin, 2013)
– La transition énergétique dans les transports (Duchemin et Genest, 2013)
– Financer la transition écologique et énergétique (Virlouvet et Martin, 2013)
INFORMATIONS PRATIQUES : Palais d’Iéna Siège du Conseil Économique, Social et Environnemental 9 place d’Iéna – 75016 Paris Accès : Bus n°32, 63, 82 (Iéna) / Métro ligne 6 (Trocadéro) et 9 (Iéna)
Pur Projet, réaction de Tristan Lecomte suite aux 2ème volet du GIEC
ADAPTATION DES PETITS PRODUCTEURS = STABILITÉ MONDIALE
Suite à la parution 2e volet du GIEC : observations et solutions de terrain
Pur Projet est au quotidien en première ligne d’observation des dérèglements climatiques que le rapport du GIEC vient de remettre en avant. Pur Projet a constaté des phénomènes nouveaux et d’une intensité extrême rien qu’au cours des trois dernières années. Quelques exemples :
– Des tempêtes de gros grêlons en Amazonie Péruvienne, Asie du Sud-Est et Chine
– Des sècheresses prolongées (8 mois au lieu de 4 dans le sud de la Thaïlande cette année, intensité plus sévère dans de nombreux pays : Pérou, Indonésie..) suivis d’orages violents donnant lieu à des inondations sur plusieurs semaines voire mois
– Des pluies pendant les périodes de récoltes au Guatemala (nord du pays) et en Thaïlande (région de Chiang Mai)
– Un cycle des précipitations dérégulé et les récoltes d’olives durement touchées au Maroc depuis plusieurs années consécutives, dans le nord, région du Rif
L’impact de ces dérèglements est d’autant plus élevé, que les écosystèmes sont dégradés : la déforestation et l’agriculture intensive – et plus largement toutes les activités d’anthropisation massives – entrainent une dérégulation du cycle de l’eau, une perte de vie et de nutriments dans les sols, une baisse de biodiversité et de microfaune importantes. Les cultures en plein soleil et en plein vent sont vulnérables. Ces écosystèmes appauvris ne retiennent plus l’eau, et les pluies importantes se transforment en inondations en aval des zones déforestées.
Partout dans le Monde, les petits producteurs agricoles avec qui Pur Projet travaille sont durement touchés par ces phénomènes climatiques sans précèdent, et il est urgent d’agir pour aider les populations les plus fragilisées à s’adapter. Adaptation pour eux-mêmes et pour une stabilisation globale : les petits producteurs agricoles représentent avec leurs familles 4.2 milliards d’individus, ils sont à la base de la chaine alimentaire mondiale, la fondation des systèmes agricoles mondialisés, des approvisionnements et de l’alimentation future.
Pour Pur Projet, une des réponses des plus efficaces tant pour régénérer les écosystèmes que s’adapter aux dérèglements climatiques est l’agroforesterie. Avec plus de 100 bénéfices, l’arbre assure la double tâche de mitigation des émissions et d’aide à l’adaptation des populations rurales :
– Planter des arbres au sein des milieux agricoles, régénère les sols et protège les cultures des phénomènes climatiques extrêmes : création d’ombrage, réduction des rayonnements solaires sur le sol, protection des vents et pluies diluviennes, limitation des phénomènes d’érosion, pollinisation accrue …
– Planter des arbres permet de séquestrer le carbone.
« Plus on attend, plus il sera couteux de replanter, car les arbres sont eux-mêmes affectés par les dérèglements, en particulier les jeunes sujets. Il nous faut planter des milliards d’arbres sur Terre pour rééquilibrer notre rapport à notre écosystème, et c’est ce message que nous souhaitons faire passer avec Pur Projet pour la COP 2015. Il est urgent de planter, maintenant ! Face à la difficulté d’arriver à un consensus au niveau international, à chacun de prendre sa responsabilité. Si 5 milliards d’arbres étaient plantés, on aurait déjà réglé une partie du problème. C’est incontestablement le temps de l’action. » Tristan Lecomte
Changement climatique : 25 ans d’alertes du GIEC par Novethic
L’avertissement du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) est brutal. Il vient de publier le deuxième volet de son 5ème rapport consacré aux conséquences, à l’adaptation et à la vulnérabilité des territoires au changement climatique. Des milliers de scientifiques du monde entier ont une nouvelle fois participé à ces travaux. Depuis 25 ans, ils alertent sur l’impact de l’activité humaine sur l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Avec plus ou moins de réussite. Retour sur un long combat.
– 31 Mars 2014 : Il s’agit du rapport le plus complet mais aussi le plus alarmiste publié depuis la création du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). L’organisme scientifique publie son rapport « Changements climatique 2014 : conséquences, adaptation et vulnérabilité ».
« Vu le réchauffement considérable dû à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, les risques vont être difficiles à gérer et même des investissements importants et soutenus dans l’adaptation auront leurs limitent », déclare ainsi Chris Field, l’un des principaux coordonateur du rapport. Les changements climatiques touchent déjà l’agriculture, la santé, les écosystèmes terrestres et océaniques, l’approvisionnement en eau et les moyens de subsistances de certaines populations. Ces changements touchent toutes les régions, des tropiques jusqu’aux pôles. Pour faire face à ces nouveaux risques, le rapport souligne aussi l’existence d’une vaste gamme de possibilité d’outils et de mesures permettant aux populations et au monde économique de s’adapter et d’atténuer le réchauffement en cours. Si le changement climatique dépasse les 2°C, ce seront entre 0,2% et 2% des revenus mondiaux qui disparaitront chaque année
Ce rapport est le deuxième volet du cinquième rapport sur le climat (qui en compte 4). Le premier volet, sur les bases scientifiques du réchauffement climatique, a été publié en septembre 2013. Il y est écrit que le réchauffement climatique est « sans équivoque ». La synthèse finale est, elle, prévue pour fin octobre 2014. Objectif : servir de matière aux chefs d’Etats pour tenter de sceller un accord sur le climat lors des négociations internationales onusiennes qui se dérouleront en 2015 à Paris.