La tension monte… A quarante-huit heures des résultats du premier tour, les candidats en appellent au bon sens des citoyens. Nicolas Hulot en imposant son pacte écologique souhaitait que l’écologie devienne l’enjeu majeur de cette campagne. Force est de constater que depuis l’engagement des principaux candidats, l’écologie a été rétrogradée loin derrière des thématiques plus « porteuses » telles que la sécurité des français ou encore l’immigration, comme en 2002. Et cependant, nous savons à quel point la situation est urgente. Pouvons-nous encore attendre cinq ans pour mettre en place une véritable politique de développement durable au service de l’Humain et non des intérêts financiers ? Petite revue de presse de la semaine.
Dominique Voynet, la candidate des Verts, a lancé mardi soir 17 avril un appel à son électorat, contre le vote utile prôné par les socialistes. « J’ai envie de vous dire de pas avoir peur, de pas vous laisser manipuler, a-t-elle lancé. Ségolène Royal a fait son trou, elle sera au deuxième tour. » « Je viens vous demander votre aide », avait-elle lancé d’entrée aux plus de 600 personnes réunies dans le centre de Rennes pour son avant-dernier meeting de campagne. Et d’ajouter : « C’est l’heure des responsabilités ». « Il n’y aura pas d’écologie sans les écologistes, a encore affirmé la candidate des Verts. Si l’écologie est laminée dans les urnes, personne n’y accordera plus la moindre importance dans les cinq années a venir, vous aurez les EPR, les OGM, les incinérateurs, le renforcement des contrôles policiers, vous n’aurez pas les 35 heures, vous n’aurez pas la solidarité avec les plus modestes. » « Le 22 avril il ne faut pas me laisser tomber, a demandé la candidate, avec une certaine émotion et sous les vivats. Sinon, on aura juste des yeux pour pleurer et des mots pour regretter ». Car, c’est la promesse de Dominique Voynet, « des écologistes puissants » rendront possible la construction d' »un rapport de force qui permettra à la candidate socialiste de ne pas être en mesure d’oublier ses promesses » (Le Monde – 18 avril). Rappel : Dominique Voynet obtient 17,5/20 de l’Alliance pour la Planète pour ses engagements en faveur de l’écologie. Dans l’édition du jeudi 19 avril, interview de Ségolène Royal qui souhaite « impulser une éthique de la protection de l’environnement ». La première mesure que prendrait son futur gouvernement dans le domaine de l’environnement ? Ségolène Royal répond: » Je veillerai à la constitution d’un gouvernement intégrant un vice-Premier ministre chargé du développement durable et de l’aménagement du territoire et un ministre de l’Environnement. J’engagerai le débat public que j’ai promis pour définir la politique énergétique que notre pays devra adopter (…) ». Rappel : Ségolène Royal obtient 16/20 de la part de l’Alliance pour la Planète pour ses engagements en faveur de l’écologie. Pour François Bayrou, « il faut que l’Europe s’occupe de deux sujets essentiels, qui commandent la vision qui va être la nôtre, du XXIème siècle, deux sujets qui ne concernent pas uniquement la France ou les pays européens, mais qui concernent l’humanité. Il faut que nous convainquions la France, tout d’abord, et l’Europe, ensuite, de s’occuper du problème du réchauffement de l’atmosphère, de la crise climatique qui est en train de naître et des menaces sur la biodiversité. Bien sûr, il existe, sur ce sujet, des dispositions nationales à prendre. Je suis, ainsi, heureux d’avoir été l’un des premiers signataires du pacte qu’a proposé Nicolas Hulot et je respecterai ces engagements, mais je suis également heureux que Corine Lepage nous ait proposé l’idée d’un plan d’adaptation au réchauffement climatique pour l’ensemble de la société française. Je trouve, en effet, qu’elle a été avisée de le faire. Je pense qu’il existe, à ce sujet, non pas une menace de décroissance, mais des ressources de croissances nouvelles pour la société française, des parts de marché à prendre, notamment en matière industrielle, afin que nous puissions faire face à tous ces grands changements que nous allons rencontrer. Toutefois, il demeure que, au-delà des décisions nationales, cela ne peut être qu’une démarche internationale. Même si la France réussissait admirablement à réduire de moitié, des deux tiers ou des trois quarts ses émissions de gaz à effets de serre, cela ne changerait pas d’un millième de millième la composition de l’atmosphère et de l’air que nous respirons, car, comme vous le savez, l’air se déplace à la surface de la planète et il ne connaît pas nos frontières !… C’est donc un engagement international qu’il faut, désormais, construire et il peut être et sera porté, si nous le proposons, par l’Union européenne, tant les opinions de nos pays sont sensibles à ce sujet. C’est une question d’agenda international. C’est une question d’engagements qui sont très compliqués à prendre, car ce sont les pays riches qui vont les porter, eux qui ont été les plus grands pollueurs, et ce sont les pays pauvres qui vont devoir les accomplir et les accompagner, eux qui n’ont pas participé à l’émission de ces gaz à effets de serre. Il s’agit donc d’une très difficile question internationale. C’est l’Union européenne qui doit la porter. L’Europe doit s’occuper de l’essentiel et pas de l’accessoire. Enfin, l’Europe doit s’occuper, avec nous, du sujet qui est probablement l’un des plus explosifs et des plus dangereux qui menacent aujourd’hui l’équilibre de la planète. L’Europe doit s’occuper du développement de l’Afrique misérable. L’Europe doit s’occuper de restituer un équilibre. » (Extrait du discours de François Bayrou le 18 avril à Bercy). Rappel : François Bayrou obtient 13/20 de l’Alliance pour la Planète pour ses engagements en faveur de l’écologie. Les jeunes populaires quant à eux, ils sont certains : Nicolas Sarkozy, incarne une véritable révolution écologique. « L’UMP s’engage à prendre en cinq ans les mesures nécessaires pour régler les principaux problèmes écologiques de la France en l’espace d’une génération, mobiliser à cet effet, tous les Français et tous les secteurs de l’économie et de la société, créer des indicateurs de suivi annuel et associer tous les partenaires à la recherche et à la mise en œuvre des solutions. Pour se faire, un conseil stratégique du développement durable et de la lutte contre le changement climatique réunissant les principaux ministres concernés sera en lien direct et permanent avec le président de la République et établira les priorités des politiques environnementales. Par ailleurs, pour assurer une véritable coordination des services ministériels et donc un meilleur rendement des décisions, l’UMP s’engage à créer un grand ministère du développement durable regroupant l’Ecologie, l’Energie, les Transports, l’Equipement et la Prévention des risques industriels. » Rappel : Nicolas Sarkozy obtient 8,5/20 de l’Alliance pour la Planète pour ses engagements pur l’écologie.