Si l’événement est attendu tous les 2 ans, la sortie du Rapport Planète Vivante (Living Planet Report) du WWF version 2010 amène des conclusions pessimistes. La biodiversité est toujours en déclin, en particulier dans les zones tropicales et les habitats d’eau douce, soit une baisse générale de 30% depuis 1970. L’empreinte la plus élevée se trouve dans les pays à haut revenus mais elle est en moyenne 5 fois celle des pays à faibles revenus.
Selon Jim Leape, Directeur Général du WWF International, « Le rythme de perte de la biodiversité est le plus alarmant dans les pays à bas revenus et souvent situés en zone tropicale alors que les pays développés vivent dans un paradis factice, alimenté par une consommation excessive et des émissions de carbones élevées. » Ainsi, les dix pays à la plus forte Empreinte Ecologique par individu sont : les Emirats Arabes Unis, le Quatar, le Danemark, la Belgique, les Etats-Unis, l’Estonie, le Canada, l’Australie, le Koweit et l’Irlande. Triste injustice, l’impact de la dégradation environnementale s’abat sur les peuples les plus pauvres. Sur la base des données de 2007 analysées dans le rapport 2010 [[Le Rapport, qui a été produit en collaboration avec la Société Zoologique de Londres et le Réseau Empreinte Ecologique Globale (Global Footprint), relie l’Indice Planète Vivante à l’Empreinte écologique et à l’Empreinte Eau.]], l’Empreinte Ecologique de la Terre a dépassé sa biocapacité de 50%, déréglement causé, entre autres, par la surpêche et la sur-pollution qui entraîne le changement climatique. Le Living Planet Report annonce aussi que 71 pays font actuellement face à une situation de stress hydrique sur les ressources en eau dite « bleue. » En 2025, on estime qu’environ les deux-tiers de la population mondiale, 5,5 milliards de personnes, vivront dans des régions soumises à des stress hydriques modérés à sévères et par conséquent, sans cet accès indispensable à l’eau potable, la terre, la nourriture adéquate, l’énergie et les matériaux, les individus les plus vulnérables ne pourront sortir du piège de la pauvreté et prospérer. Jean Stéphane Devisse nous explique le Rapport Planète Vivante :Télécharger le rapport Planète Vivante 2010
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« Lorsqu’il s’agit de la planète, une once de prévention vaut un siècle de réparations. Si les tendances de consommation actuelles continuent, l’humanité va vite découvrir qu’elle sera incapable de réparer tout le mal qu’elle inflige à notre maison commune. Quelques choix stratégiques cependant, en particulier en matière d’énergie, de régime alimentaire et de mode de consommation pourraient empêcher un déclin complètement catastrophique du capital naturel et de la diversité de laquelle nous dépendons tous. » L’édition 2010 du Rapport Planète Vivante fournit des solutions potentielles aux problématiques les plus essentielles : quelques idées pour nous empêcher de saboter notre propre avenir. – La biodiversité est toujours en déclin, en particulier dans les zones tropicales et les habitats d’eau douce. L’index planète vivante montre une baisse de 30% depuis 1970, dont les aires tropicales les plus touchées avec une baisse de 60% en moins de 40 ans. Les populations d’espèces d’eau douce tropicales ayant fait l’objet d’un suivi ont décliné de 70%, une baisse nettement plus importante que celle observée sur terre ou dans les océans. – Les pays à haut revenus ont une Empreinte Ecologique environ trois fois plus importante que les pays à revenus moyens et à peu près cinq fois le revenu des pays à faible revenus. Les pays à plus forte empreinte écologique sont les Emirats Arabes Unis, le Qatar, le Danemark, la Belgique, les Etats-Unis, l’Estonie, le Canada, l’Australie, le Koweït et l’Irlande. – A revenus plus élevés, empreintes écologiques plus élevées, à revenus faibles, empreintes écologiques allégées. Pourtant, selon l’Index Planète Vivante, le déclin de la biodiversité est plus élevé dans les pays à faibles revenus, démontrant à quel point les pays les plus pauvres et les plus vulnérables subventionnent les niveaux de vie élevés des pays du Nord. – Sur la base des données de 2007 analysées dans le rapport 2010, l’Empreinte Ecologique de la Terre a dépassé sa biocapacité de 50%. Nous sommes en capacité de dépasser cette biocapacité uniquement dans la mesure où l’atmosphère fonctionne comme soupape de sécurité, ceci malheureusement sans éviter des conséquences climatiques. La surchauffe survient lorsque l’humanité utilise davantage de ressources que ne peut en régénérer la planète et davantage de pollution carbone que la planète ne peut absorber. De la même manière qu’il est plus aisé de retirer plus d’argent d’un compte en banque que de percevoir les intérêts que ce dernier génère, il est possible de récolter des ressources renouvelables infiniment plus rapidement que le rythme auquel elles sont produites. – Si nous continuons à vivre au delà des limites de la terre, d’ici à 2030, l’humanité nécessitera une capacité de deux planètes afin de maintenir le rythme de consommation des ressources naturelles et d’absorber la pollution de CO². D’ici à 2050, ces besoins entraîneront une demande correspondant à environ 2,8 planètes chaque année. – Notre découvert actuel est largement le fait d’émissions de carbones. Il surviendra sous peu une source de préoccupation majeure : la question de la disponibilité et de la répartition des terres. – Deux problèmes capitaux doivent être pris en compte, le développement des pays à moyens et faibles revenus et l’accès équitable de l’intégralité de l’humanité à une énergie propre, à de la nourriture et des ressources terrestres. – L’impact de la dégradation environnementale s’abat sur les peuples les plus pauvres et les plus vulnérables. Sans accès à l’eau potable, la terre, la nourriture adéquate, l’énergie et les matériaux, les individus les plus vulnérables ne peuvent sortir du piège de la pauvreté et prospérer. – Notre consommation d’énergie, notre façon de nous alimenter et de nous approvisionner en énergie est centrale dans l’allègement de notre empreinte et du maintien de la biodiversité afin d’assurer que la Terre puisse entretenir une population globale estimée qui dépasse les 9 milliards en 2050. – Mesurons ce que nous chérissons : nous devons parvenir à mesurer et évaluer la biodiversité, les écosystèmes et la santé, sachant que ceux-ci contribuent à notre biocapacité (=terre productive). Au final, notre prospérité repose sur une gestion soutenable et raisonnable de notre capital naturel.