La structure d’une maison d’un nouveau genre a été présentée le 29 novembre dernier à Villeneuve-la-Guyard (Yonne–Bourgogne) en présence de nombreuses hautes personnalités. Elle sera envoyée à Pô au Burkina Faso, ville en partie détruite par des pluies diluviennes de l’été 2007. Les dernières étapes de sa construction seront assurées par la population locale. Ce projet pilote soutenu par l’UNEP/SBCI (United Nations Environnement Programme / The Sustainable Buildings and Construction Initiative) vise à développer un habitat sain, durable et économique pour les populations de pays à faibles revenus.
Des logements durables, respectueux de l’environnement Ce projet pilote répond à plusieurs objectifs : – Favoriser la construction en Afrique de l’Ouest de logements durables : résistance de la structure, confort thermique élevé, recours à des matériaux locaux et aux énergies renouvelables? – Réduire sensiblement leurs coûts de construction et d’entretien, – Permettre de bâtir sa maison simplement, sans assistance extérieure, tout en améliorant les techniques existantes de construction, – Valoriser les patrimoines architecturaux locaux. Une alternative réaliste aux bidonvilles, soutenue par l’UNEP / SBCI Selon Peter Graham, secrétaire au sein de l’UNEP/SBCI « Ce projet permet pour la première fois de concilier la construction d’habitations solides et financièrement abordables, dans le respect de l’environnement. Il pourrait constituer un début de solution aux problèmes d’habitat vétuste dans les pays pauvres ». L’initiative pourrait par la suite être étendue au reste du pays et à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.Un système de construction simple, innovant et économique
Ce projet s’appuie sur le système de construction Plastbau, de la société italienne Plastedil. Il est proposé en France depuis peu par la société Néopano. Utilisé avec succès dans de nombreux pays depuis plus de 30 ans, le système Plastbau permet l’édification simple et rapide de bâtiments solides, à hautes performances énergétiques. Des blocs de coffrage isolants – composés de deux panneaux en polystyrène expansé reliés entre eux par une structure métallique – sont assemblés pour constituer la structure de l’édifice. Dans le cas du projet au Burkina Faso, de la latérite (terre locale disponible en grande quantité) sera coulée entre les panneaux. L’extérieur du bâtiment sera ensuite peint par des femmes selon les traditions architecturales de l’ethnie Kassena. Ce procédé évite ainsi le recours à des matériaux de construction dont les coûts ont explosé en Afrique ces dernières années (de 10€ à 16€ le sac de ciment au Burkina Faso et jusqu’à 29€ ailleurs en Afrique ; prix largement supérieurs à ceux pratiqués dans les pays développés) et dont l’approvisionnement n’est pas assuré de façon régulière. Historique et prochaines étapes du projet Ce projet est l’aboutissement de plusieurs années d’efforts déployés par Amélie Essessé, architecte DPLG, experte en conservation du Patrimoine auprès de l’UNESCO, et Jean-Louis Chardenet, Ingénieur et Président de la société française Néopano Construction (qui a récemment introduit le système Plastbau en France). À l’origine, le projet d’Amélie et de Jean-Louis était de construire une bibliothèque-médiathèque dans la ville de Pô. Mais il a évolué vers la construction de logements suite aux pluies qui se sont abattues sur Afrique de l’Ouest au cours de l’été 2007. Celles-ci ont provoqué dans la région de Pô la mort de dizaines de personnes et l’effondrement de milliers d’habitations en terre, banco (terre, bouse de vache et paille) et/ou parpaings, bâties sans fondation solide. Le beau patrimoine architectural en terre Kassena (ethnie de la région) a également été durement touché. Fin 2007 et en 2008, des tests techniques visant à valider le procédé de construction avec de la latérite sont conduits avec succès au Burkina Faso. Aujourd’hui, il s’agit d’envoyer au Burkina Faso la structure de la maison. Celle-ci terminée, les prochaines étapes du projet consisteront à collecter des fonds auprès d’organisations internationales et de fondations privées pour financer la création d’une usine de production Plastbau au Burkina Faso (fonds recherchés estimés à 2,5 M€). Celle-ci pourra ainsi produire sur place les panneaux nécessaires aux besoins locaux et à ceux des pays voisins, le cas échéant. L’usine pourra aussi former et accompagner les populations locales dans leur chantier et dans le développement de pratiques constructibles durables.
Polystirène expansé, un matériau local et durable ?
Je suis un peu surpris de voir les termes « matériaux locaux » et « durables » associés au polystyrène expansé…
Si je comprends bien la problématique de l’utilisation de la terre comme matériau de construction dans des pays amenés par la modification du climat à être copieusement arrosés dans les années qui viennent, je reste dubitatif quant au choix proposé…
Polystirène expansé, un matériau local et durable ?
La fonction du PSE est de protéger les constructions en terre contre les innondations et les intempéries Vu de l’extérieur seule l’architecture locale avec des matériaux locaux sera apparente. Des tests exécutés avec les femmes batiseuses Kassena ont démontré le mérite du procédé. La durabilité est dans l’association de matériaux dont la durée de vie excède largement la centaine d’année
Projet pilote pour la construction de logements durables en Afrique
je voudrais de plus ample informations sur le procédé
Jeanmodeste2000@yahoo.fr
Burkina Faso
Projet pilote pour la construction de logements durables en Afrique
Un projet qui ne résoudra rien ! Quel est le coût réel au m2 ? Très vraisemblablement très largement supérieur aux possibilités des populations. Faire un coup médiatique n’est pas compliqué. Il existe des techniques économiques, écologiques et durables mais qui, bien sur, ne rapportent rien aux entreprises occidentales. Peut être pour cela qu’elles ne sont pas pronées au bénéfices de pseudos technologies appropriées