Le 8 mars prochain sera célébrée la 101ème Journée internationale des femmes qui trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle en Europe et aux États-Unis, réclamant l’égalité, de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Cette année, alors qu’elles jouent un rôle de premier plan dans les processus révolutionnaires en Tunisie, en Egypte et dans le monde arabe en général, cinéma, télévision et autres médias nous proposent de nombreux films et programmes mettant en avant des femmes courageuses et fortes …
Si la femme est l’avenir de l’homme, comme l’écrivait Louis Aragon ou le chantait Jean Ferrat, en 2011, les combats restent les mêmes. En France, alors qu’elles représentent la moitié de la population active et malgré la loi sur l’égalité salariale, une étude de l’OFCE confirme qu’à compétences égales les femmes sont toujours moins rémunérées que les hommes. Une femme sur trois occupe un emploi à temps partiel… Au cinéma le 9 mars à l’occasion de la journée de la femme We want sex equality une comédie de Nigel Cole : un full monty au féminin. Le film conte l’histoire véridique d’un soulèvement de 183 ouvrières des usines Ford survenu à Dagenham dans la banlieue est de Londres. Un jour de 1968, ces femmes décident de braver leurs patrons américains en annonçant trois semaines de grève. Elles demandent une mise à égalité des salaires entre hommes et femmes. Le film a remporté trois prix au denier festival de Dinard : le Hitchcock d’Or, le prix du meilleur scénario ainsi que le prix du public. Le titre original du film apparaît bien plus sage comparé au titre français. A l’origine le film s’intitule Made in Dagenham éludant la dimension sexiste du film. Le film devait sortir en France sous le titre we want sex. Il faisait référence aux banderoles qu’arboraient les ouvrières au moment des manifestations. En réalité le message a été tronqué puisqu’au départ les femmes y avaient écrit « We want sex equality ». Cependant, au fur et à mesure des événements, elles ont abandonné le mot égalité par provocation en brandissant fièrement les panneaux « We want sex ». En Grande-Bretagne, le film a bénéficié d’un énorme bouche-à-oreille chez les spectateurs. Un film drôle et émouvant à découvrir le 9 mars prochain. Vents de sable, femmes de roc un documentaire de Nathalie Borgers distribué par Eurozoom. A l’extrême sud du Sahara, au Niger vivent les Toubous, un peuple de bergers nomades. Leur vie dans ce désert impitoyable obéit à des rituels simples et immuables. Les hommes sont chameliers et les femmes restent au foyer. Mais chaque année, tout change pour les femmes Toubous avec le départ de la caravane ! Des aïeules aux plus jeunes, les femmes de la tribu entreprennent un voyage de 4 mois sur plus de 1500 km à travers le Sahara, dans la chaleur (50°C), la poussière et les tempêtes de sable pour aller cueillir des dates et les vendre à la « ville ». Malgré la fatigue et les dangers innombrables, ce périple est aussi pour ces femmes un espace de liberté et la clé de leur indépendance économique. Parmi elles, Amina, jeune femme rebelle de 26 ans, en a assez de ce long voyage. En chemin, elle trouve en Mariama une complice. Loin des hommes, les deux jeunes filles partagent leurs rêves d’une vie moderne et indépendante. Une fois arrivées à destination, elles tentent de mettre leurs plans à exécution… Le film a obtenu le Prix de la Région au Festival International du Film d’Environnement en 2010. Enfin, toujours à l’affiche dans quelques salles Women Are Heroes de JR. Pour en savoir plus sur ce film, cliquez ici.La Télé met les femmes à l’honneur
TF1 diffusera ainsi le lundi 7 mars à 20h45 un téléfilm inédit intitulé La grève des femmes mis en scène par Stéphane Kappès avec Armelle Deutsch , Pierre-François Martin-Laval , Anne Girouard , Zinédine Soualem , Guy Lecluyse , Sophie Mounicot , Camille Chamoux et avec les participations de Pierre Mondy et Claude Gensac . Toujours le 7 mars à 20h35, France 3 propose un Chabada en faveur de l’association Paroles de femmes. Daniela Lumbroso sera entourée d’une pléiade de stars ( Florence Foresti , Florence Aubenas , Hélène Ségara , Joyce Jonathan , Claire Keim , Chimène Badi , Anggun , Natasha St-Pier , Jenifer , Nolwenn Leroy , Tina Arena , Anne Gravoin, Amandine Bourgeois , Elisa Tovati , Irène Jacob …) et d’un orchestre entièrement féminin. Cette soirée se prolongera par un album de 12 chansons cultes aux titres féminins, revisitées par les chanteuses d’aujourd’hui. L’album sera mis en vente dès le 8 mars au profit de l’association. Le mardi 8 mars 2011 à 20h40, Arte diffusera le téléfilm en 2 parties Le combat d’une femme. L’histoire de Hope Bridges Adams-Lehmann, première femme médecin en Allemagne et pionnière des combats féministes. Le 8 mars, c’est également la journée choisie par France 2 pour lancer son nouveau concept, adapté d’une télé réalité étrangère, Une semaine sans les femmes, présenté par Véronique Mounier . Pendant une semaine entière, les femmes d’un petit village d’Indre et Loire, Montrésor, quittent leur famille pour laisser les hommes s’occuper de tout. France 4 proposera dès 22h15 un Taratata spécial femmes. Nagui rendra hommage aux rockeuses et sera entouré de Avril Lavigne , Armistice, Zaz, Claire Keim , Axelle Red , Irma et Selah Sue.Dans la presse
A l’occasion de la Journée de la Femme le 8 mars 2011, Le Point et Historia sortent un numéro spécial : « 100 idées reçues sur les femmes dans l’Histoire ». L’objectif de ce numéro iconoclaste : revenir sur tout ce que l’on croit -à tort- sur le sexe prétendument faible. De Cléopâtre et son nez en passant Jeanne d’Arc et sa légende, Georges Sand et Chopin ou encore Mata–Hari et ses secrets, les idées reçues sur les femmes sont décryptées par des experts dans leurs disciplines. Ce numéro aborde aussi dans un esprit décapant le mariage, l’éducation des enfants, le divorce, la parité ou le droit de vote. Le lecteur découvrira ainsi la véritable histoire de la Journée de la Femme. La révolte des ouvrières américaines du 8 mars 1857, que la Journée de la Femme était supposée célébrer, est en fait un mythe. Il n’existe en effet aucune trace, aucune photo, d’une quelconque manifestation ce jour-là. C’est en fait au Danemark le 8 mars 1910 que le deuxième Congrès de l’Internationale socialiste décide de créer la Journée internationale de la femme. Plusieurs décennies plus tard, en 1977, l’Organisation des Nations-Unies proclamera le 8 mars « Journée internationale des droits de la femme ».. Autre idée reçue balayée par Historia : les femmes n’ont jamais voté avant 1945. Faux ! Puisqu’il existe des votes féminins populaires pour approuver la Constitution de 1793. Quant aux femmes célèbres, que de vérités à rétablir ! Exemple: Simone Veil fut la première femme ministre en France. Encore une idée reçue ! Avant elle, Germaine Poinso Chapuis a dirigé le ministère de la Santé publique dans le gouvernement de Robert Schumann. Pour Franz-Olivier Giesbert qui signe l’éditorial : « L’Histoire a toujours été écrite par les vainqueurs. Elle a donc été écrite par les mâles jusqu’à ces dernières années. Il était urgent de mettre les choses au point. C’est l’un des objectifs de ce numéro spécial qui contredit tant d’idées reçues sur les femmes. » Ce numéro spécial « 100 idées reçues sur les femmes dans l’Histoire » est en vente le jeudi 3 mars 2011 – 116 pages – 6.50€
Journée de la femme 2011 : we want sex equality !
Si nous poussions les murs du monde.
Si nous poussions les murs du monde
Jusqu’aux confins des toits du temps
Alors nos terres soudain fécondes
Retentiraient de cris d’enfants
Si les Burqas étaient des roses
Au pourpre doux comme un baiser
Alors les femmes poèmes et prose
Seraient des mots en liberté
Si tous ces sangs couleur de haine
Se réveillaient loin des brasiers
Alors nos mains soudain sans chaînes
Feraient soldats en jardiniers
Si un matin au parfum tendre
Les courageux du monde entier
Osaient aimer malgré les cendres
Leurs ennemis sans les défier
Si nous les femmes aux cent promesses
Volions les armes à nos guerriers
Faisant la paix en allégresse
Donnant la vie au monde entier
Si de Gaza jusqu’en nos Flandres
Et de l’Afrique aux mille danses
Jusqu’aux taïgas sans nous méprendre
Nous abaissions nos fers et lances
Si nous poussions les murs du monde
Nos religions comme un pari
Nos enfants rois nos femmes rondes
Feraient un miel au goût de vie
Alors chacun aurait sa place
Au coin des rues joueraient fontaines
Plus de désordres au son des races
Car oui l’amour vaincra les haines.
Sabine Aussenac.
http://www.sabineaussenac.com