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Le nouveau livre de Joseph E. Stiglitz, Prix Nobel d'économie

Le rapport Stiglitz : pour une vraie réforme du système monétaire et financier international après la crise mondiale

Après le succès du dernier livre de Joseph E. Stiglitz, Le triomphe de la cupidité, voici le fameux rapport sur la crise commandé par l’ONU au célèbre Prix Nobel d’économie. Ce rapport passionnant, sur l’état des lieux et les nombreuses propositions dans les domaines financiers mais également sociaux et économiques qu’il défend, a mobilisé une dizaine de prestigieux économistes internationaux sous la houlette du Prix Nobel.

Un rapport de très haut niveau, contrairement à la plupart, aisé à lire tant il a été rédigé dans un souci pédagogique et qui fait des propositions à long terme. Il se concentre sur les questions monétaires et financières mais il évoque également les aspects économiques et sociaux. La préface signée par Joseph E. Stiglitz, écrite en juin 2010, extrapole sur les conséquences des plus récents évènements de l’économie mondiale. Elle évoque en particulier la crise européenne et le désastre annoncé des politiques de rigueur récemment initiées.

Résumé du livre Le Rapport Stiglitz

Le rapport Stiglitz : pour une vraie réforme du système monétaire et financier international après la crise mondiale
Le rapport Stiglitz : pour une vraie réforme du système monétaire et financier international après la crise mondiale
Introduction : La crise a émané du centre et touché la périphérie. D’abord financière, elle est devenue économique, mais aussi sociale. Les pays en développement ont été frappés d’abord dans leur économie réelle (par la chute de leurs marchés d’exportation et des prix de leurs produits, accompagnés d’une inversion des flux de capitaux et d’une contraction des envois d’argents des migrants) puis dans leurs finances (la crise leur impose des réorienter des ressources pour des aides d’urgence au détriment de leurs projets de développement). Il faut à la fois travailler à une reprise immédiate et à des réformes de structure. L’action doit être mondiale et penser à l’impact sur tous les pays et tous les groupes sociaux. Elle exige la participation de la communauté internationale tout entière. L’introduction pose quelques principes de base de cette « riposte mondiale » et précise la situation particulière des pays en développement. – Problèmes et perspectives : Ce chapitre cerne les causes profondes de la crise : surtout la croissance des inégalités et les déséquilibres de la demande globale mondiale. Il montre aussi que le système comprend des « déstabilisateurs intrinsèques ». La commission étudie ensuite les réactions internationales en matière budgétaire et souligne le besoin de renforcer la protection sociale. Elle aborde les questions de politique monétaire, les renflouements, le rôle des banques centrales, les arbitrages. Enfin, elle expose l’impact de la crise sur les pays en développement, notamment le rôle du protectionnisme dans cet impact, leurs besoins de financement et des pistes pour les satisfaire. Conclusion : privilégier les réformes qui réduisent l’inégalité tout en créant des stabilisateurs automatiques ; essayer aussi de réduire l’exploitation des ressources naturelles, notamment celles qui contribuent au réchauffement ; coordonner les efforts. – Réformer la réglementation mondiale pour renforcer la stabilité économique mondiale : Ce chapitre traite des principes de la réglementation des activités financières. Il part de la critique du système existant et des idées dérégulatrices, note la prise de conscience de la nécessité d’une réglementation, précise les objectifs de la réglementation financière (promouvoir la stabilité des marchés financiers, la stabilité et la croissance macroéconomiques, l’efficacité de l’allocation des capitaux, l’équité, et protéger les finances publiques qui ont supporté les conséquences financières des échecs de la réglementation), et aborde successivement la transparence et les incitations, la macroréglementation, la microréglementation, la restructuration des marchés financiers et des institutions chargées de les réglementer, la réglementation mondiale, le problème des transferts internationaux de capitaux. Il présente enfin un ensemble de problèmes de politique financière qui dépasse la question de la réglementation. – Les Institutions internationales à réformer : La commission propose non seulement de profondes réformes dans les institutions existantes, mais la création d’une nouvelle : un Conseil de la coordination économique mondiale, soutenu par une commission internationale d’experts. Ce Conseil aurait un mandat couvrant l’ensemble du système de l’ONU en matière économique, sociale, et environnementale, y compris le FMI, la Banque mondiale et l’OMC (ce qui intégrerait officiellement cette dernière dans le système des Nations unies). Ce chapitre évoque aussi les problèmes de l’aide au développement, du commerce et de l’investissement. – Innovations financières internationales : Ce chapitre, fruit des travaux du groupe de travail de la commission chargé de réfléchir « hors cadre » (out of the box) propose des réformes fondamentales sur divers sujets : le système de réserve mondial, la gestion des défauts de paiement des dettes souveraines, une meilleure répartition des risques entre prêteurs et emprunteurs sur les marchés mondiaux, de nouveaux mécanismes de financement pour le développement et la fourniture de biens publics mondiaux. – Pour conclure : La crise est d’origine humaine : elle est le résultat de fautes commises par le secteur privé et de politiques mal orientées ou viciées des pouvoirs publics. La conclusion récapitule ces erreurs, résume « ce qui a été fait » et « ce qui reste à faire », énumère les acquis principaux du rapport et ses grandes recommandations, et souligne les Nations unies sont la seule organisation internationale qui a la légitimité politique et un mandat assez large pour s’attaquer à ces problèmes.

Pour commander ce livre

Références : Le rapport Stiglitz de Joseph E. Stiglitz – Éditeur : Les Liens qui Libèrent – Date de publication : 22 septembre 2010 – 300 pages – ISBN-13: 978-2918597223 – Prix public : 21 €

Vidéos : « L’austérité en Europe est incroyablement risquée »

A l’occasion de la sortie du Rapport Stiglitz, Joseph Stiglitz répond aux questions de Mediapart. En ces temps de rigueur budgétaire en Europe, il plaide, à l’inverse, pour une nouvelle relance: « Rien ne sert de se focaliser sur le déficit d’aujourd’hui, de demain ou de l’an prochain: il faut regarder le déficit à cinq ans », se justifie-t-il. Avant de prévenir: aucun des fondamentaux; à l’origine de la crise de la dette publique du printemps dernier, n’a disparu. L’ancien conseiller du président Bill Clinton (1995-1997) s’inquiète également des impasses du G-20, et présente ses propres pistes pour réguler la finance. Mediapart : Que pensez-vous des mesures d’austérité prises en Europe depuis le printemps ? Mediapart : Êtes-vous inquiet pour l’avenir de la zone euro ? Mediapart : Mais la crise de la dette publique en Europe, qui a éclaté au printemps dernier, est-elle pour autant derrière nous ? Mediapart : Le rapport que vous publiez est un travail collectif d’une vingtaine d’experts, qui ont réfléchi, de janvier 2009 à juin 2010, aux meilleures façons de sortir de la crise en cours. A plusieurs reprises, vous écrivez que les théories économiques orthodoxes, à l’origine de la crise, sont affaiblies. N’êtes-vous pas trop optimiste? En Europe, où la rigueur sévit, on a l’impression que rien n’a vraiment changé de ce point de vue.

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Le triomphe de la cupidité par Joseph Stiglitz. Sommes-nous à l’aube de la fin du capitalisme ou de la mort d’un système ? Pour lire cet article, cliquez ici. – Rapport Stiglitz : comment mesurer le bien-être d’une société ? Pour lire cet article, cliquez ici. – Joseph Stiglitz : le prix nobel qui prône la mesure du bien-être. Pour lire cet article, cliquez ici.

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
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