L’Air c’est la Vie ! Et pourtant, si les moyens mis en œuvre pour améliorer la qualité de l’air extérieur ont bénéficié de réels progrès au cours de ces dernières décennies, il faut aujourd’hui donner la priorité à la qualité de l’air intérieur afin de préserver la santé de tous. Dans un Livre Blanc, initié par la Fédération Française des Tuiles et Briques (FFTB) et le GIE Briques de France, des experts issus du monde médical et du bâtiment, des élus et des représentants du milieu associatif tirent la sonnette d’alarme. Pour la 1ère fois, ils s’expriment dans le cadre de contributions croisées sur cette problématique de santé publique qu’ils considèrent comme un ENJEU SANITAIRE MAJEUR. Le Livre met en évidence la corrélation entre l’augmentation des maladies respiratoires (le nombre d’asthmatiques a doublé en 20 ans) et la présence d’humidité et de moisissures observées dans 40% des logements (selon une étude de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur). Ce Livre Blanc souligne l’urgence de « CONSTRUIRE SAIN » dès aujourd’hui. Alors que le Grenelle de l’environnement prévoit d’ici 2012 un étiquetage des matériaux de construction indiquant leurs émissions de polluants volatils, les auteurs du Livre Blanc demandent que soit aussi indiqué sur le produit sa propension à devenir ou non un nid à champignons.
UN CONSTAT SANITAIRE QUI INTERPELLE Nous passons plus de 80% de notre temps dans des espaces clos (logements et bureaux). L’air que nous respirons contient une forte concentration de polluants visibles ou invisibles. Certains sont liés à nos comportements (tabagisme, ventilation, température, utilisation de détergents ou de désodorisants). D’autres tiennent notamment à la qualité des matériaux de construction et de décoration. Explications. Une étude récente a montré que des associations ont été établies entre les effets respiratoires et la présence d’humidité et de moisissures dans les logements. En effet, on sait que 10% en moyenne des Français sont asthmatiques. Dans une maison à risque, c’est-à- dire où il y a présence de moisissures, ce taux augmente de 50%. De même pour la toux et les sifflements dans la poitrine dont le taux moyen augmente respectivement de 50% et 44% chez les occupants d’une maison humide. Il s’avère que l’asthme est un problème chronique, qui ne cesse d’augmenter et de s’accentuer. On dénombre en France 30% de personnes allergiques. Cette maladie, touchant particulièrement les enfants, est la première cause d’absentéisme à l’école. C’est donc une maladie qui concerne une partie importante de la population. A l’origine de ce problème de santé publique, les deux contaminants majeurs de la qualité de l’air que nous respirons dans nos logements : les moisissures et les COV (composés organiques volatils). « De nombreuses études montrent qu’il existe une relation entre la présence d’humidité et de moisissures dans les environnements intérieurs et la prévalence de symptômes respiratoires. La sensibilisation aux moisissures représente un facteur de risque élevé pour l’asthme sévère chez l’adulte » confirme le docteur Fabien Squinazi, Directeur du Laboratoire d’Hygiène de la Ville de Paris. En se focalisant sur les économies d’énergie (renforcement de l’isolation des maisons) on a tendance à oublier l’exigence de qualité d’air intérieur. Des moisissures de plus en plus présentes De nombreuses études, démontrent que les moisissures sont très présentes dans nos logements à cause d’un excès d’humidité de l’air. On estime ainsi que l’air d’une maison ancienne se renouvelle en 30 minutes, l’air d’une maison moderne mal isolée en une heure et l’air d’une maison bien isolée en 10 heures ! Le confinement des logements et l’utilisation excessive du chauffage favorisent aujourd’hui le développement en abondance des acariens et des moisissures. Leur présence est accrue lorsque la température est comprise entre 20 et 25°C et que le taux d’humidité de l’air intérieur est supérieur à 60%. « L’humidité permet la croissance fongique, en même temps qu’elle favorise la dégradation de certains matériaux, elle-même source de pollution. La lutte contre les moisissures repose sur une bonne conception du bâtiment en termes de chauffage, de ventilation et d’absence de ponts thermiques importants » rappelle Raphaël Slama, Président de l’Association Qualitel. Les COV, ces drôles de volatiles… Souvent à l’origine de problèmes respiratoires ou allergiques, les composés organiques volatils (COV) sont retrouvés dans tous les logements et sont l’un des principaux polluants auxquels nous devons faire face. L’étude de l’Observatoire national de la qualité de l’air intérieur, publiée en 2006, a prouvé sans ambiguïté que la concentration en produits chimiques et en dérivés d’hydrocarbures de l’air à l’intérieur d’un domicile est bien supérieure à la concentration mesurée dans l’air extérieur. Présents dans notre environnement immédiat, les COV proviennent des produits de bricolage que nous utilisons (peintures, colles, décapants, résines synthétiques), des produits ménagers (produits de nettoyage, insecticides, déodorants), des objets domestiques (appareils électriques ou électroniques, jouets en plastique, meubles) mais aussi des matériaux de construction (mousses isolantes, bois agglomérés, plastiques). Les COV sont des produits instables qui émettent des vapeurs à température ambiante. Généralement, un logement « abrite » entre 50 et 300 composés organiques volatils différents, parmi lesquels benzène, toluène, xylène, trichloréthylène ou formaldéhyde… qui ont des effets néfastes : odeurs, irritation des yeux, somnolence, fatigue, voire gêne respiratoire caractérisée avec risque d’asthme et d’allergie. « Les familles gagneraient certainement à être informées de tous les risques qui portent sur l’ensemble des matériaux de construction pour décider en connaissance de cause » préconise Françoise Bas, Administratrice chargée du dossier environnement à l’Union Nationale des Associations Familiales. « Il faut pouvoir trouver des matériaux répondant à cet objectif sanitaire « Construire sain » et les informations suffisantes pour les repérer. Nous attachons donc un intérêt certain à l’étiquetage des matériaux de construction » confirme José Cambou, Secrétaire nationale de la Fédération France Nature Environnement (FNE) et pilote de son réseau santé environnement. On a là un problème de santé publique, dont la prise de conscience est très récente. Malgré cela, de nombreux professionnels du bâtiment concentrent encore tous leurs efforts sur l’efficacité énergétique des bâtiments, ce qui peut accentuer l’effet de confinement et ne pas favoriser le renouvellement de l’air intérieur. Face à cette problématique de santé publique, les experts témoignant dans ce livre blanc, révèlent l’urgence d’évaluer l’impact sanitaire des matériaux sur la santé des citoyens et de se doter de moyens efficaces permettant d’apprécier la qualité de l’air dans les espaces clos. Ce Livre Blanc fait le point sur l’état des connaissances dans le domaine sanitaire et propose des solutions pour améliorer la qualité de l’air intérieur.- Télécharger gratuitement le livre blanc au format PDF en cliquant ici.